Grâce au vocabulaire faisant référence au métier de berger, ce psaume, que nous connaissons bien, nous invite à découvrir l’Amour de Dieu pour les Hommes.
Le travail du berger
Le berger assure la conduite et la surveillance d’un troupeau d’ovins. Il observe l’état général et le comportement de son cheptel et lui apporte les soins nécessaires. Il organise également le parcours qu’il empruntera avec son troupeau pour adapter les ressources pâturées aux besoins de ses bêtes.
Le verbe « mener » est celui qui convient le mieux au berger. En effet, il signifie « accompagner quelqu’un en le dirigeant » mais aussi « conduire fermement, avec autorité ». Sa houlette (le bâton) sert donc à discipliner la marche des brebis qui veulent s’éloigner du troupeau.
La figure du Berger nous dit quelque chose du dessein bienveillant de Dieu
La métaphore du berger est très présente chez les prophètes : « Comme un berger, il fait paître son troupeau: son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent » ( Is 40, 11) ou bien : « il le garde, comme un berger son troupeau » (Jr 31-10). Ezéchiel, quant à lui, nous en livre une belle description : « … Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles… j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées… je les rassemblerai des différents pays et je les ramènerai sur leur terre ; je les ferai paître sur les montagnes d’Israël, dans les vallées, dans les endroits les meilleurs… Je les ferai paître dans un bon pâturage … C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer … La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces… » ( Ez 34, 11 à 16).
Le berger nous conduit sur le juste chemin
Dans la bible le « chemin » signifie la vie dans l’Alliance avec Dieu. C’est d’ailleurs ce qui nous dit le psaume 1 : « Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs » ( Ps 1, 1) et aussi : « Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra » ( Ps 1, 6).
Son bâton nous rassure
« Si je traverse les ravins de la mort, ton bâton me guide et me rassure ». Pour les chrétiens, cette houlette rassurante, c’est la croix sur laquelle ils peuvent s’appuyer dans les épreuves puisque Jésus, en prenant sur Lui le mal, nous sauve et nous donne la vie éternelle. Nous devons sans cesse garder en mémoire cette phrase de Jésus dans l’évangile de Jean : « … je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis » ( Jn 10, 10-11).
Jésus nous conduit vers les eaux tranquilles du baptême pour nous faire revivre.
Au début de l’Église, ce psaume était celui de la liturgie communautaire du Baptême. Les baptisés, émergeant de la cuve baptismale, partaient en procession vers le lieu de la Confirmation et de l’Eucharistie. Cette liturgie rappelait ces versets du psaume : « Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre … Tu prépares la table pour moi (l’Eucharistie)… Tu répands le parfum sur ma tête (la Confirmation) (Ps 22, 2-3 et 5).
Le Christ nous l’a promis : Il est « avec nous tous les jours ». Il est véritablement le bon berger et grâce à Lui, nous pouvons nous dire : « J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours » (Ps 22, 6).
Pour conclure
En ce 16eme dimanche du temps ordinaire, découvrons et méditons ces extraits d’une prière à Jésus le bon pasteur : « Nous te rendons grâce, ô bon pasteur, de nous accompagner sur nos chemins. Donne-nous de savoir reconnaître ta voix à travers les événements de tous les jours … Fais grandir notre foi en ta Parole, augmente en nous le désir de te plaire, viens répandre ton souffle créateur en ceux et celles que tu appelles… Merci d’être là Seigneur, dans cette liberté à te suivre. Apprends-nous à réagir avec compassion à la détresse de nos frères et soeurs » . (Prière de Jacques Gauthier, Prions en Église Canada – 17 avril 2016)
Georgette
Sources : Marie-Noëlle Thabut et Frère Nicolas Brule (Dominicain)
Illustration : Wikimédia Commons – Clair de Lune de Charles Emile Jacque (1813 à Paris – + 1894 à Paris) – Eau forte entre 1886 et 1896 – Brookling Musuem – Domaine Public.