Mardi 19, le Collectif Les Morts de la rue rendait hommage aux Arènes de Lutèce à Paris aux
656 personnes SDF mortes au cours de l’ année.
Le choix du lieu était symbolique afin d’ alerter sur le déplacement en province des personnes SDF à l’ approche des Jeux olympiques.
En effet, les associations craignent que le nombre de décès soit en augmentation l’ année prochaine car avec ces déplacements :
- le suivi social et médical de ces personnes déplacées risque de diminuer.
Une longue liste
Le journal La Croix donne le lieu du décès et le nom des SDF morts pendant la période de Janvier 2023 à Février 2024.
Parmi elles :
- 561 hommes,
- 68 femmes,
- 10 personnes de plus de 80 ans,
- 10 enfants de moins de 4 ans dont 6 décédés en hébergement,
- 07 jeunes entre 15 et 19 ans.
La moyenne d’âge des décès est de 48 ans.
Un rappel de la dignité humaine
En citant les noms et l’ âge de toutes ces personnes (dont l’ identité de certaines n’ est même pas connue) la rédaction a voulu les honorer.
Certes, cette longue énumération est pour le journal à la fois :
- un hommage,
- un rappel de la dignité de ces hommes, femmes et enfants qui souvent meurent sans soins ni accompagnement spécifique.
Mais elle est aussi :
- un cri d’alarme car il est anormal qu’ aujourd’hui, dans notre pays, on puisse encore mourir dans la rue.
D’ autant plus que beaucoup décèdent de « mort violente », c’ est à dire à la suite d’ une agression, d’ un accident de rue ou d’ un suicide.
En outre, les conditions de vie des personnes en situation de rue exercent une influence :
- tant sur leur santé somatique,
- que sur leur santé psychique, avec une santé dégradée, un vieillissement prématuré avec pour conséquence des décès précoces.
Pour conclure :
La devise du Collectif Les Morts de la rue « chacun était quelqu’ un » vient nous rappeler :
- que ces personnes ne peuvent être réduites à leur condition de SDF. Elles étaient aussi des personnes dans toute leur dignité.
En conséquence, cette longue liste doit nous rappeler que nous devons tous lutter contre l’ exclusion.
Aussi est-il bon de rappeler que l’ équipe du Secours Catholique de Notre Groupement, qui agit avec et pour les plus démunis a encore besoin d’ aide pour :
- L’ accueil café,
- Des cours de Français, d’ informatique …,
- Une aide aux démarches administratives …,
- Et les maraudes pour aller à la rencontre de nos frères de la rue.
En outre, nous pouvons méditer et prier pour tous les sans abris de France et du monde entier à l’ aide de ce texte :
Un homme qui jadis a été enfant, qui a senti son corps grandir, se fortifier, se muscler.., qui a pu peser de son poids…
Il a travaillé, rencontré, aimé, s’ est uni à une autre, a même eu des enfants…
Et puis un jour, tout a dévissé, l’ épreuve a été trop lourde.
Il n’ a plus pu faire face, une fissure intime s’ est développée …
Et il s’ est retrouvé dans un nouvel univers, jeté dans un monde inconnu :
- celui du froid, celui de la nuit, celui où l’ on perd tout.
Restent l’alcool, la violence, une vie sans logis, sans papier, sans rien, une vie où l’horizon c’est la paire d’heures qui vient…
Une vie qui s’est éteinte en fin de nuit, au plus profond du froid, lorsque ceux qui ont un logis commencent tout juste à sortir de chez eux…
Et il a été retrouvé là, dur, anonyme, absent, muet, il a été enterré, il n’est plus…
Et pourtant il est enfant de Dieu…
Il y a tant de gens qui errent ainsi en nos villes, nos villes où nous allons d’un pas pressé vers nos activités, nos petits soucis…
Ô Seigneur prend pitié d’eux, prends pitié de nous,
La fraternité s’ épuise dans la grande ville où nous savons que nous pouvons tomber, dévisser…
Seigneur, rend nous frères les uns des autres.
Georgette
Sources : La Croix le 18-03-2024 – La Croix : Isabelle de Gaulmyn le 18-03-2024 et Collectif Les Morts de la rue.
Texte pour la méditation : Extraits de la prière de Jean-Luc Fabre compagnon Jésuite pour
Illustrations : Pixabay License : Pas d’attribution requise.