Méditation chrétienne sur l’évolution des espèces

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Le vol des raies mobula

La raie mobula nage et, en outre, elle peut voler. Cette espèce, l’une des plus mystérieuses du monde animal sous-marin, opère sa danse dans l’eau et en plein air. Diverses hypothèses donnent l’origine de ces « vols ». Au fond, peu importe, le spectacle offert (surtout en vidéo) nous invite à méditer sur le sens de l’évolution des espèces.

Un ancêtre commun

En effet, nous le savons, l ‘identité d’ un ancêtre commun à tous les vertébrés (poissons, oiseaux, mammifères mais aussi l’ Homme) est établie par des paléontologues britannique et canadien. Il  ressemblait à un ver, mais, en fait, était un chordé primitif. La chorde (sorte de baguette rigide mais flexible, formée de grandes cellules se situe dorsalement entre le tube neural et le tube digestif). Issue du mésoderme axial, cette structure embryologique caractérise tous les chordés.

Vie et mort, un processus inséparable de la Vie

La Vie est un processus dynamique, son arrêt est la Mort dont elle ne peut être séparée.

L’être vivant a une finalité : vivre en conservant son identité et son intégrité. Il se construit en permanence en transformant des aliments en sa propre substance. L’évolution des êtres vivants assure la conservation de la Vie. En effet, les  espèces, comme les individus, disparaissent mais la Vie subsiste et s’épanouit en un système vital.

Les textes bibliques et l’origine de la Vie

L’Église tient les textes bibliques pour sacrés parce qu’écrits sous l’inspiration du Saint Esprit. La Bible elle-même nous parle de l’origine de l’univers et de sa constitution, non pas pour nous fournir un traité scientifique, mais pour préciser les justes rapports de l’homme avec Dieu et avec l’univers.

Avec le Concile Vatican II et la Constitution dogmatique Dei Verbum, le sens littéral de l’Écriture prendra une nouvelle dimension. Dans le paragraphe 12, la prise en compte de la diversité des genres littéraires est jugé indispensable.

Jean-Paul II, vers un dialogue fructueux

Dès le début de son pontificat, le pape Jean-Paul II propose une approche originale des relations entre la science et la foi. Il préconise un dialogue fructueux dont l’objectif est une réflexion sur le sens de l’existence. Le 02 octobre 1996, il rappelle que, selon l’encyclique Humani Generis, il ne peut y avoir d’opposition entre  l’évolution et la doctrine de la foi. Il n’ est plus question de séparation stricte entre la science et la foi mais d’un vrai dialogue entre scientifiques et religieux ayant pour objectif de réfléchir au sens de l’existence.

L’ Homme créé à la ressemblance de Dieu

L’ être humain est une co-créature insérée dans un « réseau de relations » : la flore, la faune, l’Autre et Dieu. Néanmoins il est  aussi considéré comme différent des autres créatures parce qu’il est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,26-28). Cette précision lui donne donc un autre statut. Il se place au milieu des autres créatures mais possède une place particulière dans la création.

Puisque il est considéré comme le portrait de Dieu, il devient son représentant dans la création. « Selon le texte du mythe primitif et la mentalité du temps, on considère que le Créateur a fait l’homme pour que son image divine soit dressée sur la terre ». Sa mission est donc d’assurer la présence de Dieu dans le monde.

Le récit biblique ne répond donc pas au comment de l’évolution mais au pourquoi de l’homme fait à l’image du Créateur. Il nous dit qu’Il est chargé de régir la terre qui est toujours en devenir. Et dans ce dessein, il est amené à devoir exercer un pouvoir co-créateur. C’est sa raison d’être et sa mission.

Le Père Pierre Theilhard de Chardin et la sainte Evolution

Jésuite, géologue, paléontologue et scientifique, il évoque avec force  « la valeur béatifiante et les espoirs éternels de la sainte Evolution ». Selon lui, c’est elle qui réconcilie Dieu et le Monde. Il trouva, dans l’étude des textes de St Paul, des encouragements à se représenter la Création comme un processus continu depuis l’origine des temps.

La création inachevée laisse à l’Homme l’opportunité de la compléter.  Pour lui, l’Evolution prend donc une autre dimension. Elle n’est pas simple  transformisme car elle le charge d’un sens en le projetant dans l’avenir.

Les conditions du bonheur

Sa mystique comporte un programme que l’on peut résumer dans trois verbes par lesquels il définit les conditions du bonheur : se centrer, se décentrer, se sur-centrer.

« Se centrer » sur soi, afin d’exister dans le monde comme un individu, et non s’y disperser comme une vapeur d’eau. « Se décentrer », pour devenir soi-même grâce à l’amour de l’autre, donné et reçu et enfin « Se sur-centrer » sur un plus grand que soi, pour accomplir en nous l’Humanité.

Or le plus grand que nous est le Christ. Teilhard de Chardin, en fin de vie, nous décrit son Visage dans sa magnifique prière « Ô Christ toujours plus grand » dont nous vous invitons à découvrir quelques extraits.

Georgette 

Sources : HAL Id: hal-01876709 –  De l’évolution et son impact en théologie – Quelques réflexions historiques et théologiques – Estelle Poirot-Betting – L’évolution du Big Bang à l’Homme (centre Sèvres, faculté des Jésuites – Conférence Raoul Giret du 6-12-2002) et L’ancêtre des vertébrés identifié – Le Figaro AFP du 5-03-2012

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