A chaque Eucharistie se joue le salut du monde ! (1ere partie).

Publié le

Les premières paroles de l’ange au trois petits bergers de Fatima les invitaient à l’adoration : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je Vous aime ».

Puis il les mena à contempler le mystère de la Trinité : « Très Sainte Trinité, je vous adore profondément ».

Enfin il les invita à communier au corps et au sang de Jésus-Christ : « Prenez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu ».

Aussi pouvons-nous dire que l’Eucharistie bat dans le cœur du message de Fatima.

Les mystères que nous célébrons à chaque eucharistie

La période de carême est le moment propice nous permettant de (re)découvrir, à la lumière de message de Fatima, le sens profond de toute la liturgie eucharistique.

En effet, celle-ci est un appel à vivre le déploiement de l’ action miséricordieuse de Dieu. De plus,  elle nous invite à faire de nos vies « un don eucharistique ».

En conséquence, nous vous invitons, cette semaine, à réfléchir sur le sens de la première partie de la messe : l’accueil, la liturgie pénitentielle et le Gloire à Dieu.

L’ accueil

Peu importe le nombre de fidèles rassemblés dans l’église. Nous sommes toujours là pour faire « corps » car quitter sa maison pour venir à l’église est un déplacement.

Nous nous déplaçons pour écouter la parole de Dieu et celle-ci  nous permet de :

  • découvrir ce qu’ Il est,
  • de célébrer sa présence et, incroyable mystère, de nous conformer à celui que nous venons rencontrer.

Le chant d’ entrée

La messe débute par la procession d’entrée. Celle-ci s’accompagne d’ un chant. Il nous invite à constituer, malgré nos différences, une unité qui n’est pas une uniformité.

En effet, nous sommes là, réunis avec nos différentes questions :

  • Dieu est-il vraiment présent à notre monde, à ses malheurs, à ses péchés …, Est-ce bien vrai que nos vies sont plus grandes que nous-mêmes et que Dieu nous attire vers lui pour nous relever ?
  • Cet évangile, la « Bonne Nouvelle » que nous allons entendre peut-il vraiment transformer le monde, le transfigurer ?
  • Le Seigneur est-il vraiment là, au milieu de notre assemblée ?

En conséquence, le chant nous invite à constituer une communauté de croyants qui est là afin de soutenir les plus faibles. Pour former un ensemble harmonieux, aucune voix ne doit dominer les autres.

Le chant permet à ceux qui doutent de s’appuyer sur la foi de l’ assemblée. 

Le Père, quant à lui, guette le « fils » perdu et retrouvé. Il ouvre ses bras à tous car il désire et espère que nous (re)venions à lui. Ne l’ oublions pas, il fait de nous sa demeure !.

Le signe de croix

 Après le signe de croix que le prêtre fait et qui est destiné à chacun des membres de cette assemblée, il prononce cette salutation trinitaire en étendant les mains :

  • « La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint Esprit soit toujours avec vous ».

Ces paroles sont une bénédiction, une parole de Dieu prononcée sur nos vies pour en dire du bien.

Ce signe de croix nous rappelle que le Christ y déposa sa vie. Il nous dit tout l’amour de Dieu pour ses créatures.

La salutation trinitaire nous rappelle que c’ est au nom du Père, du Fils et de l’Esprit que nous sommes baptisés, plongés dans la mort du Christ pour en ressortir vivants, conformés à sa vie.

Demander pardon à Dieu

Le célébrant, après un court mot d’accueil, nous invite à demander pardon à Dieu. Le confiteor est une prière pénitentielle dite à la première personne.

Puis il rassemble l’ensemble de ces demandes en une unique supplication : « Que Dieu Tout Puisant nous fasse miséricorde, qu’ il nous pardonne nos péchés, et nous conduise à la vie éternelle ».

Ensuite suit la triple demande du Kyrie Eleison : Seigneur prends pitié, O Christ, prends pitié, Seigneur prends pitié.

Ainsi, ce sont nos propres fautes mais aussi celles de ceux que nous avons du mal à aimer, les péchés de nos ennemis et ceux de cette Église que nous formons que nous reconnaissons. Nous le faisons en remettant entre les mains de Dieu tout ce qui abîme le monde.

En réalité, chacun de nous est solidaire des fautes de tous. Par nos voix, c’est l’ Église qui accepte de se savoir pauvre et pécheresse.

En conséquence, nous portons la pauvreté de toute l’humanité en attente de la miséricorde de Dieu. Nous le faisons en sachant que le pardon nous précède.

Le Gloire à Dieu

Chaque Dimanche (sauf pendant l’avent et le carême) ainsi que pendant les solennités, nous chantons la gloire de Dieu. Ce Cantique reprend les premiers mot du chant des anges à Bethléem d’ où son nom d’ hymne angélique. C’ est un cri de joie.

En effet, il nous dit que Dieu veut que nous soyons en paix mais aussi qu’ Il aime tous les Hommes. C’ est par amour pour eux qu’ Il désira partager notre condition humaine.

La « gloire » en hébreu, c’ est le « poids », la « densité » autant que l’éclat. C’est la toute-puissance et la sainteté de Dieu, que se dit dans toute sa création.

Aussi pouvons-nous dire que la gloire de Dieu  c’ est Sa présence dans tout ce qui fait nos vies. En outre St Irénée écrivit : « La Gloire de Dieu, c’ est l’ Homme Vivant ».

Ainsi, le lieu de la gloire de Dieu, plus que le ciel, est devenu, grâce à l’ incarnation du Christ, la terre.

De surcroît,  une rencontre, des mots de consolation ou le silence nous disent que cette gloire est paix.

Celle-ci se dit par les visages de ceux qui, se croyaient perdus mais découvrent que Dieu les aime tels qu’ ils sont. Il aime même ceux qui ne lui font pas encore assez de place dans leur cœur.

Ainsi, cette gloire se dit aux petits, aux humbles, à tous ceux qui découvrent et comprennent que même dans une toute petite célébration apparemment sans éclat, c’est toujours notre « naissance » à Dieu que nous célébrons.

Dans le Gloria nous énumérons les titres de Dieu : Toi seul est saint, Toi seul est Seigneur … Ici, nous ne demandons rien à Dieu : nous lui rendons simplement grâce.

Pour conclure :

Nous voyons combien les paroles et les gestes simples qui ponctuent la liturgie eucharistique nous invitent à vivre, en paroles et en actes, ce que nous célébrons.

Prochainement, nous approfondirons tout le sens de la liturgie de la Parole, du Credo et de la Prière Universelle

Georgette

Sources : Ceci est mon corps – Anne Lécu. Religieuse Dominicaine, elle est également médecin en milieu carcéral. Elle est aussi titulaire d’ une licence canonique en théologie et d’un doctorat en philosophie pratique sur les soins (Paris Est). Elle écrit des ouvrages forts sur la spiritualité contemporaine (Marcher vers l’innocence, Tu as couvert ma honte, Lettres à Marie …).

Illustrations : Jean-Lucien G  et  Wikimédia Commons – images Libre de droit

Plus de lecture...