S’ abandonner entre les mains de Dieu

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La 1ere lecture et l’ évangile du 32eme dimanche du temps ordinaire nous invite à découvrir :

L’ attitude exemplaire de deux veuves qui, comme nous l’ indique la Bible, étaient très démunies.

En effet, elles ne pouvaient plus compter sur la protection d’ un mari, chargé d’ assurer leur subsistance.

Aussi, lorsqu’ elles n’ avaient pu se remarier, vivaient-elles dans une grande précarité et se trouvaient dépourvues de tout statut social.

La veuve de Sarepta

Celle-ci n’ a plus de pain et elle désire, avec ce qui lui reste d’huile et de farine, préparer une dernière galette pour elle-même et son fils avant de mourir.

Or le prophète Élie, de passage à Sarepta, lui demande un peu d’ eau et un morceau de pain.

Et la veuve lui répond : « Je le jure par la vie du Seigneur ton Dieu : je n’ ai pas de pain… »

Que lui répond Élie 

« N’ aie pas peur ».

Cet appel à la confiance est très présent dans la Bible.

Dieu l’ adresse à Abram qui ne peut pas avoir d’ enfant : « Ne crains pas, Abram !.. » (Gn 15, 1) et à Isaac également : « Je serai avec toi et je te bénirai » (Gn 26, 3). Il l’ adresse aussi à Jacob qui n’ ose se rendre en Égypte où son fils Joseph l’ attend : « Je suis ton Dieu, le Dieu de ton père. Ne crains pas de descendre en Égypte » (Gn 46, 3) ainsi qu’ à Josué qui recule devant l’entreprise de conquête du pays d’Aï : « Ne crains pas, ne t’ effraie pas ! … Lève-toi, monte vers la ville de Aï … ».

La réponse de la veuve de Sarepta

Bien qu’ elle n’ adore pas le même Dieu qu’ Élie, elle joue sa vie sur la parole du Dieu d’ Israël.

Avant même que la promesse ne s’ accomplisse, avec confiance, elle donne tout, même si, dans sa générosité elle risque d’ anticiper d’ un jour ou deux sa mort et celle de son fils.

La pauvre veuve du temple

Comme celle de Sarepta, son nom n’ est pas indiqué. Nous savons seulement qu’ elle habite à Jérusalem, que par son veuvage elle est pauvre et le texte ne nous parle pas d’ enfant.

Cette parabole est la dernière de l’ évangile de saint Marc. Les chapitres suivant annoncent la passion à venir.

Aussi Jésus lorsqu’ il prend la parole est-il bien conscient de la haine dont il est l’ objet.

L’ attitude des « scribes »

Toutefois, ce n’ est pas cette hostilité qu’ Il reproche à certains scribes.

En réalité ce qu’ Il condamne avec force, c’ est le fait qu’ ils profitent probablement de leur fonction pour donner des conseils juridiques onéreux aux veuves :

  • « Ils dévorent les biens des veuves ».

De plus, Il souligne qu’  ils aiment :

  • à se promener en vêtements d’apparat,
  • ainsi que les salutations sur les places publiques mais aussi les sièges d’honneur dans les synagogues et les places d’honneur dans les dîners,
  • et enfin, pour l’apparence, font de longues prières.

C’ est pourquoi Il dénonce leur hypocrisie car, en réalité, leur prière n’ est pas une prière sincère puisqu’ ils s’ enrichissent aux dépends des pauvres gens. En réalité, elle ne peut les rapprocher de Dieu. Au contraire, par leur attitude hypocrite, ils s’ en éloignent.

L’ attitude de la pauvre veuve

Puisqu’ elle est pauvre, elle aurait pu ne donner qu’ une pièce, partager le peu qu’ elle possédait en deux. Elle aurait déjà été un exemple de grande générosité.

Non, malgré son indigence, elle donne tout ce qu’ elle possède. Elle met dans le tronc tout ce qui lui reste pour vivre alors que les autres ont pris sur leur superflu.

Pour conclure :

Cette parabole n’ est pas un enseignement sur la bonne manière de donner. Alors quel est son objet  ?

Jésus n’ y parle pas de la valeur du don mais de celle de l’ aban(don).

En effet,  il y a une différence entre les deux.

  • Le don dit que nous croyons que notre vie dépendrait uniquement de nos propres efforts, des dons que nous faisons.

Tandis que l’ aban(don) est :

  • La remise confiante et entière de notre existence à Dieu.

Dès lors, nous pouvons dire que, ce qu’ il y a de commun entre les deux veuves est :

  • Leur foi et leur grande générosité.

La leçon de ce récit, alors que Jésus sait que sa fin terrestre est proche, est de nous rappeler combien il faut une foi sans failles pour oser donner tout ce que l’ on possède. En s’ abaissant jusqu’ à la Croix, le Christ s’ abandonnera totalement entre les mains de son Père.

D’ ailleurs, n’oublions pas que le peuple Juif commence tous les jours sa journée par ce verset du Deutéronome :

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, toute ta force et tout ton esprit ».

Alors, malgré les incertitudes de notre temps, méditons cette belle leçon de confiance et de décentrement de soi.

Puis faisons nôtrecette courte prière de Sainte Thérèse d’Avila :

« Que rien ne te trouble, que rien ne t’ effraie ; tout passe. Dieu ne change pas : la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien. Dieu seul suffit ! ».

Georgette

Sources : Abbaye de Tamié et Aleteia  mis à jour le 29/03/24

Illustrations : Image mise en avant : Berna (évangile et peinture) – La veuve de Sarepta : Wikimédia Commons, Giovanni Lanfranco (1582 – 1647) Licence Créative Commons Attribution – libre de partager – L’ obole de la pauvre veuve de Gustave Doré (1832 -1883) Domaine Public.

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