Rendez grâce au Seigneur, Eternel est son amour (Psaume 117)

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Ce second dimanche de Pâques est aussi, selon le vœu de Jean-Paul II celui de la Divine Miséricorde. Pour le célébrer,  nous vous invitons à écouter et méditer l’intégralité du psaume 117. Seuls les versets 1-4, 16-18 et 22-24 font partie de la liturgie du jour. Les autres le sont pendant le temps pascal (le jour de Pâques et le 4e dimanche de Pâques).

 

Appartenant au  « Hallel » c’est-à-dire aux psaumes de louanges (Ps 112 à 117) de la liturgie juive, il était lié à la joyeuse fête des Tentes qui fait mémoire des campements sous lesquels vivaient les hébreux pendant leur longue marche vers la Terre Promise. Il rend don grâce à Dieu pour Son amour : « Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ». Cette phrase débute le psaume et le termine.

Un appel à louer Dieu ?

Appel à rendre grâce, il  devait faire connaître la miséricorde divine à toutes les nations  « … je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur » (Ps 117, 17). Toute la terre était invitée à prendre part à ce chant de joie et de louange.

La Pierre rejetée des bâtisseurs est devenue la pierre d’Angle

Jésus connaissait parfaitement les psaumes et les textes bibliques. C’est d’ailleurs ce que nous rappellent  Saint Luc (21, 10), Saint Marc (12, 10) et Saint Matthieu (21, 42) quand ils écrivent que, dans ses enseignements, Il reprenait  fréquemment ce verset  : «  La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux » (Ps 117, 22-23).

Cette pierre à laquelle il fait allusion est celle du premier temple de Jérusalem qui, selon la Bible, se trouvait dans le Débir (le saint des saints). Après sa destruction, Zorobabel, le gouverneur de la province de Judée et chef du peuple juif (livre d’Esdras) l’aurait extraite du monceau de  ruines et mise à l’abri jusqu’à la reconstruction.

Symbole du peuple d’Israël et de Dieu 

Elle symbolise à la fois le « reste d’Israël » mais  aussi Dieu sur lequel le peuple d’Israël peut s’appuyer mais aussi trébucher : « C’est le Seigneur de l’univers que vous tiendrez pour saint … Il deviendra un lieu saint, qui sera une pierre d’achoppement, un roc faisant trébucher les deux maisons d’Israël, piège et filet pour l’habitant de Jérusalem. Beaucoup trébucheront, ils tomberont, se briseront, piégés et capturés » (Is 8, 13-15).

En effet puisque chacun peut découvrir et éprouver la véracité de la parole de Dieu dans sa propre vie, elle peut donc être pour certains une occasion de sanctification, tandis que pour d’autres  elle deviendra une occasion de « chute ».

Une annonce

Le Christ, qui serait un descendant de Zorobabel, se sert de ces versets pour annoncer son rejet par les prêtres et les pharisiens mais aussi son triomphe sur la mort par Sa Résurrection.

Il deviendra alors cette pierre d’angle sur laquelle s’appuiera l’ Eglise naissante. Les chrétiens en seront les  « pierres vivantes » et en s’ajustant à la Parole du Verbe fait chair, ils participeront à la construction de cet édifice spirituel.

Pourquoi louer Dieu et lui rendre grâce ?

Ce psaume permet de découvrir que l’Amour de Dieu pour toute sa création est de toujours, qu’il est infini et impérissable : « Eternel est son amour ». C’est aussi une invitation à comprendre que Sa Miséricorde n’est pas exclusive, réservée à un seul peuple ; elle l’est pour toute l’humanité. Elle s’adresse à la fois au peuple d’Israël revenu à la vie après l’exil,  à son Fils au matin de Pâques et à nous tous pour toutes ces « résurrections » morales et spirituelles qui jalonnent nos vies !.

Un psaume ascensionnel

Jean-Paul II, au cours de son audience générale du 5-12-2001 soulignait que, dans les rues de Jérusalem, soliste et chœur, en montant vers le temple,  scandaient en alternance cet hymne d’action de grâce.

Au cours de la procession, les pèlerins agitaient des rameaux de palmiers, de myrtes et de saules. Ce rite, repris lors de la liturgie des Rameaux.nous rappelle qu’ au delà de la  mort  sur la croix de Jésus, s’ annonce déjà Sa Résurrection. Le temps pascal devient donc celui où  l’ Eglise naissante  est, comme l’alpiniste, conviée par l’Esprit Saint à « ouvrir et élargir » la voie ouverte par le Christ.

Le jour que fit le Seigneur est jour de fête et de joie

Ce psaume nous appelle  à nous interroger sur ce que nous donnons à voir de l’Esprit du Ressuscité. Quelle confiance et quel espoir dans la vie suscitons-nous chez les rejetés, chez tous ceux qui peinent « sous le poids des fardeaux ».

Dans la voie de fraternité ouverte par le Christ, donnons vraiment à voir que « le jour que fit le Seigneur est jour de fête et de joie » ?

Georgette

Sources : Marie-Noëlle Thabut – Audience générale du pape Jean-Paul II du 05-12-2011
Illustration :  Wikimédia Commons : les quatre espèces utilisées pendant la fête des Sukkot. Domaine public.
Psaume 117 chanté par les moines de l’abbaye de Clervaux

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