Vitrail Marie Porte du Ciel (2009)- Chapelle Notre-Dame de Sous-Terre de la Cathédrale de Chartres.
Bientôt, notre groupement paroissial se réunira pour la fête de la Visitation et pour rendre grâce de notre année pastorale qui s’achève.
Nous le ferons aussi pour tout ce que nous avons vécu avec le père Alexandre.
Aussi est-ce l’occasion de nous rappeler que Marie reçut l’Esprit Saint non seulement une, mais deux fois.
En effet, après l’ annonciation elle le reçut à nouveau, au jour de la Pentecôte, avec tous les disciples réunis.
Nous aussi nous le recevons à chaque Eucharistie, lorsque le prêtre, au moment de l’ épiclèse, invoque l’Esprit Saint sur l’ assemblée des fidèles réunis afin que nous formions tous ensemble, le corps du Christ :
« Humblement, nous te demandons qu’ en ayant part au Corps et au Sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’ Esprit Saint en un seul corps. »
Marie, la servante du Seigneur, doit être pour notre groupement un modèle. Nous devons la prier pour une union toujours plus grande de nos paroisses
C’ est pourquoi nous vous invitons à découvrir le vitrail d’Henri Guérin. Il lui donna le nom de Marie « Porte du Ciel ».
En outre, nous vous invitons à méditer ce qu’ il voulu transmettre en le réalisant.
Henri Guérin( 1929-2009) un artiste aux multiples talents
Il naît en 1929 à Bruges, dans le Béarn, puis passe sa jeunesse à Saint-Prix, près de Paris.
Alors qu’ il est en convalescence à Font Romeu, après une grave maladie, il découvre la poésie. En 1955, Pierre Seghers publie son recueil la « Corbeille à papiers ».
Puis il commence à dessiner et à créer des tableaux en « tissus collés ».
En 1954, alors qu’ il vient de se marier et de s’ installer à Toulouse, il rencontre Dom Éphrem Socard.
Ce moine bénédictin de l’ abbaye d’ En-Calcat, fils d’un maître verrier créa, au début des années 1950, un atelier de dalles de verre. Cette technique perdure encore au sein de la communauté religieuse.
Dom Éphrem Socard l’ initie à l’art et tout particulièrement à la technique du vitrail en dalle de verre.
Enfin en 1961, Henri s’ installe à Plaisance-du-Touch, près de Toulouse avec Colette son épouse et leurs cinq enfants.
C’est là, dans son atelier ouvert sur un jardin, qu’ il réalisera toutes ses créations.
Son œuvre vitrail (plus de six cents chantiers pour des églises, des édifices publics ou des demeures privées, tant en France qu’ à l’étranger) est complété par ses peintures (gouaches et dessins à l’encre de Chine) et par une cinquantaine de tapisseries d’Aubusson (Manufacture Pinton, Felletin).
Aujourd’hui, de nombreuses expositions collectives et personnelles jalonnent son parcours.
Ses écrits publiés dans des revues, catalogues ou actes de colloques prolongent sa réflexion sur son activité.
Quelques vitraux d’ Henri Guérin
De gauche à droite : Institut Mathalin (I.M.P.) à Auch : 1968 – Hôpital de Limoges : 1985 – Chapelle des éditions du Cerf à Paris : 1996
De gauche à droite : L’ Eucharistie église de Huisseau-sur- Cosson (Cher), 2004 – Le Saint-Esprit église Frédéric Ozanam à Cergy, 2006 – Chapelle École Biblique de Jérusalem (E.B.A.F.), 2006.
De gauche à droite : Basilique de Pibrac (Hte Garonne), 1991 – Église Saint-Marcel (Paris 13eme), 1993 – Chapelle des Clarisses, Windhoeck, Namibie, 2002
Mais aussi des dessins
De gauche à droite : Paysage Nocturne, 1972 – Bouquet, 1973 – Arbre, 1974
Ainsi que quelques tapisseries
De gauche à droite : Le Mont Saint Michel, 2003 – La nuit dispersée, 1986
Et des collages tissus sur plaque isorel
L’ Annonciation, 1953 – La Nativité, 1952
Conception de la verrière « Marie Porte du ciel »
Il réalisa cette dernière création monumentale pour la chapelle Notre-Dame de Sous-Terre de la cathédrale de Chartres.
