En l’ an 50, après l’échec de sa mission d’ évangélisation à Athènes, St Paul s’ installe à Corinthe. Il y restera 18 mois.
La ville de Corinthe
Cette ville portuaire occupait une position stratégique sur l’ isthme qui joint la Grèce du nord à la presqu’ île du Péloponnèse.
Elle était, au temps de Paul, une grande ville commerçante.
En effet, sa situation sur le carrefour de l’ axe Est-Ouest permettait l’ arrivée de marchandises de luxe venant d’ Orient.
C’ est pourquoi Corinthe ressemblait à une fourmilière grouillante, à une ruche bourdonnante de commerçants venus de tous les coins de la terre, dans l’ espoir de faire fortune.
De ses chantiers maritimes sortaient un grand nombre de bateaux, et de ses ateliers : tapis, tissus et étoffes de toute nature.
En outre, sur les terres fertiles de la région, des milliers d’ esclaves faisaient pousser le blé, les légumes, les fruits en abondance.
Ils cultivaient également les vignes qui donnaient le fameux vin de Corinthe.
Or, c’ est de cette cité païenne et cosmopolite de Grèce que naîtra une jeune et belle communauté chrétienne.
Toutefois, la présence de riches voyageurs, d’ étrangers, de soldats, de marins … favorisait la débauche et la prostitution. Les mœurs y étaient dissolues
En conséquence, face à cette situation, elle doit apprendre à faire face à ces pratiques très éloignées de la foi biblique.
La communauté de Corinthe
Elle est très cosmopolite puisqu’ elle se compose :
- de Grecs, de Romains et de Juifs,
- de riches et de pauvres,
- d’ esclaves et d’ hommes libres,
- de lettrés et d’ignorants, d’ hommes et de femmes.
Certes, cette diversité apportera des difficultés. Néanmoins, elle sera un beau modèle d’ unité dans la multiplicité.
Dans cette cité multiculturelle, Paul pourra vraiment expliquer la nature de l’ Église qu’ il compare au corps humain.
Ici, chaque membre de la communauté :
- a une fonction qui est mise au service de l’ unité, de la cohésion et de l’ entraide (1 Corinthiens 12).
Toutefois, bien qu’ aimant particulièrement cette ville, Paul face à la société ambiante rappelle à la jeune communauté chrétienne sa véritable vocation.
Les recommandations de Paul à la communauté.
Si la semaine dernière il mettait en valeur :
- la grandeur et la noblesse des corps unis au corps mystique du Christ qui est l’ Église puisqu’ ils sont les membres du Christ et un sanctuaire de l’Esprit Saint.
Aujourd’ hui, dans ce texte, il invite :
- à fixer les regards vers les lendemains.
C’ est pourquoi deux affirmations encadrent le passage d’ aujourd’hui :
- La première « le temps est limité ».
- La seconde : « Ce monde tel que nous le voyons est en train de passer. »
Aussi, dans cette ville portuaire, Paul emploie-t-il une image suggestive car, dans la traduction grecque, « le temps est limité » est un terme de navigation qui signifie : « le temps a cargué ses voiles ».
- En effet, quand un bateau parvient en vue du port, il cargue ses voiles, c’ est-à-dire que, arrivé au terme du voyage, il les replie pour entrer dans le port .
Paul, par cette image, rappelle à la ville de Corinthe qu’ elle est comme un bateau qui arrive au terme de sa course.
- « Ce monde tel que nous le voyons est en train de passer ».
Elle est donc au seuil de ce monde nouveau qu’ Isaïe promettait :
- « Voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle » (Is 65,17).
En conséquence, Paul invite la communauté à lever les yeux vers l’ horizon de Dieu puisque, grâce à elle, un monde nouveau peut naître.
Toutefois, il ne lui donne pas de directive précise. Mais, quel que soit l’ état de vie du croyant : célibataire, marié, riche ou pauvre … il lui indique la clé du comportement Chrétien puisque :
- Vivre en Chrétien c’ est vivre dans la perspective de l’ avènement du royaume que Dieu désire.
Aujourd’ hui, que nous dit ce message de St Paul
Nous le sentons bien, nous vivons des événements « clés », importants qui nous parlent :
- de la fin d’ un monde.
Et cette perspective apparaît inexorable.
C’ est pourquoi, nous devons :
- changer notre regard sur ce monde,
- mais aussi nous interroger sur notre manière de vivre.
Par conséquent, nous sommes confrontés à deux choix :
- vivre à la manière d’ Adam refusant l’ amour de Dieu,
- ou bien vivre à la manière du Christ qui nous ouvre la porte d’ un monde nouveau.
Pour conclure
N’ oublions pas que par notre baptême nous sommes le levain dans la pâte car, comme le soulignait le cardinal Coffy :
- « Les chrétiens ne vivent pas une autre vie que la vie ordinaire, ils vivent autrement la vie ordinaire. »
Aussi devons-nous comprendre que :
En faisant de nous ses compagnons de route, ses disciples (le disciple est celui qui reçoit l’enseignement d’ un maître, qui adhère à ses pensées et suit son exemple), le christ nous invite :
- à participer de manière active à son œuvre de rédemption.
- de plus, il nous exhorte à faire découvrir à nos frères et sœurs en humanité que l’ œuvre de l’ Esprit que Paul décrit dans la lettre aux Galates est :
- « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » (Ga 5 ; 22-23)
Enfin, Il nous donne, dans cette même lettre, ce conseil :
« … Tout ce que vous faites : manger, boire, ou toute autre action, faites-le pour la gloire de Dieu . » ( 1 Co 10, 31).
Georgette
Sources : Marie-Noëlle Thabut et La Vie (méditation biblique ce monde qui passe et nous).
Illustrations : Image mise en avant – Saint Paul Hors Les Murs : photo de Jean-Lucien G. – Pixabay Licence – pas d’attribution requise.