Fortifiez-moi intérieurement de votre vertu, afin que je bannisse de mon cœur toutes les sollicitudes vaines qui le tourmentent, et que je ne sois emporté par le désir d’aucune chose ou précieuse ou méprisable, mais plutôt qu’appréciant toutes choses pour ce qu’elles sont, je voie qu’elles passent et que je passerai aussi avec elles : car il n’y a rien de fiable sous le soleil ; et tout est vanité et affliction d’esprit.
Oh ! Qu’il est sage, celui qui juge ainsi !
Donnez-moi, Seigneur, la sagesse céleste, afin que j’apprenne à vous chercher et à vous trouver, à vous goûter et à vous aimer par-dessus tout, et à ne compter tout le reste que pour ce qu’il est, selon l’ordre de votre sagesse.
Donnez-moi la prudence pour m’éloigner de ceux qui me flattent, et la patience pour supporter ceux qui s’élèvent contre moi. Car c’est une grande sagesse de ne se point laisser agiter à tout vent de paroles, et de ne point prêter l’oreille aux perfides discours des flatteurs.
C’est ainsi qu’on avance sûrement dans la voie où l’on est entré.
Ainsi soit-il.
Thomas A Kempis – Moine Néerlandais (1380-1471)
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