Dans les textes du dimanche 22 Janvier, le thème de la lumière est très présent.
En philosophie, que représente la lumière ?
Pour Platon, l’ un des grands penseurs de l’ histoire de l’ humanité, la connaissance du bien est :
- comme la lumière d’une flamme qui brille dans l’âme.
Dans la célèbre allégorie de la caverne résumant toute sa philosophie, il utilise la symbolique de l’ ombre et de la lumière;
Il y illustre l’ itinéraire du philosophe qui se délivre des ténèbres pour « grimper » vers la lumière pour enfin contempler le Soleil.
Saint Augustin et la lumière de Dieu
La lecture de textes écrits par des platoniciens aurait conduit Saint Augustin à se convertir au christianisme.
Pour lui, le parallèle entre le prologue de l’ évangile de Jean qui proclame :
- que le Christ est la lumière du monde qui éclaire tout homme
- et d’ autre part que la lumière du bien absolu dont parle Platon est évident.
Aussi écrit-il que soutenue par la grâce de Dieu, la « lumière » qu’ est le Christ et qu’ il appelle « maître intérieur » éclaire l’âme du croyant.
Aussi est-ce cette lumière qui révèle tout le savoir nécessaire au salut de l’ âme.
En conséquence, le Christ, comme le bien chez Platon, illumine de l’ intérieur l’ âme fidèle.
Dans son commentaire du récit biblique de la création, saint Augustin souligne que la lumière est créée au moment où Dieu parle pour la première fois.
En conséquence, la parole divine est lumière du monde, une lumière qui sort la matière des ténèbres du chaos.
Les rédacteurs des Évangiles, baignés de culture hellénistique reprirent la métaphore de la lumière.
C’ était une manière d’ appeler les croyants à se tourner vers le Christ, la « lumière du monde » car :
- il est la lumière spirituelle qui fait connaître les vérités ultimes.
Qu’ est ce que la Chandeleur ?
La Chandeleur (fête des chandelles) est une fête religieuse chrétienne fixée au 02 février. Son nom officiel est la Présentation de Jésus au Temple.
Avant la réforme liturgique initiée par le Concile Vatican II (1962-1965), cette fête venait clore le temps liturgique de Noël.
Or, même si aujourd’hui elle se situe dans le temps dit « ordinaire » elle garde néanmoins un lien avec la fête de la Nativité.
En effet, l’ Évangile (Luc, chapitre 2) rappelle que 40 jours après Noël, Marie et Joseph présentent Jésus au Temple de Jérusalem.
Selon la tradition juive, le fils premier-né devait être consacré au Seigneur.
Syméon et Anne reconnaissent en Jésus la lumière du monde
L’ épisode au Temple est l’occasion de découvrir deux personnages qui, avec foi, attendent le Messie.
Par une inspiration divine, ils reconnaissent que ce nourrisson a une mission divine spéciale, qu’ il est la lumière des nations.
Aussi, lorsque Jésus est placé dans les bras de Syméon, celui-ci bénit Dieu en lui disant :
« Maintenant ô Maître Souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut [c’est-à-dire le fait d’être sauvé] que tu préparais à la face des peuples,
lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël ».
La procession des cierges
La messe du 2 février commence par une procession avec des cierges.
Idéalement, celle-ci doit commercer à l’ extérieur de l’ église afin de se rappeler la montée de la Sainte Famille vers le Temple de Jérusalem.
C’est pourquoi, dans la prière d’ ouverture le prêtre prononce ces paroles :
« Dieu, source et origine de toute lumière, en ce jour tu as montré à Syméon le Juste la lumière qui se révèle aux Nations.
Nous t’ en supplions humblement : bénis et sanctifie ces cierges ; accueille les prières de ton peuple, qui s’est rassemblé pour les porter à la louange de ton Nom.
Qu’ en avançant au droit chemin, nous parvenions à la lumière qui ne s’ éteint jamais ».
Pour conclure :
En ce jour de la fête de la chandeleur, écoutons le cantique de Syméon que la liturgie reprend tous les soirs pendant les complies.
Puis nous pouvons relire ce que dit l’ Église au sujet de la lumière :
[« La lumière a la caractéristique de dissiper l’ obscurité. Elle éclaire et réchauffe ce qu´elle atteint.
Les premiers mots de la Bible disent :
« Que la lumière soit et la lumière fut » (Genèse 1, 3).
C’ est aussi le nom que les écritures donnent au Christ :
« Je suis la lumière du monde » (Jn 8,12).]
Aussi la lumière symbolise-t-elle ce qui vient de Dieu, ce qui éclaire la vie de l’ homme.
Alors, méditons ce que dit Jésus à ses apôtres en leur confiant la mission d’ être témoins :
« Vous êtes la lumière du monde » (Mt-5,14)].
N’ oublions pas également que la fête de la Chandeleur est associée à la fête de la vie consacrée.
Cette célébration fut instituée par Jean-Paul II en 1997.
Elle nous rappelle que les personnes consacrées doivent être le reflet de la lumière du Christ partout dans le monde.
Prions pour elles !
Georgette.
Source : Chrétiens aujourd’hui – Vivre les fêtes
Illustrations : Pxhere – CCO Domaine public