Au lendemain de l’officialisation de notre groupement paroissial portant le beau nom de « Notre Dame de la Fraternité » et en ce jour de la fête de la visitation, nous vous invitons à méditer ce texte de Charles de Foucauld.
Ô ma Mère, c’est à la fois une de vos fêtes et une des fêtes de Jésus, aujourd’hui. Mais c’est plus encore celle de Notre Seigneur, car c’est lui qui agit en vous et par vous.
La Visitation, c’est la charité du Christ vous pressant. C’est Jésus qui, à peine est-Il entré en vous, a soif de faire d’autres saints et d’autres heureux… Par l’ Annonciation, Il s’est manifeste et donné à vous.
Il vous a sanctifiée merveilleusement. Cela ne Lui suffit pas. Dans son amour pour les hommes, Il veut tout de suite Se manifester et Se donner par vous à d’autres. Il veut en sanctifier d’autres. Et il se fait porter par vous chez Jean.
C’est donc votre fête, ô ma Mère … la fête des communautés contemplatives et silencieuses (…) Ce que va faire, en effet la Vierge dans sa Visitation, ce n’est pas une visite à sa cousine pour se consoler mutuellement par le récit des merveilles de Dieu en elles. C’est encore moins une visite de charité matérielle pour aider sa cousine dans les derniers mois de sa grossesse et dans ses couches.
C’est bien plus que cela. Marie part pour sanctifier saint Jean, pour lui annoncer la Bonne Nouvelle, pour l’ évangéliser et le sanctifier, non par ses paroles, mais en portant Jésus en silence, auprès de lui, au milieu de sa demeure.
Ainsi font les religieux qui sont voués à la contemplation… Sans paroles, ils portent Jésus, au milieu des hommes, en silence. En Le portant parmi eux dans la sainte Eucharistie, en Le portant dans leur vie, dans la vie évangélique dont ils donnent l’exemple, dont ils sont les vivantes images.
Ô ma Mère, faites que nous soyons fidèles, comme vous, à notre mission !
Charles de Foucauld, extraits de ses « Nouveaux Ecrits Spirituels ».
Illustration : La Visitation de Giovanni Francesco Barbieri dit Guercina (peintre italien) – (1591-1666) – Huile sur toile peinte en 1632 – Musée des Beaux-Arts de Rouen – Domaine Public