Notre groupement vit actuellement une semaine missionnaire. C’est donc pour nous l’occasion de nous interroger sur ce qu’ est être un missionnaire aujourd’hui et comment l’ être en vérité.
Missionnaire vient du latin missio et signifie « envoyer ». Il donnera ensuite le mot « messe », car à la fin de celle-ci, les chrétiens sont « envoyés » pour témoigner de ce qu’ils y reçoivent.
Le Christ, le premier des missionnaires
En effet, il fut envoyé par Dieu, son Père, pour sauver l’humanité. Puis Dieu, par l’intermédiaire de Jésus, envoya l’ Esprit saint sur les disciples pour les envoyer en mission. C’ est ce qu’ on appelle la mission trinitaire.
Les apôtres sont envoyés en mission
Après sa résurrection, alors que les onze étaient à table, Jésus se manifesta on Onze alors qu’ils étaient à table. Après leur avoir reprocher leur manque de foi il dit à ses apôtres (du grec apóstolos : envoyé) : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création » (Mc 16, 15).
Il s’agit donc de faire connaître l’Évangile au monde.
Historique de la mission
On distingue quatre périodes évangélisatrices :
1) Les premiers missionnaires : les Apôtres qui évangélisent sur le pourtour méditerranéen.
2) Puis à partir du Ve siècle, l’évangélisation se poursuit en Europe occidentale et orientale. Les grands évangélisateurs de cette période sont les moines. Les populations se sédentarisent souvent autour de leurs monastères. Certains sont itinérants, notamment ceux de l’Église d’Orient. On les appelait les nestoriens.
3) Au XVe siècle apparaissent les grandes explorations. C’est la période où apparaît le mot « mission ». Le missionnaire est un « professionnel ». Enfin du XVIIe au XVIIIe siècle, l’Amérique (Nord et Sud) ainsi que l’Asie sont évangélisées.
4) Pour finir, au XXe siècle, Vatican II, reconsidère la mission : « Toute l’ Église est missionnaire. Il n’y a plus de « propriétaires » de la mission. Le Concile fonde l’idée que chacun est appelé à être missionnaire au sein de sa famille, au travail… ». En 1975, l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi « Pour annoncer l’Évangile », consacrée à « l’évangélisation dans le monde moderne » est signée par le pape Paul VI.
Aujourd’hui, nous sommes tous missionnaires
Dans la même dynamique conciliaire, le pape Jean-Paul II soutient la création de communautés nouvelles et de mouvements charismatiques.
Enfin, dans son exhortation apostolique Evangélii gaudium « La joie de l’Évangile » publiée en 2013, le pape François indique que le missionnaire est celui « qui partage une joie, qui indique un bel horizon … L’Église ne grandit pas par prosélytisme mais « par attraction » écrivait-il.
C’est pourquoi il appelle l’Église (c’est-à-dire nous tous) à redécouvrir sa nature missionnaire. La mission n’est pas une activité optionnelle. Chaque baptisé doit se sentir concerné.
Aussi la conversion missionnaire est-elle un appel à abandonner le pessimiste et à faire confiance à l’Esprit Saint.
Une Église missionnaire
L’ Église ne peut être que missionnaire car, comme le précise le décret conciliaire sur son activité missionnaire : « De par sa nature, l’Église … est missionnaire puisqu’elle même tire son origine de la mission du Fils et de la mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu le Père » (Ad Gentes, n° 2).
En conséquence : « L’action missionnaire est le paradigme de toute tâche de l’Église », écrivait le pape François (EG 15).
Aussi toute activité ecclésiale, même la pastorale ordinaire (la prédication, la célébration des funérailles, l’accueil des familles…) doit avoir une orientation missionnaire.
Comment le baptisé(e) peut-il être missionnaire ?
Aujourd’hui être missionnaire, c’est vivre une expérience de Dieu qui fait que, comme pour saint Paul, évangéliser devient une nécessité personnelle. « Malheur à moi si je n’évangélise pas », a t-il écrit.
Il ne s’agit donc pas de mettre en place uniquement des stratégies de communication mais de donner un vrai témoignage de vie.
Comment être soi-même missionnaire ?
Pour évangéliser, il faut avant tout être à l’écoute de tous, et tout particulièrement de ceux qui ne connaissent pas le Christ.
Finalement, pour être missionnaire, il faut entrer dans une relation personnelle.
C’est pourquoi, aujourd’hui, le missionnaire doit oser témoigner de sa vie de foi auprès d’un collègue, d’un voisin, de parents de l’école de ses enfants. En somme, l’ évangélisation passe par l’ amitié, la fraternité et la simplicité.
Il convient donc d’ éduquer les communautés afin qu’elles s’ouvrent à l’autre, deviennent hospitalières et osent le dialogue.
Pour conclure :
L’acteur Michael Lonsdale, confie, au sujet de son baptême à l’âge de 22 ans : Le père Régamey me fit découvrir le Christ mais il m’a fallu une nouvelle rencontre pour avancer dans cette découverte. Il parle alors de Denise Robert, une femme aveugle, qui devint sa marraine.
Nous pouvons méditer la manière dont il décrit Denise.
Bien qu’aveugle, elle était cependant « une femme souriante, joyeuse, lumineuse … Elle avait des mots aimables, une délicatesse extraordinaire pour chacun… Nous avons passé ensemble des après-midi entières !… ».
Puis il poursuit : « Plus que de grands discours, ce sont des petits moments précieux de cet ordre qui nous font découvrir le Christ : j’ai tant appris d’ elle en sillonnant les rues de Paris… Elle m’ expliquait l’ Évangile. Elle savait se mettre à ma portée, elle me parlait de Jésus … ».
Et enfin conclut : « Voici comment Jésus s’est révélé à moi : au cours d’une promenade dans les rues de Paris, au bras d’une personne adorable qui me parlait de lui. C’ était simple, sans éclat et plein de douceur. Et le jour de mon baptême, chez les dominicains, j’ai pleuré, pleuré… Moi, l’enfant naturel ; je trouvais enfin ma famille. J’avais Dieu pour Père adoptif ! ».
Voilà un bel exemple de ce qu’ est être missionnaire aujourd’hui.
Georgette
Sources : La Croix « Comment être missionnaire aujourd’hui » Guillemette de Préval – le 27/09/2019, modifié le 21/10/2021.
La croix « Chrétiens, tous missionnaires » Sophie de Villeneuve – 11-01-2018, modifié le 28-09-2020.
Michael Lonsdale : Quelques extraits de « Jésus, j’y crois » (Bayard) – p. 28 à 32).
Illustrations : KT 42 et Pxhere (Mohamed Hassan) Libre de droit.