L’ église de Saint Gratien, havre de paix et patrimoine de la ville

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Vue d’ensemble de la nef et du chœur

Chaque troisième week-end de septembre, petits et grands franchissent les portes de plusieurs dizaines de milliers de monuments.

En effet, les journées du patrimoine permettent de redécouvrir, à travers la sculpture, l’architecture …, notre héritage culturel.

Aussi cet événement est-il l’ occasion de :

  • re(découvrir) la beauté et l’ histoire des églises de notre groupement paroissial et tout particulièrement celle de Saint-Gratien qui porte également le nom de la ville.

Petite,elle mérite cependant le détour

L’ édifice, construit à l’ emplacement de l’ ancienne église du 13eme siècle, puis agrandit au 15eme, risquait en de s’ écrouler.

Toutefois :

  • un prêt de la commune,
  • des subventions accordées par l’ état,
  • et la générosité de la princesse Mathilde Bonaparte, nièce de Napoléon 1er et cousine de Napoléon III,

permirent sa reconstruction. Bâtie selon des dessins de Léon Ohnet (, membre de la Société centrale des architectes dès 1846 et adhérent à la Société de l’ histoire de France, la princesse Mathilde posa la première pierre de l’ actuelle église le 14 avril 1857.

Sa consécration eut lieu le , en sa présence.

Un intérieur qui recèle des objets protégés

Malgré un style assez sobre, nous pouvons y découvrir :

  • des objets protégés par le ministère de la culture.

Or,  il faut noter que l’ intérêt d’ un objet mobilier offrant une importance particulière au point de vue :

  • de l’ histoire, de l’art, de la science ou de la technique, justifie cette protection.

Les sept objets protégés

Coté droit (en entrant)

Le bénitier en bronze (1857)

Nous le devons à Hélène Bertaux (1825-1909 – sculpteur) et de A. Daubrée (1817-1885 – fondeur).

Trois angelots représentent les trois vertus théologales : La Foi, l’ Espérance et la Charité.

Aussi une banderole porte-t-elle cette inscription :

«Et toujours quand la joie marche avec l’ espérance on voit surgir la charité ».

Le buste en marbre blanc de la princesse Mathilde dans la chapelle du Sacré Cœur 

 

Situé dans la chapelle de la Vierge, c’ est une copie de l’ œuvre réalisée par Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875) en 1862-1863.

Nous la devons à Henri Weigele (1858-1927 – Sociétaire des artistes français en 1902, il se spécialisa dans la création des bustes en marbre). Il le réalisa probablement juste après le décès de la princesse inhumée dans l’ église.

L’ urne porte l ‘inscription : Mathilde Laetitia Wilhelmine Napoléon (27 mai 1820-02 janvier 1904).

Puis, sur le socle, nous pouvons voir ses armoiries.

Le tableau de la Sainte Famille, également dans la chapelle de la Vierge

Cette huile sur toile est l’ œuvre du peintre italien Andrea Vaccaro (1598-1670).

En ce qui la concerne, Charles Hayem, fils de Simon Hayem maire de Saint-Gratien de 1878 à 1884 et de 1888 à 1895, en fit don à l’ église.

Elle fut restaurée en 2009 par Xavier Beugnot (couche picturale) et Christian Vibert (rentoilage), cadre en bois et plâtre doré restauré par Patrick Villaret.

Ce tableau réunit la Vierge, l’ Enfant Jésus, saint Joseph et saint Jean-Baptiste enfant.

De profil, visages et regards convergent vers le bas et semblent nous indiquer le jeune saint Jean-Baptiste vêtu de la peau de chameau.

Enfin, une croix en roseau porte une banderole sur laquelle se devine le mot  « Ecce… (homo) » (Voici l’Homme).

Côté gauche (en entrant) :

Le tronc à quêter 

 

Lui aussi en bronze, il est également l’ œuvre d’Hélène Bertaux.

Exposé au Salon de 1861, il représente trois angelots dont l’ un tend la main. Là aussi une banderole porte cette inscription :  « Pour les pauvres s’il vous plait ».

Puis, par décision ministérielle du 19 août 1861, l’ État en fit l’ acquisition et le plaça dans l’église de Saint-Gratien.

Tombeau du maréchal de Catinat de la Fauconnerie (1637-1712) dans la chapelle du Sacré Cœur

 

 

Le maréchal de Catinat fut inhumé dans l’ ancienne église.

Les révolutionnaires profanèrent son tombeau en 1793 et jetèrent son corps, ainsi que celui de sa petite-nièce, Marie de Lamoignon de Montrevault (+ 1779), à la fosse commune.