Elle fut sa dernière création avant son décès en octobre 2009.
Avant sa réalisation il nota ce que lui inspirait cette commande.
« C’ est à la place d’une ancienne porte fermée depuis le 17ème siècle et qui va être ré- ouverte qu’ a été composé et mis en œuvre un nouveau vitrail en plein cintre de 2,50m de haut par 3m environ.
Il sera placé au-dessus de l’ancien escalier de neuf marches (9 comme les 9 versets du Magnificat). Sa lumière descendra solennellement pour éclairer le côté droit de l’autel des célébrations de la crypte prévues en semaine pour des groupes de pèlerins du monde entier.
Le thème choisi pour ce lieu de la crypte, appelée Notre Dame sous terre, s’est presque naturellement désigné par « Marie Porte du Ciel ».
A l’extérieur la lumière jaillira entre deux contreforts, juste au ras du sol, au même abaissement de la naissance du Christ à Bethléem.
J’ai composé cinq travées verticales.
Celle du centre évoque cette échappée de lumière que Marie, par l’incarnation du fils en sa virginité, accueille par la venue de l’ange à l’Annonciation.
Au-dessus de cette porte lumineuse, le sceau de la sainteté immaculée du Père demeure symétriquement inversé, base du sceau de la sainteté du Verbe s’incarnant dans le Fils Sauveur qui fera tout remonter vers son Père par son offrande sur la croix et son jaillissement à la Résurrection.
L’ Immaculée Conception est pour moi le croisement de la sainteté virginale du Père et du Fils.
Double porte puisqu’elle a permis la réouverture de la porte fermée à la faute d’Adam et rendu possible l’arrivée du Verbe incarné.Cette porte plus jamais ne se fermera car le Christ a calé la croix entre les deux battants par sa victoire sur la mort au matin de Pâques, les empêchant à tout jamais de se refermer.
Nous savons qu’à la suite du Christ, Marie à sa Dormition a franchi le seuil du Royaume, la première femme du genre humain portée par les anges au matin de son Assomption.
De chaque côté du panneau central vous pouvez voir se déployer le geste des ailes d’anges emportant Marie, Mère de Dieu, alors qu’en lisière intérieure scintillent mystérieusement, en rappel de la merveilleuse évocation, des rouges christiques et des bleus mariaux, qui se déploient dans les verrières de la cathédrale en ce paradis de la couleur illuminée du 13ème siècle.
Aux extrémités les deux dernières travées évoquent, la chute de la mort et du péché vaincus par cette sainte porte triomphante.
Pour conclure
Alors que notre monde vit des moments difficiles et que nous sommes sous le « choc » de l’ annonce du départ du père Alexandre, nous pouvons écouter le chant :
Une porte ouverte sur le ciel.
Puis faire nôtre ces invocations à Marie proposées par les Dominicains du site prier dans la Ville :
Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, qui envoie l’Esprit Saint promis par le Père, le fruit de vos entrailles est béni.
…et Jésus, dont l’ Esprit descend sur les apôtres comme des langues de feu, le fruit de vos entrailles est béni.
…et Jésus, dont l’ Esprit rassemble les hommes, le fruit de vos entrailles est béni.
…et Jésus, dont l’ Esprit se répand dans les cœurs, le fruit de vos entrailles est béni.
…et Jésus, dont l’ Esprit maintient l’ Église dans la vérité, le fruit de vos entrailles est béni.
…et Jésus, dont l’ Esprit est à l’œuvre en tout homme qui aime, le fruit de vos entrailles est béni.
…et Jésus, dont l’ Esprit diffuse l’amour dans les cœurs, le fruit de vos entrailles est béni.
…et Jésus, dont l’ Esprit inspire toute prière, le fruit de vos entrailles est béni.
…et Jésus, qui nous veut assidus à la prière, le fruit de vos entrailles est béni.
…et Jésus, dont l’ Esprit nous entraîne à proclamer la Résurrection, le fruit de vos entrailles est béni.
Georgette
Sources : Narthex (Art Sacré, Patrimoine, Religion – Note d’inspiration du vitrail « Marie Porte du Ciel » par Henri Guérin –
Site Henri Guérin www.henriguerin.com – Vous pouvez y découvrir toutes ses autres créations.
Illustrations : copyright ©️ fonds Henri Guérin