Le chemin de Damas
Saul, un juif pharisien, lettré et citoyen romain de la ville de Tarse, en Asie mineure, était en chemin pour se rendre à Damas. Il voulait sauver Israël d’une communauté qui n’écoutait plus les lois de Dieu bien que celles-ci soient faites pour que le peuple et la Loi se fondent en une unité indissoluble.
Pendant ce trajet il entend une voix qui s’adresse à lui : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ». Et lorsqu’il demande « qui es-tu Seigneur » la voix lui répond « « Je suis Jésus, c’est moi que tu persécutes ».
Une communauté qui est quelqu’un
La voix du ciel ne lui dit pas « Je suis Jésus dont tu persécutes la doctrine et les disciples ». Elle ne lui répond pas « tu persécutes mon Évangile et mes disciples ». Non, le Seigneur lui dit « Je suis Jésus, c’est moi que tu persécutes ».
La conversion de Saint Paul
La vie de Saul (qui portait ce nom en mémoire du premier roi d’Israël) sera bouleversé par cette rencontre avec le Christ. Il ne s’appartient plus, allant même jusqu’à dire « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi … » (Ga 2, 20).
Après sa conversion, il s’est découvert « fils » de Dieu en Jésus-Christ. Il prend alors, par humilité, le nom de Paul (en latin Paulus signifie : petit, faible) et devient un missionnaire inlassable. Il propage l’Évangile dans les grandes villes d’Asie mineure et de Grèce. Aux communautés qu’il fonde, il écrit, après son départ, de nombreuses lettres (les épîtres) en les invitant sans cesse à vivre de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
Paul le missionnaire
La mission de Paul ne se limite pas à fonder, organiser, gérer ou instruire. L’ Église de la grâce que Paul annonce doit avant tout prendre corps et visibilité dans des communautés qui deviendront à leur tour témoins et donc missionnaires.
Pour lui, plus que des discours, la fidélité à la Parole du Christ se réalise dans l’amour mutuel entre frères (Agapé). Les communautés chrétiennes ne doivent donc avoir qu’une seule référence : le Christ qui, par Amour pour l’humanité toute entière, donna sa vie. Or, en portent-elles vraiment le témoignage ?
Devant toute question ecclésiale, Paul ne répond jamais par des règles d’organisation, des principes moraux ou institutionnels. Il opère un retour au centre, c’est-à-dire au Christ crucifié et ressuscité.
En définitive, il pose cette question : vos communautés lui portent-elles vraiment témoignage ?
Pour conclure
La façon dont Paul conçut sa mission nous apprend comment prendre soin de l’Église.
Aussi pouvons-nous méditer ces quelques passages de la prière de Mgr Deroubaix ((1927-1996) « Faire l’Église du Christ » :
« Nous aimons notre Église avec ses limites et ses richesses, c’est notre Mère. C’est pourquoi nous La respectons, tout en rêvant qu’Elle soit toujours belle. Une Église où il fait bon vivre, où l’on peut respirer, dire ce que l’on pense… qui accueille au lieu de juger, qui pardonne sans vouloir condamner, qui annonce plutôt que de dénoncer. Une Église de Miséricorde … où l’Esprit-Saint pourra s’inviter parce que tout n’aura pas été prévu, réglé et décidé à l’avance … où l’audace de faire du neuf sera plus forte que l’habitude de faire comme avant; où chacun pourra prier dans sa langue, s’exprimer dans sa culture, et exister avec son histoire. Une Église dont le peuple dira non pas « voyez comme ils sont organisés », mais « voyez comme ils s’aiment ».
Amen
Georgette
Sources : Dominicains de Bordeaux (St Paul et le mystère de l’Église. – Centre pour l’intelligence de la foi).
Illustrations : Wikimédia Commons – Huile sur Toile : La conversion de St Paul sur la route de Damas – Le Caravage (1571-1610) Œuvre dans le domaine public et photos de Jean Lucien G. – Jean Pierre P. – Patricia P.