Toutefois, lors de la démolition de la vieille église en 1860, les ossements furent retrouvés.

C’est pourquoi nous pouvons voir maintenant un sarcophage en marbre, œuvre du comte Émilien de Nieuwerkerke (1811-1892), sculpteur et haut fonctionnaire français du second Empire.

Enfin, les plaques de marbre noir sur les côtés proviennent du tombeau d’ origine. Quant à l’épitaphe au dessus du sarcophage c’est le père Noël Étienne Sanadon (1676-1733) prêtre jésuite professeur d’ humanités à Caen et de rhétorique avec le P. Porée, à Louis le Grand de 1711 à 1717; qui la rédigea.

Puis le sculpteur Simon Hurtrelle (1648-1724), membre de l’Académie royale de Peinture et sculpture, la réalisa.

Statue cinéraire (funéraire) de Catinat 

En marbre, elle est également l’ œuvre du comte de Nieuwerkerke et surplombe le sarcophage.

Enfin une cloche en bronze créée en 1783, est également protégée.

D’autres œuvres à découvrir

Les vitraux

En 1897, les frères Haussaires, maîtres verriers à Reims les réalisèrent à l’ exception de ceux de la chapelle de la Vierge qui datent de 1861.

D’autre part, plusieurs d’entre eux ont la particularité de représenter des personnages ayant vécu à St Gratien.

 

C’ est ainsi que le visage de sainte Hélène portant dans ses mains l’ église est celui de la princesse Mathilde.

Par ailleurs, celui de saint Georges terrassant le dragon représente celui de Georges Desrues, curé de Saint Gratien lors de la réalisation des vitraux.

Enfin, le double vitrail derrière l’ autel représentant l’adoration des mages fut primé lors de l’exposition universelle de 1900.

La statue dans la chapelle de la vierge avec le vitrail de la visitation

La statue de saint Gratien dans la chapelle du Sacré Cœur 

Cette œuvre de Mathieu Roland Meusnier, dit Mathieu-Meusnier (1824- 1896) sculpteur et collectionneur d’ art, représente :

Le saint patron de notre ville et de notre église. Sa tenue de pasteur rappelle qu’ il choisit d’ évangéliser la région d’ Amiens en devenant berger. Décapité en 303, il fut béatifié en 628.

Le chemin de croix

Après une restauration faite grâce à la municipalité, ces quatorze grands tableaux furent réinstallés dans l’ église en 2007.

La chaire

Elle est ornée de figures représentant différents saints.

La plaque commémorative en marbre de la bénédiction des cloches.

L’ une d’elle porte le nom de Mathilde-Laurence et l’ autre celui de Louise-Pauline (côté droit en entrant)

Une piéta sur la gauche en entrant

Fleuron de la ville et havre de paix

Des avis d’ internautes sur notre petite église, située un coin de verdure en plein centre ville, soulignent :

  • « Que son intérieur est apaisant et fait rêver. »
  • « Mais aussi qu’ elle est propice au recueillement. »

De plus le père Alexandre indiquait dans la revue l’ Église Saint-Gratien, Patrimoine de la ville et Témoignage de foi :

« L’ église Saint-Gratien est bien sûr un des fleurons du patrimoine de notre ville Saint-Gratien. Mais c’ est avant tout le témoignage de foi des générations qui nous ont précédés … »

Et François Paget, président de l’association Aimons Saint Gratien en Val d’Oise, ajoutait  :

« … Cette église, comme celle de bien d’ autres villes et villages de France, raconte une histoire ! A son niveau, elle constitue un témoignage spirituel, historique, culturel et architectural. »

Pour conclure

Malheureusement, comme autrefois, nous constatons que des travaux seraient nécessaire afin de consolider l’ édifice.

D’ autre part, une rénovation des peintures intérieures mettrait davantage en valeur ce patrimoine. Mais le coût semble élevé pour la municipalité, propriétaire de l’ édifice.

Toutefois, souhaitons que cet héritage collectif puisse être conservé, car comme le soulignait le pape Benoit XVI  :

« La culture est l’ expression de ce qui est le plus fondamental en chaque homme et en chaque société humaine, le lieu actif où se joue l’ essentiel de l’ humain dans sa double dimension d’ universalité et de particularité. »

Georgette

Sources : Pour les objets protégés (Ministère de la culture – POP la plateforme ouverte du patrimoine) – La brochure : l’ église Saint-Gratien, patrimoine de la ville et témoignage de foi publiée par la paroisse et par Aimons Saint-Gratien en Val d’Oise.

Illustrations : Photos Jean-Lucien Gaudin et pour les plaques commémoratives : Wikimédia Commons – Domaine public.

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