Assomption, les noms donnés à Marie d’ après le retable de la cathédrale de Bayeux

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Jeudi prochain, nous célébrerons la fête de l’Assomption qui nous invite à méditer  :

  • La mort, la résurrection, l’entrée au ciel et le couronnement de la Vierge Marie, mère du Christ.

En conséquence, nous vous invitons à découvrir le retable de la cathédrale de Bayeux. Il date de la fin du 16eme ou du début du 17eme siècle.

Le retable

Situé dans la chapelle de la Bonne Nouvelle, bas-côté nord, c est un bas-relief en pierre peinte, provenant d’ un retable illustrant les noms donnés à Marie dans les litanies à la Vierge.

C’ est pourquoi de grandes figures bibliques comme Abraham, Moïse, David, Salomon, Élie, Isaïe guident notre regard vers Marie. Celle-ci émerge des nuées sombres servant de cadre au retable.

Enfin, puisqu’elle accueillera en son sein le Sauveur, Dieu en haut du cadre, bénit celle qui n’ est encore qu’ une enfant.

D’ailleurs, le souffle qui anime sa robe et les pans de son manteau nous invite à comprendre qu’ elle vit déjà dans l’intimité de l’ Esprit.

D’autre part, ses pieds posés sur des nuages et des chérubins ainsi que le rayonnement solaire qui l’entoure nous rappelle :

  • la « Femme » sur le point d’enfanter évoquée dans  le livre de l’Apocalypse (cf. Ap 12, 1).

En outre, pour souligner son immaculée conception, des symboles évoquant les titres données par l’ Église l’ entourent.

Ils s’ inspirent du Cantique des Cantiques et nous les retrouvons dans la prière des litanies de Notre Dame de Lorette.

Par exemple, on y invoque Marie comme  :

  • « L’ échelle de Jacob » ,  « L’étoile de la mer », la « Lune radieuse » la « Porte du ciel », le « Soleil levant »,

ainsi que  :

  • « l’ Arche d’Alliance », la « Rose sans épines », le «  Lys entre les épines, le « Puits d’eaux vives », le « Miroir sans tâches », la « Toison de Gédéon » …

Découvrons ce que nous disent de Marie quelques-uns de ces symboles

L’ échelle de Jacob : Jacob a vu une échelle en songe alors qu’il fuyait son pays. Cette échelle est le lien entre le ciel et la terre. Pour les chrétiens,  Jésus est cette échelle car il est à la fois Dieu et Homme. Puisque Marie donna naissance au Christ, on lui donne, par extension, également ce nom.

L’ étoile de la mer : Comme l’ étoile qui guide les navigateurs dans la tempête pour les mener au port, Marie est l’ étoile qui conduit les croyants dans les tempêtes de la vie.

La lune radieuse : Elle est la figure de Marie grâce à qui la lumière divine arrive jusqu’au pécheurs enveloppés dans la nuit du péché.

La porte du ciel : Par son Fils Jésus, Marie est la porte qui nous ouvre le Ciel, l’ accès au royaume de Dieu.

Le soleil levant : L’ Église d’ Orient regarde Marie comme « l’ astre qui révèle le Soleil », c’ est-à-dire l’étoile du matin, mais aussi  comme « mère de l’astre sans déclin », c’ est-à-dire la mère du Christ.

L’arche d’Alliance : L’Arche d’Alliance était le signe de la présence de Dieu parmi son peuple. En Jésus né de Marie, d’ une manière encore plus directe, Dieu est réellement présent au milieu de son peuple.L’ Arche contenait la Parole de Dieu écrite dans la pierre. Marie, quant à elle, porte Jésus « Parole de Dieu » dans son corps.

La rose sans épines : La rose est, chez les premiers chrétiens, le symbole du Paradis, « Avant que l’Homme ne chute, la Rose était née, sans l’Épine » écrivit saint Ambroise. Marie est comme une rose sans épine car elle est née sans péché. Elle est la première rachetée entre toutes les créatures.

Le lys entre les épines : Marie est comme un lys dont la blancheur évoque la pureté, l’ innocence et qui resplendit au milieu des épines, symboles des forces du mal.

Le puits d’eaux vives : Marie, par son oui à Dieu , offre au monde Jésus, qui par sa Parole, par sa vie donnée, est l’eau vive.

Le miroir sans taches : Un miroir est tourné vers Marie pour refléter sa beauté qui irradie de la gloire de Dieu. Sans tache, elle est un miroir d’amour, de foi et d’espérance.

La toison de Gédéon :  « Gédéon, s’ étant levé de grand matin, pressa la toison (peau de mouton) et remplit une coupe de la rosée qui en sortit » (Juges 6, 38). Le Psaume 61 fait allusion à cette figure quand il dit : « Le Verbe de Dieu descendra comme la pluie sur la toison ». C’est pourquoi Saint Proclus affirme que Marie est la toison immaculée, tout imprégnée d’ une rosée céleste.

Couverte de rosée sur la terre desséchée qui l’entoure, cette toison est l’ image de Marie, pleine de grâce qui porta en son sein le Juste qui ensuite inonda le monde de son aide et de sa force divine en donnant sa vie sur la croix pour nous sauver du péché et de la mort. Cette grâce nous fortifie et nous aide à persévérer dans la foi.

Pour conclure :

D’ autres symboles sont à découvrir dans ce retable. À nous de les repérer et d’ en chercher le sens.

Ensuite, nous pouvons écouter et prier Marie à l’ aide de ce chant interprété par les jeunes de Saint Honoré d’ Eylau.

O clemens, o pia, o dulcis, Virgo Maria, Vita, dulcedo et spes nostra, salve ! (Ô clémente, ô miséricordieuse, ô douce Vierge Marie, Toi, notre vie, notre douceur, notre espérance, salut.)

Salut ô Reine des anges, Ô toi l’ Épouse immaculée, Salut sainte Mère de Dieu Ô Marie, terre sainte, où fleurit la promesse, en ton sein, le Seigneur a pris chair. Sainte Vierge Marie intercède pour nous, Toi qui es le secours et l’ abri des pécheurs.

Ô cœur de Marie doux et humble, Ô cœur transpercé de douleur. Ô cœur exalté dans les cieux obtiens-nous cette grâce d’ aimer sans retour, de savoir nous donner pour toujours. Que sans fin, nous ayons Dieu au cœur, Ô Marie, voici notre désir, le souhait de nos âmes.

Georgette

Source : bayeuxlisieux.catholique.fr – jeux sur les noms de Marie.

Illustrations : Photo Jean-Lucien G. – Image mise en avant Paul A.

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