Cette formation comporte deux parties
- 6 réflexions sur les psaumes et notre prière
- Approfondissement du Psaume 24(23)
Les psaumes et notre prière
Les six observations suivantes, concernant les psaumes peuvent permettre d’illuminer certaines de nos prières.
1° – Les psaumes sont des dialogues entre Dieu et le croyant
S’il s’agit de paroles humaines adressées à Dieu, on constate également que Dieu, lui aussi, nous parle à travers ces psaumes.
On voit que, dans de nombreux psaumes, à peine la supplication adressée à Dieu, Dieu répond déjà à la prière du psalmiste et sa réponse porte du fruit.
Ainsi, dans le Psaume 4, après avoir demandé dans le verset 2 : « Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! », nous lisons au verset 8 : « Tu mets dans mon cœur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons ».
Puis, dans le Psaume 118 (117), nous lisons au verset 5 « Dans mon angoisse j’ai crié vers le Seigneur, et lui m’a exaucé, mis au large » et plus loin au verset 21 : « je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut ».
Dans ce même Psaume au verset 14 , on va plus loin puisqu’il l’ assimile au salut que donne le Seigneur : « Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ; il est pour moi le salut ».
La question que l’on peut se poser : nos prières sont-elles des monologues ou des dialogues ? Avec le Psaume 95 (94) verset 7, posons-nous la question : « Aujourd’hui écouterez- vous sa Parole ? ».
2° – Les psaumes sont des prières corporelles
En effet ces prières sont incarnées. Elles mettent en jeu nos corps, nos âmes, nos esprits, nos cœurs.
Par exemple dans le Psaume 22(21) verset 15 : « Je suis comme l’eau qui se répand, Tous mes membres se disloquent. Mon cœur est comme la cire, Il fond au milieu de mes entrailles. Ma vigueur a séché comme l’argile, ma langue colle à mon palais ».
Autre exemple Psaume 38 (37) verset 8 : « La fièvre m’envahit jusqu’aux moelles, plus rien n’est sain dans ma chair.
Puis dans le Psaume 57 (56) au verset 8, on lit : « Mon cœur est prêt, mon Dieu, mon cœur est prêt ! ».
Ou bien encore, dans le Psaume 63(62), au verset 5 : « Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom ».
On prie donc avec les membres de son corps. De même les souffrances qu’ils endurent peuvent être l’objet de prières.
3° – Les psaumes sont faits pour la musique
Les titres des psaumes précisent souvent les chants et les instruments qui doivent les accompagner :
Par exemple dans le Psaume 76 (75) « Du maître de chant. Sur les instruments à cordes. Psaume. D’Asaph. Cantique » – Psaume 9-10 « Du maître de chant. Sur hautbois et harpe. Psaume. De David. »
Dans certains autres psaumes, les instruments à utiliser sont précisés : Psaume 92 (91) versets 2-4 : « Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut, d’annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité, au long des nuits, sur la lyre à dix cordes et sur la harpe, sur un murmure de cithare ».
Quant au 150, il liste tous les instruments avec lesquels, il faut louer Dieu : le cor, la cithare, le tambour, les flûtes, les cymbales.
On comprend alors pourquoi il est beau de chanter en assemblée les psaumes du dimanche. D’ailleurs, les moines et moniales les chantent en communauté tout au long des jours.
4° – Les psaumes ont un langage simple
On y trouve beaucoup de répétitions. Celles-ci permettent de mieux intérioriser nos prières.
Elles sont donc l’expression de notre confiance en Dieu qui ne se lasse pas de nos appels.
Le ton de la prière est direct, sans fioriture, sans artifice. C’est là une invitation à utiliser dans nos prières un langage simple et spontané. Prenons par exemple le Psaume 136(135). On y répète 26 fois « Eternel est son amour ! ».
Le psaume 116 (114-115) versets 1 et 2 est un exemple de langage simple et direct à Dieu : « J’aime le Seigneur : Il entend le cri de ma prière ; Il incline vers moi son oreille ; Toute ma vie je l’invoquerai ».
5° – Les psaumes sont des prières parfois violentes, appelant aux conflits
Nous pouvons parfois être choqué par la violence extrême de certains versets d’une violence extrême tels les célèbres versets 21 à 24 du psaume 68 (67) : « Le Dieu qui est le nôtre est le Dieu des victoires, et les portes de la mort sont à Dieu, le Seigneur. A qui le hait, Dieu fracasse la tête ; à qui vit dans le crime, il défonce le crâne. Le Seigneur a dit : « Je les ramène de Basan, je les ramène des abîmes de la mer, afin que tu enfonces ton pied dans leur sang, que la langue de tes chiens ait sa pâture d’ennemis »
Ou bien les versets 10 à 12 du Psaume 63(62), le plus souvent omis dans les liturgies : « Mais ceux qui pourchassent mon âme, qu’ils descendent aux profondeurs de la terre, qu’on les passe au fil de l’épée, qu’ils deviennent la pâture des loups ».
Bien sûr c’est une manière de dire que Dieu est ennemi du mal et que, d’une certaine façon, il est prêt à tout pour que l’homme puisse l’éviter.
6° – Les psaumes comportent deux cris : appel à l’aide et appel à la louange
Le psaume 22 (21) verset 1 est caractéristique de l’appel à l’aide : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Il est prononcé par Jésus lui-même sur la croix.
Il en est de même dans le Psaume 70(69) : « Mon Dieu, viens me délivrer ; Seigneur, viens vite à mon secours ! »
Quant aux alléluias, ils résonnent dans tous les psaumes de la fin du psautier en particulier du 145(144) au 150.
Un conseil général pour la lecture : l’appropriation dans la prière des psaumes, suggéré par Saint Augustin, consiste à considérer toute interprétation comme valide dans la mesure où elle tend à nous rapprocher de Dieu et de nos frères.
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Illustration : Pxhere – CCO Domaine public