Approfondissement du psaume 24 (23)

Ce psaume, dont la traduction est donnée en Annexe, est attribué à David.

On l’utilise dans la liturgie des heures  : le mardi matin de la semaine 1, mais aussi le 4eme dimanche de l’Avent de l’Année A, à la Toussaint ainsi que pour la Présentation du Seigneur au temple.

Composé pour la solennité du transport de l’arche à Jérusalem, dans la citadelle du mont Sion, il était chanté à l’occasion de la fête de Soukkot.

Il est manifeste que ce psaume contient un sorte de prophétie de la fête des Rameaux.

C’est aussi intéressant de noter que, dans ce psaume, le titre « de David » est complété par la mention pour le 1er jour de l semaine.

En conséquence, il peut être dit pour bien démarrer la semaine, voire une année.

Que comporte les trois parties de ce psaume  :

Partie 1 –  versets 1 et 2

Le psalmiste, confessant sa foi et louant Dieu, nous invite à tourner notre  regard vers la royauté créatrice de Dieu.

Partie 2  –  versets 3 à 6

Notre regard se tourne maintenant vers un homme capable de s’élever vers le Seigneur.

Les conditions pour avoir cette capacité nous y sont données : être innocent des mains, ne pas mentir, avoir le cœur pur, ne pas utiliser le Seigneur à tort.

Partie 3  – versets 7 à 10

Ils nous invitent à ouvrir grandes nos portes au Seigneur et à nous retourner vers lui.

Quelques détails sur chacune des trois parties

Partie 1

Bien que le monde soit fondé sur  des éléments instables, voire considérés comme personnifiant comme par exemple « le mal » (la mer), on peut cependant lui faire confiance à ce monde car il est voulu par Dieu.

Il ne s’agit pas d’espérer en un monde meilleur, mais de le prendre tel qu’il est, créé par la bonté de Dieu.

Pour illustrer le fait que tout ce que contient le monde est beau et bon, Saint Paul le cite dans 1 Co 10 26-27.

Partie 2

Il s’agit de voir comment on peut grandir dans cette confiance en Dieu, devenir saint comme lui.

Le programme proposé, seul le Christ l’a accompli parfaitement. Toutefois, le psaume constitue un appel à le suivre. La clé c’est bien sûr de chercher Dieu.

Donner l’exemple de Jacob peut paraître étrange. En effet, comme cela est décrit en Gn 25, son comportement avec son père Isaac et son frère Jacob, est celui d’un menteur, d’un usurpateur.

Il faudra attendre Gn 33 pour qu’advienne enfin la réconciliation entre les deux frères.

Le psaume veut donc parler du chemin à construire pour devenir pur, pour faire naître l’humain en nous.

La condition est de recevoir la bénédiction de Dieu, de découvrir sa bienveillance pour nous.

Le parcours de David, coupable de meurtre et d’adultère, puis demandant le pardon de Dieu suite à l’intervention du prophète Natan, est aussi édifiant.

Partie 3

Nous avons là une explication de la vie voulue par Dieu. Il ne s’agit pas de se barricader, de se protéger par des règles morales étroites. Au contraire, c’est un appel à nous ouvrir au monde, aux autres. En effet, le  débat avec les autres peut élever vers Dieu.

On peut aussi souligner l’importance des portes dans la Bible car des discussions y ont lieu. C’est là que la justice est rendue et que des contrats y sont conclus (Booz rachètera Ruth la belle fille de Noémi Rt 4).

Jésus réalisa un miracle à la piscine de Bethesda prés de la Porte des Brebis. Quant à Pierre et Jean, ils guérirent un boiteux à la Belle Porte, celle qui donnait accès au Temple.

Dans les trois derniers versets, on insiste sur la force et la puissance de Dieu. Ce n’est pas seulement une présence, Dieu assiste dans les combats.

Aussi ne doit-on plus craindre de franchir les portes. Car, comme on le voit dans Jn 10, le vrai berger est celui qui entre par la porte et qui fait sortir les brebis. Celles-ci n’on plus peur car il marche devant elles.

Annexe

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Illustration : Pxhere – CCO – Domaine Public