Qui nous fera voir le bonheur ? (Psaume 4)

Ce psaume nous invite, à la tombée de la nuit, à nous endormir dans la paix et la confiance :
« Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’ habiter, Seigneur, seul, dans la confiance » (Verset 9).
Il faut également noter que, si le psalmiste s’ adresse à Dieu, il interpelle également l’ humanité.

Un cri de détresse

Sa prière très personnelle (usage de : je – moi – ma – me ….) commence par une supplication, un cri de détresse : « Quand je crie, réponds-moi, Dieu, ma justice ! Toi qui me libères dans la détresse, pitié pour moi, écoute ma prière ! » (verset 2).

Mais quelle est donc la souffrance du psalmiste ? Nous, l’ignorons mais, à priori, elle est grande puisqu’ il emploie le mot détresse (de destrece « situation désespérée, angoisse »).

Alors, dans la situation qui est la sienne, il s’ adresse personnellement à Dieu car il est son seul recours et il le sait « libérateur ».

Fils des hommes, jusqu’ où irez-vous ?

Puis, c’ est par la voix du psalmiste que le Seigneur interroge toute l’ humanité :

« Fils des hommes, jusqu’ où irez-vous dans l’insulte à ma gloire, l’ amour du néant et la course au mensonge ? » (verset 3)

Cette question est plus que jamais actuelle. Il suffit pour s’en convaincre d’ être à l’écoute des actualités !

Le témoignage d’ une expérience

C’ est alors que le psalmiste témoigne de son expérience. Il a découvert, il sait que Dieu est attentif à nos détresses.

C’est pourquoi il nous dit que, quand avec sincérité, nous crions vers Lui, celui-ci répond à nos demandes :

« Sachez que le Seigneur a mis à part son fidèle, le Seigneur entend quand je crie vers lui ».

Une invitation à la réflexion et à la confiance

Puis il nous invite à la réflexion et à la confiance :

« … réfléchissez dans le secret, faites silence…, faites confiance au Seigneur (Versets 5-6)

Le don de Dieu

A celui qui sait se tourner vers Lui, il est en convaincu, le Seigneur accorde toujours le don de la confiance, de la joie et de la paix intérieure :

« Tu mets dans mon cœur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons. Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’ habiter, Seigneur, seul, dans la confiance » (versets 8-9).

Pour conclure

Le psalmiste, à travers les cris et les désirs exprimés, nous donne des pistes pour accéder au véritable bonheur.

En outre, il nous apprend que : celui-ci est relation, il naît de la rencontre. Il n’ est autre que le Visage de Dieu qui se tourne vers nous mais aussi celui vers lequel nous nous tournons.

En quelque sorte, il résulte de notre rencontre authentique avec Le Père, ainsi que de celle de nos frères en humanité.

Lorsque le psalmiste demande : « …. Qui nous fera voir le bonheur ? » Sur nous, Seigneur, que s’ illumine ton visage ! » (Verset 7), avons-nous conscience que le visage de Dieu se dit à travers ce que nous donnons à voir de Lui ?

Alors que notre semaine missionnaire à Saint Ferdinand vient de se terminer, nous pouvons donc nous poser ces questions :

A la manière du psalmiste, puis-je témoigner de toutes les détresses dont Dieu m’ a libérées ?
Ai-je conscience que les requêtes que je Lui adresse ne sont pas forcément celles qui me rendront véritablement heureux ?
Quel est mon cri, quel est mon désir personnel, et quel est celui que j’adresse à Dieu pour mes frères ?
Au nom des « sans voix », de tous ceux qui ne peuvent ou n’ osent pas s’ adresser au Seigneur, est-ce que je pense à prier pour eux, à être leur porte-parole ?
Quelles attitudes, quels gestes puis-je poser pour m’ ouvrir à l’ accueil de la Parole de Dieu, mais aussi pour aller à la rencontre de mes « frères » ?
Suis-je capable d’ oser affirmer que certains choix sociétaux nous conduisent vers le néant ? …