Ajaccio – Le colloque sur la religiosité populaire

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Rome : La Scala Santa (L’ escalier saint)

C’ est maintenant officiel :

  • Le pape François, répondant à l’ invitation du cardinal François Bustillo sera présent à Ajaccio le 15 Décembre prochain.

Il y prononcera un discours au palais des congrès et d’ exposition, dans le cadre de la session conclusive du colloque sur La religiosité populaire en Méditerranée organisé par le diocèse d’ Ajaccio.

Puis il en prononcera un second à l’ issue de l’ Angélus et célébrera une messe sur la place d’ Austerlitz, dans le théâtre de verdure U Casone.

Qui est le cardinal Bustillo ?

Ce Franciscain, nommé évêque d’ Ajaccio pour la Corse le 11 mai 2021 et créé Cardinal le 30 septembre 2023 par le pape François, l’ a convaincu de se rendre en Corse :

  • à l’ occasion du colloque sur « La religiosité populaire en Méditerranée »

En effet, c’ est un thème de réflexion qui intéresse tout particulièrement le pape François.

De plus, située entre l’ Italie et la France, la Corse a conservé ses traditions culturelles et spirituelles.

Une foi simple

Ce voyage est donc pour tous l’ occasion de s’ interroger sur ce qu’ est la religiosité populaire.

La foi n’ est pas seulement l’ affaire d’ intellectuels ou de gens cultivés car elle s’ adresse à tous.

De surcroît elle :

  • Touche le cœur car elle s’ entoure des sentiments particuliers de chacun.

Jésus n’ a-t-il  pas dit :

« Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’ entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. »

N’ oublions pas que pour faire comprendre et retenir des pensées difficiles, Il utilisait des paraboles.

Aussi faut-il garder en mémoire que, quels que soient les multiples patrimoines culturels des croyants, c’ est :

  • l’ Humain qui entend la Bonne Nouvelle et la traduit avec des sentiments divers mais néanmoins nobles.

La piété populaire se caractérise par une variété très riche d’ expressions corporelles, de gestes et de symboles.

Par exemple, on peut citer :

  • L’ usage d’ embrasser ou de toucher avec la main les images et les lieux saints, les reliques ou les objets sacrés ;
  • Le fait d’ entreprendre des pèlerinages ou d’ organiser des processions,
  • De parcourir des tronçons de route ou certains parcours « spéciaux » à pieds ou à genoux.

Tous ces gestes parlent du ressenti personnel de chaque individu. Ils témoignent humblement de la foi chrétienne de chacun.

Mieux comprendre cette forme de religiosité.

Pour le faire, nous pouvons relire ces quelques passages du directoire sur la piété populaire et la liturgie :

« La religiosité populaire, qui s’ exprime dans des formes diversifiées et diffuses, quand elle est sincère, a comme source la foi et doit être, par conséquent, favorisée. Dans ses manifestations les plus authentiques, elle ne s’ oppose pas au caractère central de la Sainte Liturgie, mais, en favorisant la foi du peuple qui la considère comme une expression religieuse connaturelle, elle prédispose à la célébration des mystères sacrés.

Une juste notion du rapport entre ces deux expressions de foi doit maintenir fermement certains points et, parmi ceux-ci, essentiellement que la liturgie est le centre de la vie de l’ Église et qu’ aucune autre expression religieuse ne peut s’ y substituer ou être considérée au même niveau.

Il est important de répéter, en outre, que la religiosité populaire a son couronnement naturel dans la célébration liturgique, vers laquelle elle doit s’ orienter idéalement, bien qu’ habituellement elle en reste distincte, et cela doit être expliqué par une catéchèse appropriée » (Congrégation pour le culte Divin et la Discipline des Sacrements. Principes et orientations  Cité du Vatican – Décembre 2001.)

Prêter attention à la piété populaire

Dans La joie de L’ Évangile, le pape François écrit que les expressions de la piété populaire sont :

« Un lieu théologique auquel nous devons prêter attention ».

Que veut-il dire ?

Le pape introduit un nouveau regard sur cette forme de piété.

En effet, l’ Église nous donne les moyens d’ entrer en relation avec Dieu grâce à la liturgie, la catéchèse, les sacrements …

Mais, en périphérie, le peuple de Dieu se donne d’ autres moyens, c’ est ce que l’ on appelle la piété populaire.

Jusqu’ à présent, avec la réforme de Vatican II permettant de célébrer la messe dans les langues des peuples afin que les fidèles participent mieux à la liturgie :

  • On considérait que la religiosité populaire était vouée à disparaître. Or ce n’ est pas le cas (Maximilien de la Martinière. )

Pour conclure :

Le saint curé d’Ars, à la suite de Jésus, prenait des exemples simples et compréhensibles pour montrer aux gens la possible sainteté de leur vie quotidienne.

Nous pouvons méditer la simplicité et la profondeur des propos qu’ il utilisait pour « les conduire à Dieu » :

  • « Dieu s’ est fait homme en Jésus Sauveur. Il a voulu dans ce mystère de l’ Incarnation cacher sa grandeur et sa puissance, mais sa miséricorde, sa délicatesse, sa condoléance éclatent de toute part. »
  • « Si vous passez devant une église, entrez pour saluer Notre Seigneur. Pourrait-on passer à la porte d’ un ami sans lui dire bonjour. »
  • « …  La terre est trop petite pour fournir à notre âme de quoi la rassasier : elle a faim de Dieu, il n’ y a que Dieu qui puisse la remplir. »
  • « Allons, mon âme, Tu vas converser avec le Bon Dieu, travailler avec lui, marcher avec lui … »
  • « L’ Amour, oh ! mes frères, nous en serons enivrés ! Nous serons noyés, enfouis dans cet océan divin, confondus dans cette charité du cœur de Jésus. Ainsi notre charité est aujourd’ hui un avant-goût du ciel ». (Extraits copiés dans : « Jean-Marie Vianney » présenté par B.Nodet Ed. Mapus).

Mais également pour leur parler des sacrements.

Sur la réconciliation (le pardon) :

  • « Ce n’ est pas le pécheur qui revient à Dieu pour lui demander pardon, mais c’ est Dieu qui court après le pécheur et qui le fait revenir à lui. »
  • « Nos fautes sont des grains de sable à côté de la grande montagne des miséricordes de Dieu. »
  • « Quand le prêtre donne l’ absolution, il ne faut penser qu’ à une chose ; c’ est que le sang du bon Dieu coule sur notre âme pour la laver, la purifier et la rendre aussi belle qu’ elle était après le baptême. »

Puis sur l’Eucharistie et la Communion :

  • « La communion fait à l’ âme comme un coup de soufflet à un feu qui commence à s’ éteindre, mais où il y a encore beaucoup de braises !»
  • « Quand nous avons communié, si quelqu’un nous disait : « Qu’ emportez-vous dans votre maison ?, nous pourrions répondre : « J’ emporte le ciel ».

Et enfin sur la prière :

  • « Ce ne sont ni les longues, ni les belles prières que le bon Dieu regarde, mais celles qui se font du fond du cœur, avec un grand respect et un véritable désir de plaire à Dieu. »

Georgette et J.P. 

Illustrations : Photos Jean-Lucien G. – Image mise en avant : Nora Marie (pèlerinage de notre groupement Notre-Dame-de-la-Fraternité à Frouville (Val d’Oise).

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