C’est avec une huile sur toile de Joshua Reynolds (artiste peintre, graveur et essayiste britannique) que nous allons méditer la 1ere lecture marquant la reprise des dimanches « dits du temps ordinaire ». La semaine dernière, avec le Baptême de Jésus, se terminait celui de Noël s’articulant autour des trois grands événements du salut (Noël – Epiphanie et baptême du Christ).
Le temps ordinaire est une période où nous pouvons (re)découvrir, approfondir et « ruminer » toutes les richesses de nos liturgies que nous n’avons pas l’occasion d’entendre durant les temps forts. Elles doivent produire en nous du fruit.
Joshua Reynolds (1723 – + 1792) – Le « prince des portraitistes.
Fils du révérend Samuel Reynolds, directeur de la free grammar school de Plympton (Angleterre) son père envisageait pour son fils une carrière d’apothicaire. Or Joshua s’intéressait à l’art pictural. Sa sœur aînée, Mary, admiratrice de ses dessins de jeunesse, semble avoir eu une grande influence sur la destinée artistique de son frère. En effet, c’est elle qui réglera une partie des frais d’inscription lui permettant de suivre les cours du portraitiste Thomas Hudson mais aussi ceux d’un voyage en Italie.
Le révérend Reynolds finira par accepter la vocation de son fils qui rejoindra l’atelier de son professeur. Spécialisé dans cette discipline, Joshua fut le premier président et co-fondateur de la Royal Académy de la cité de Westminster.
Samuel le fils d’Hannah (Anne)
Ce tableau, peint en 1776, représente le petit Samuel, fils d’Elcana et d’Hannah (Anne). Longtemps stérile, elle implora Dieu de devenir enfin mère au cours de l’un des pèlerinages annuels que la famille faisait au sanctuaire de Silo (où se trouvait l’Arche) par cette prière : « Seigneur de l’univers ! Si tu veux bien regarder l’humiliation de ta servante, te souvenir de moi, ne pas m’oublier, et me donner un fils, je le donnerai au Seigneur pour toute sa vie …» (1 S 1, 11).
Enfin comblée, elle donnera à l’enfant le nom de Samuel (Dieu exauce). Au temps voulu, elle le conduira à Silo afin qu’il soit consacré à Dieu. Elle y fit à nouveau une prière : « Mon cœur exulte à cause du Seigneur ; mon front s’est relevé grâce à Dieu ! Face à mes ennemis, s’ouvre ma bouche : oui, je me réjouis de ton salut ! Il n’est pas de Saint pareil au Seigneur – pas d’autre Dieu que toi ! pas de Rocher pareil à notre Dieu ! (1 S 2, 1-2).
Afin de servir Dieu, Samuel sera donc confié au grand-prêtre Eli, l’un des derniers Juges d’Israël avant l’institution de la monarchie israélite.
L’appel de Dieu
La toile montre Samuel à genoux, vêtu d’une chemise blanche. Vu de profil, les mains jointes, il lève les yeux vers le ciel éclairé par un rayon rougeâtre traversant des nuages noirs. Au premier plan, les teintes rousses et le vêtement blanc donnent à la présence de l’enfant une tonalité lumineuse que fait ressortir le fond sombre.
La lecture de ce dimanche nous parle du passage bien connu où Samuel, au cours de son sommeil, perçoit un appel. Croyant qu’il provient d’Eli, il court vers lui et lui demande : « Tu m’as appelé me voici ».
Eli le renvoie se coucher. Or Samuel entendra la voix trois fois. Eli, comprend que c’est le Seigneur qui appelle l’enfant. Il lui donne alors ce conseil : « Va te recoucher et s’il t’appelle, tu diras : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ». Samuel va passer à une écoute attentive de Dieu. Que va-t-il lui demander ? Il ne le sait pas encore mais il est prêt à y répondre favorablement.
Le tableau, exposé au musée Fabre de Montpellier met en avant l’innocence et la pureté de l’enfance habitée de spiritualité. Dieu parle au cœur des petits.
Instruit par Eli, Samuel grandira en Sagesse. Devenu à son tour juge et grand-prêtre, c’est lui qui consacrera Saül, le premier roi du royaume d’Israël unifié.
Une invitation à partager et transmettre la parole de Dieu
Ce texte est un appel à l’écoute. Le bonheur de découvrir la parole de Dieu, nous devons le partager et le transmettre à notre entourage, à nos enfants… Le pape Benoit XVI concluait l’exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini (Parole du Seigneur) par ces mots : « Que chacune de nos journées soit donc modelée par la rencontre renouvelée du Christ, le Verbe du Père fait chair… Faisons silence pour écouter la Parole du Seigneur et pour la méditer, afin que, par l’action efficace de l’Esprit Saint, elle continue à demeurer, à vivre et à nous parler tous les jours de notre vie. De cette façon, l’Église se rénove et rajeunit grâce à la Parole du Seigneur qui demeure éternellement ».
Le chant que nous vous invitons à écouter nous dit l’importance de l’accueil de cette parole dans nos vies.
Georgette
Sources : Aleteia (Samuel juge et prophète) – Marche dans la bible (l’appel de Dieu à Samuel) – Wikipédia (Joshua Reynolds)
Illustration : Wikimédia Commons : l’enfant Samuel de Joshua Reynolds – Musée Fabre à Montpellier (France) – Domaine Public.