Homélie du 18 mars 2020

Publié le

 

Lecture du livre du Deutéronome (Dt 4, 1.5-9)

Moïse disait au peuple :
« Maintenant, Israël, écoute les décrets et les ordonnances
que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique.
Ainsi vous vivrez, vous entrerez, pour en prendre possession,
dans le pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères.
Voyez, je vous enseigne les décrets et les ordonnances
que le Seigneur mon Dieu m’a donnés pour vous,
afin que vous les mettiez en pratique
dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession.
Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ;
ils seront votre sagesse et votre intelligence
aux yeux de tous les peuples.
Quand ceux-ci entendront parler de tous ces décrets,
ils s’écrieront :
“Il n’y a pas un peuple sage et intelligent
comme cette grande nation !”
Quelle est en effet la grande nation
dont les dieux soient aussi proches
que le Seigneur notre Dieu est proche de nous
chaque fois que nous l’invoquons ?
Et quelle est la grande nation
dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes
que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ?
Mais prends garde à toi :
garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu ;
ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour.
Enseigne-le à tes fils,
et aux fils de tes fils. »

– Parole du Seigneur.

 

Homélie du Père Alexandre

 Je dois vous faire une confession, aujourd’hui j’aimerais vraiment vous saluer un à un, vous serrer la main, vous embrasser comme nous avions l’habitude de le faire à la fin de chaque messe du dimanche.

Malheureusement, cela n’est plus possible aujourd’hui jusqu’à nouvel ordre.

Avec Vianney, avec le père Jean, avec le père Edouard qui est en train de célébrer des obsèques, en ce moment, à St Ferdinand, et bien nous voulons vous témoigner de toute notre amitié, de notre proximité de pasteurs qui connaissent leurs brebis, une à une.

Et c’est vraiment le sens de ce rendez-vous quotidien que nous vous donnons, de ces deux rendez-vous quotidiens :

À 13 H l’homélie du jour

À 19 H la méditation du jour

Pour prendre soin de vous, pour prendre soin de notre communauté, pour faire vivre et même peut-être faire grandir notre fraternité, une fraternité nouvelle.

Qu’est-ce qu’il reste quand il ne reste plus rien ?

– Je ne peux plus aller à l’école, ne peux plus rencontrer mes ami(e)s, je ne peux plus vivre un temps familial avec ceux et celles qui m’entourent, je ne peux plus même me déplacer de manière normale. Tous nos déplacements sont réglementés, même pour aller acheter une baguette il faut l’attestation de circulation dérogatoire.

– Je ne peux plus aller au catéchisme, je ne plus aller au patronage, à l’aumônerie MP3, je ne peux plus rencontrer les autres dans les activités paroissiales, je ne peux plus participer à la messe avec mes frères et sœurs.

Qu’est- ce qu’il reste quand il ne reste plus rien ?

La première lecture que nous avons entendue aujourd’hui, du livre du deutéronome nous dit ce qu’il reste quand il ne reste plus rien : écoute et vis.

« Ecoute maintenant Israël, écoute ». L’écoute, c’est l’attitude fondamentale du croyant. Ecoute mes décrets. Ecoute en effet tous les décrets, toutes les mesures qui nous sont donnés par l’autorité sanitaire pour prendre soin de ceux qui luttent contre cette maladie, tout le corps médical. Ecoute ces décrets pour prendre soin de toutes les personnes que tu aimes et qui t’entourent, pour prendre soin de ta propre santé.

Toutes ces mesures elles sont là pour prendre soin de la vie, pour faire grandir la vie. Ecoute-les, observe-les, sans retirer le moindre iota à toutes ces mesures.

Ecoute aussi peut-être de manière renouvelée la nature. Ce matin, j’ai ouvert ma fenêtre il n’y avait plus le bruit de la ville mais j’entendais le chant des oiseaux dans les arbres qui sont maintenant en fleurs avec le printemps qui arrive. Ecoute ce bruit de la création qui nous invite à cette vie qui ne cesse de grandir.

Ecoute aussi à nouveau tes enfants, ton mari, ton épouse. Faisons de ce temps l’occasion de renouveler notre vie de famille et nos relations avec nos proches. Hier une maman me disait comment ce temps était l’occasion véritablement de réapprendre à vivre en famille, en s’écoutant et même en priant ensemble en famille. Ecoute aussi le Seigneur qui parle au plus profond de ton cœur, écoute le Seigneur qui te parle à travers cette parole de la bible, à travers ces paroles qui sont des paroles de vie pour nous faire vivre.

Vous avez tous un portable ou presque tous un portable à la maison, et quand vous recevez un sms ou un message sur les réseaux sociaux de quelqu’un qui vous est cher, vous n’allez pas l’effacer mais vous allez le lire, le relire, le re-relire parce que, chaque fois, ces paroles que vous allez écouter vont faire grandir en vous la confiance, le sentiment de vous sentir en communion, aimés par d’autres personnes. Eh bien la bible que nous lisons chaque jour en Eglise nous permet d’entendre ce message d’amour de ce Dieu qui est fidèle et qui nous accompagne. Prenons le temps de vraiment d’écouter la parole de Dieu, de plonger dans la parole de Dieu, de nous laisser conduire par cette parole de Dieu.

Écoute Israël et vis, écoute les décrets et les ordonnances, ainsi vous vivrez. C’est vrai que, par cette écoute, le Seigneur nous donne de vivre cette épreuve en permettant de vivre en harmonie avec cette création qui nous entoure et qui nous a été confiée, de faire grandir notre compréhension des autres et de renouveler notre famille et notre fraternité. Elle nous permet aussi de grandir dans une confiance avec Dieu restaurée. L’écoute nous permet de revivre, de vivre le jour d’aujourd’hui. Dieu te le donne, il est à toi. Vis-le en lui. Le moment présent est une frêle passerelle, si tu le charges des regrets d’hier ou de l’inquiétude de demain, et bien la passerelle elle cède et tu perds pieds. Vis le jour d’aujourd’hui en communion avec le Seigneur et si l’inquiétude prend ton cœur, regarde le Seigneur dans la lumière du Christ ressuscité et écoute-le dans sa parole. Tout homme, toute femme, toute personne qui écoute la parole de Dieu et la met en pratique est comparable à un homme qui a bâti sa maison sur un roc. La tempête a soufflé, la pluie a dévalé, les catastrophes se sont multipliées mais la maison est restée solide parce qu’elle était bâtie sur le roc de l’écoute.

Amen.

 

P. Alexandre de Bucy

 

 

 

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