Le 28 Novembre, le premier dimanche de l’Avent ouvrait une nouvelle année liturgique. Au cours des siècles, l’année liturgique s’est construite peu à peu.
Depuis le concile Vatican II, nous avons un cycle de trois années : l’année A ; l’année B ; l’année C.
Pourquoi ?
Parce que l’Eglise souhaite que les chrétiens entendent le plus possible de passage de la Parole de Dieu. La foi naît de son écoute. Ainsi, durant l’année A nous écoutons l’évangile selon Saint Matthieu ; puis au cours de l’année B, nous approfondissons celui de Saint Marc et durant l’année C, celui de Saint Luc. Quant à celui de Saint Jean, nous l’écoutons pendant le temps pascal et aussi durant l’année B car l’évangile de Saint Marc est plus court.
Une année calquée sur la vie de Jésus qui se divise en plusieurs temps
- L’Avent (avec ses quatre dimanches) pour se préparer à Noël.
- Le temps Noël (il commence le 25 décembre et se termine avec le baptême de Jésus).
- Puis vient celui « dit » ordinaire. Il s’interrompt le mercredi des cendres pour reprendre après la pentecôte. On le nomme « ordinaire » car constitué de dimanches désignés par ordre (2eme, 3eme etc…). Néanmoins, cette période est importante puisqu’elle nous invite à vivre le mystère pascal dans l’ordinaire et le quotidien de nos vies.
- Celui du carême commence le mercredi des cendres et se termine la veille de Pâques. Il nous invite à la conversion.
- Le temps de Pâques (ou temps pascal) débute avec la célébration de la résurrection du Christ.
L’année liturgique finit avec la fête du Christ roi de l’Univers (elle sera célébrée le 20 Novembre 2022).
L’importance des couleurs dans la tenue liturgique
Nous retrouvons trace de son importance dans l’Ancien Testament : « Tu feras pour Aaron ton frère des vêtements sacrés … Tu t’adresseras à tous les artisans habiles …ils feront ses vêtements afin que celui-ci soit consacré et qu’il exerce pour moi le sacerdoce… Ils utiliseront l’or, la pourpre violette, la pourpre rouge, le cramoisi éclatant et le lin ( Ex 36, 8).
Ce texte nous invite donc à découvrir l’importance de la tenue du prêtre pour la célébration des offices.
Les couleurs des vêtements et ornements liturgiques
Aujourd’hui, la couleur des chasubles et des étoles dépend de la période du cycle liturgique mais aussi des fêtes célébrées.
Au XVI° siècle, avec le Concile de Trente, cinq couleurs furent admises dans la liturgie. Enfin, au XIX° siècle, qu’elles furent définitivement codifiées.
En effet, chaque couleur exprime quelque chose.
Le symbolisme des cinq couleurs liturgique
Le vert symbolise la nature. Cette couleur s’applique à la nature et, au figuré, elle exprime la vigueur et la prospérité. C’est ce que nous dit ce passage biblique : « Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines… il ne manque pas de porter du fruit. » (Jr 17 – 08). Couleur liturgique du temps ordinaire, elle est celle de l’équilibre et évoque la croissance de l’Eglise puisant sa sève dans parole de Dieu.
Le violet – C’est la première couleur apparaissant à l’intérieur de l’arc en ciel. Dans la bible, celui-ci est le signe de l’alliance de Dieu avec son Peuple.
En outre, ce mélange de rouge (symbole de la terre) et de bleu (symbole céleste) symbolise l’équilibre entre le ciel et la terre. Aussi évoque-t-il la spiritualité, la parole ainsi que les limites, la fin et la mort… Dans la liturgie (Avent et Carême), c’est la couleur de l’attente, de la conversion. On l’utilise aussi pour les célébrations pénitentielles et pour les offices des défunts.
Le rouge – Cette couleur figure dans la description du sanctuaire : « Les ouvriers, artisans habiles, construisirent la Demeure ; ils firent dix tentures de lin retors, pourpre violette, pourpre rouge et cramoisi éclatant… » ( Ex 36, 8).
Couleur chaude, elle symbolise le feu, la chaleur, le sang, la force, le courage et la volonté. Elle s’utilise le dimanche de la Passion (ou dimanche des Rameaux), le Vendredi saint, le jour de la Pentecôte, aux messes en l’honneur du Saint-Esprit, aux fêtes des Apôtres et évangélistes et des saints martyrs.
Le rose – Il possède les mêmes qualités symboliques que le rouge mais en plus paisible. La Bible évoque cette couleur : « Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose… , qu’il exulte et crie de joie !… On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu » (Is 35, 1-2).
Aussi nous parle-t-il de paix mais aussi de l’indulgence et de la joie. Le rose est utilisé deux fois par an, pour les dimanches de Gaudete (3eme dimanche de l’Avent) et pour celui de Laetare (4eme dimanche de Carême).
La couleur de la glorification
Le blanc – Il résulte de la fusion des autres couleurs. Aussi symbolise-t-il l’unité, la totalité qui précède ou succède et l’équilibre parfait.
Il évoque la pureté, mais plus encore la Gloire divine et l’éclat de tout ce qui touche à Dieu. C’est la couleur de la résurrection.
Le vêtement blanc nous parle de la gloire d’Adam avant la chute. C’est aussi la parure des noces éternelles : « Ces gens vêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où viennent-ils ? » Je lui répondis : « Mon seigneur, toi, tu le sais. » Il me dit : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau. » (Ap 7, 13-14).
On le retrouve aux fêtes de la dédicace, de la Vierge Marie, des anges, des pasteurs, des docteurs de l’Église, des saints et des saintes qui ne sont pas martyrs.
Une couleur qui n’est plus beaucoup utilisée
Le noir – Dû à une absence de lumière, il apparaît lorsqu’elle celle-ci est piégée, absorbée par la matière. Couleur de la nuit et du mystère, cette couleur évoque le caché, l’inconnu, l’invisible, les ténèbres. C’est ce qu’évoque la Bible : « Ce jour-là, Dieu grondera contre son peuple … Il regardera la terre : ténèbres de détresse, lumière que la brume obscurcit (Is 5, 30) ainsi que : « Il est proche, le jour du Seigneur …. jour de tourments, de ténèbres et d’obscurité … » (So 1, 14-15).
Utilisé autrefois pour les obsèques, aujourd’hui, le violet le remplace le plus souvent.
Georgette
Illustration : photo personnelle Pascal G.