Samedi, 3ème Semaine du Temps Pascal
Fête de saint Athanase, évêque et docteur de l’Eglise

Homélie du Père Jean Delvolvé

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de répondre à des questions au sujet de votre foi, de devoir rendre compte de l’Incarnation -du fait que Dieu Eternel se soit fait homme en Jésus- ou de la Rédemption -ce même Jésus qui est mort sur une croix pour nous sauver – ou bien encore de l’Eucharistie -que Dieu Tout-Puissant s’abaisse jusqu’à devenir un tout petit bout de pain… Et devant ces explications de susciter une indignation, un scandale : « vous êtes une religion de fous ! »

1. Une religion « scandaleuse ».

Ce scandale, des disciples l’ont eu à la fin du discours sur le pain de vie, quand Jésus dit que « sa chair est une vraie nourriture, son sang est une vraie boisson » et « qui mange ma chair et boit mon sang à la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour ! » (Jn 6,53.56).

Ce scandale, c’est aussi celui qu’a eu le prêtre Arius au 3e siècle, Arius qui soutenait qu’il n’était pas possible que Jésus soit vraiment Dieu… Face à Arius, Saint-Athanase que nous fêtons aujourd’hui a défendu la divinité du Christ au concile de Nicée en 325, duquel est né le credo que nous récitons chaque dimanche : « Je crois en un seul Seigneur Jésus-Christ […]il est Dieu n’est de Dieu lumière née de la lumière » et cetera.

2. Le scandale de l’amour.

La foi chrétienne est une religion de scandale : « scandale pour les juifs, folie pour les païens » n’hésite pas à dire Saint-Paul en parlant de la Croix (1 Co 1,23).

Qu’est-ce qui scandalise tant les hommes ? C’est sans doute le scandale de l’amour. Accepter un Dieu qui nous aime jusqu’à s’abaisser en se faisant homme, jusqu’à mourir sur une croix pour nous sauver, jusqu’à se faire un tout petit bout de pain… Un Dieu qui est fou d’amour pour nous et ne cesse de rechercher notre amour.

Les apôtres l’ont compris, eux qui restent après que tous les autres disciples soient partis… «  Seigneur à qui irions-nous tu as les paroles de la vie éternelle ? »

3. Devenir des « fous d’amour de Dieu ».

Ce matin nous pouvons demander la même grâce que celle qu’ont reçu les apôtres. Devenir des fous, des fous de l’amour de Dieu. De pouvoir l’accueillir lui qui ne cesse de s’abaisser à nous pour venir nous rapprocher de son cœur plein d’amour.

Une action que nous pouvons faire aujourd’hui ou demain, munis de nos attestations, c’est de rendre une visite au Seigneur dans les églises qui sont ouvertes et où le Seigneur, le Pain de Vie, est présent dans les tabernacles, pour lui redire notre amour : « Seigneur je suis fou d’amour pour toi ! ».

Vierge Marie, en ce samedi de du mois de mai, donne-nous la grâce d’un cœur qui sache accueillir l’amour de ton fils, comme toi tu l’as accueilli dans le tien. Amen

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (6, 60-69)

En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »

À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

– Acclamons la Parole de Dieu.