Le psaume 111, dont la liturgie du 5eme dimanche n’ a pas retenu tous les versets comprend, dans son intégralité, 22 lignes.

Or, le premier mot de chacune d’ elle commence, dans l’ ordre, par une lettre de l’ alphabet hébraïque.

C’ est donc pour le psalmiste une manière d’ affirmer :

• d’ une part que l’Alliance avec Dieu concerne la vie de l’ Homme dans son intégralité.
• et d’ autre part que la Loi de Dieu est le seul chemin véritable de bonheur, pour toute la durée d’ une vie.

Heureux !

Ce psaume débute par un Alléluia qui est immédiatement suivi du mot heureux.

Il nous fait donc penser à l’ évangile de Matthieu (5, 1-12a) lu le 29 Janvier (Heureux ceux qui …)

Or Jésus employait fréquemment ce mot, très présent dans la Bible.

En marche

André Chouraqui (connu pour sa traduction de la Bible) traduisait le mot « Heureux » par « En Marche ».

En effet, la racine hébraïque de Heureux a pour sens la marche, le pas de l’ homme sur une route sans obstacle; celle qui conduit vers le Seigneur.

Aussi heureux est-il un conseil  « continuez, vous êtes sur la bonne voie ».

Prendre le chemin qui conduit au bonheur

Les versets retenus détaillent les chemins qui conduisent au bonheur.

Ils ne sont autres que : la tendresse, la compassion, la droiture la confiance…

En conséquence, nous pouvons nous demander : Comment parvenir à prendre ces « chemins » ?

Or, il faut remarquer que le premier verset (non repris ici)  commence par cette phrase : « Heureux l’homme qui craint le Seigneur »

Puis le mot « crainte » revient deux fois et cette insistance nous éclaire.

La crainte de Dieu

Nous devons nous rappeler que la prière d’ imposition des mains, dans le sacrement de confirmation, traduit cette crainte par « affection filiale ».

Elle n’ est donc rien d’autre que l’ amour que nous éprouvons pour Dieu et qui nous fait craindre de Lui déplaire.

C’ est aussi l’ expérience de l’enfant qui, connaissant sa faiblesse, se jette dans les bras de son père afin qu’ il le hisse jusqu’ à Lui.

En conséquence, le don de « crainte » nous fait redouter de blesser Dieu, de l’ offenser. Il nous invite à ne pas Le décevoir.

Aussi est-ce une invitation à répondre par nos actes à la tendresse et à la douceur de Dieu car lui seul sait ce qui est bon pour nous.

Devenir la lumière du monde

Ce psaume nous invite donc, par notre manière d’ être, à devenir lumière pour les autres. Il fait écho à l’ appel d’ Isaïe :

«  … Le jeûne qui me plaît …  n’ est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes.

N’ est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? …

Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche…

Si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux,

ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi » (Ps 58, 7-10).

Pour conclure

Quand nous donnons, quand nous partageons, nous reflétons, à notre petite mesure, la lumière de Dieu.

C’ est d’ ailleurs ce que nous rappelle Jésus : « Vous êtes la lumière du monde ».

Aussi pouvons-nous méditer et faire nôtre cette prière à l’ Esprit Saint afin de demander le don de Crainte :

« Esprit d’ amour et de vérité,  accorde-moi, je T’ en supplie, cette crainte salutaire qui m’ a tant manqué par le passé.

Donne-moi la crainte filiale qui me pénètre d’ un profond respect pour Dieu et pour les choses de Dieu, qui me fasse éviter les plus petites fautes de peur de Lui déplaire, qui me préserve de la tiédeur à Son service et de la routine.

Grâce à ce don inestimable de Ta crainte, je mènerai une vie sainte, heureuse, pleine de vertus et de mérites ; je marcherai vers le chemin de la perfection.

Ô Esprit-Saint, je T’ en conjure,  accorde-moi le don précieux de Crainte –  Amen ».

Georgette

Source : Marie-Noëlle Thabut – Commentaires Année A

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