Un jeune état meurtri

Pour la seconde étape de son voyage pour la paix et la réconciliation, le pape François est allé à la rencontre des habitants du Soudan du Sud, le plus jeune état du monde.

Tout comme la R.D.C, sur ce territoire, les années de guerres et de conflits ne semblent pas connaître de fin.

Aux dévastations produites par la violence humaine s’ ajoutent de graves inondations. En conséquence, des millions de personnes doivent quitter leurs terres, leurs villages, leurs maisons.

Ici aussi devenir un déplacé ou un réfugié devient une expérience habituelle et collective.

La prière œcuménique à Djouba

Le samedi 04 février, le pape rencontrait au Mausolée John Garang à Djouba les autorités civiles et religieuses chrétiennes.

En effet, au soudan du Sud le, Christianisme est majoritaire et les Églises chrétiennes travaillent ensemble. Elles y ont une autorité morale très importante.

C’ est pourquoi pour ce voyage pour la paix :

Justin Welby, chef spirituel de l’ Église anglicane et Iain Greenshields, ministre de l’ Église d’ Écosse, accompagnaient le pape François.

Le discours du pape François

Puisque nous venons de vivre, du 18 au 25 Janvier, la semaine œcuménique pour l’ unité des Chrétiens, nous pouvons méditer ces réflexions faites au cours de son discours.

Elles précisent la manière dont les chrétiens peuvent agir ensemble :

« En tant que chrétiens, prier est la première et plus importante chose que nous sommes appelés à faire ».

C’ est pourquoi pour pouvoir bien agir, avoir la force de marcher dans la même direction et pour y parvenir il nous faut : 

 « apprendre ensemble à Prier, agir et marcher ».

Prier

Le grand engagement des communautés chrétiennes pour la promotion humaine, pour la solidarité et pour la paix serait vain sans la prière.

En effet, pour la mettre en , il faut invoquer celui qu’ Isaïe appelle :

« Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix »  (Is 9, 5).

Lorsque Moïse arrive avec son peuple près des rives de la mer Rouge, une scène dramatique se présente à eux.

Devant eux, se dresse la barrière infranchissable des eaux, et derrière arrive l’armée ennemie, avec  chars et chevaux.

Or, dans cette situation désespérée que dit Moïse à son peuple :

« N’ ayez pas peur ! Tenez bon ! Vous allez voir aujourd’hui ce que le Seigneur va faire pour vous sauver ! » (Ex 14, 13).

Mais d’ où Moise tenait-il cette certitude, cette force devant l’adversité ? Il la tenait de l’ écoute de Dieu et de la prière.

Aussi en est-il de même pour nous car :

« prier donne la force d’ avancer, de surmonter les peurs, d’ entrevoir, même dans les ténèbres, le salut que Dieu prépare ».

En conséquence, pour que le Seigneur de la paix intervienne là où les hommes ne parviennent pas à la construire, il faut une prière tenace.

Aussi, dans nos paroisses, églises, assemblées de culte et de louange, devons-nous prier assidûment et unanimement, à la manière des premières communautés chrétiennes :

« Tous, d’ un même cœur, étaient assidus à la prière … » (Ac 1, 14).

 Agir

En tant que Chrétiens, nous devons agir pour la paix. C’ est ce que le Christ désire quand il dit :

« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9). I

Certes, l’ Église doit être un signe de son union intime avec Dieu mais également être celui de l’unité de tout le genre humain (cf.Lumen gentium, n. 1)

Le désir de paix pour l’  humanité fut annoncé dès la naissance du Christ :

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime » (Lc 2, 14).

Aussi devons-nous œuvrer pour cette paix que Dieu désire depuis toujours.

Toutefois, pour y parvenir, nous devons apprendre à respecter les diversités et promouvoir l’ unité dans la pluralité. Ce désir de paix doit s’ ancrer dans l’ Écriture qui nous dit :

« quiconque ne pratique pas la justice n’ est pas de Dieu, et pas davantage celui qui n’ aime pas son frère…» (1 Jn 3, 10).

En conséquence, celui qui désire vraiment suivre le Christ choisit la paix et ne doit pas oublier ces deux grands commandements :

«  … Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn  15, 12) –  « Que tous soient un … Qu’ils soient un en nous » (Jn 17, 21).

C’ est pourquoi en tant que Chrétiens, nous devons travailler à l’ unité fraternelle afin que jamais plus une culture se fonde avec un esprit de vengeance.

Aussi devons-nous faire passer le message de la paix dans la société, répandre le style de non-violence du Christ.

En effet, l’ Évangile ne peut pas qu’ être un beau discours religieux, il doit aussi être une prophétie qui devienne réalité dans l’histoire.

Marcher

Au Soudan du Sud, au cours des décennies, les communautés chrétiennes s’ engagèrent dans la promotion de chemins de réconciliation.

Aussi cet héritage œcuménique est-il un trésor précieux, un exemple universel pour le chemin d’ unité des chrétiens.

De surcroît, il faut qu’ il soit conservé dans le même esprit :

« les divisions ecclésiales des siècles passés ne doivent pas se répercuter sur ceux qui sont évangélisés, mais la semence de l’ Évangile doit contribuer à répandre une plus grande unité ».

Pour conclure

Afin de poursuivre la voie de la réconciliation, il faut ajouter deux autres mots-clés :

Mémoire : les pas à faire doivent suivre les traces des prédécesseurs. Comme dans un relais, pour hâter la réalisation de l’ objectif d’ une communion pleine et visible, il faut prendre en main « le témoin », cet objet que se transmettent les coéquipiers dans les courses de relais.

Engagement : D’ une part, on marche vers l’ unité quand l’ amour est concret, quand ensemble on porte secours à ceux qui sont en marge, à ceux qui sont blessés et rejetés.

D’ autre part, afin de rendre gloire à Dieu en témoignant de cette communion qu’ Il aime, qu’ Il désire, nous ne devons jamais être concurrents mais proches.

Ces pistes pour l’ œcuménisme sont également valables au sein de nos communautés paroissiales.

Vous pouvez découvrir l’ intégralité des discours du pape François faits en R.D.C. et au Soudan du Sud en cliquant sur le lien ci-dessous :

https://www.vatican.va/content/vatican/fr.html

Georgette

Source : Le Saint Siège (discours du pape du 04 février 2023)

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