Au cours du jubilé ordinaire de l’ année 2025, notre groupement paroissial nous invite, le 03 mai prochain, à participer à la vénération de la Sainte Tunique à Argenteuil
Pour nous y préparer, une exposition sur cette relique va nous permettre :
- De nous ouvrir à un questionnement spirituel, culturel et scientifique de ce vêtement.
Et nous inciter à nous unir par la prière à ce pèlerinage.
La relique de la Sainte Tunique est un signe que Dieu nous laisse pour nous rapprocher de lui.
Elle nous dit tout l’Amour du Christ pour l’humanité.
C’ est pourquoi nous vous invitons à méditer cet extrait du livre de Anne Lécu « Tu as couvert ma honte ».
Il permet de comprendre tout le sens de cette ostension ainsi que celui du thème de cette année jubilaire : Pèlerins d’espérance.
La tunique sans couture
La trace d’ une tunique qui recouvre le corps est présente dès la genèse. Revêtir Adam d’une tunique de peau après la « chute » c’ est, de la part de Dieu, lui faire confiance ; c’ est croire en sa capacité de se tourner à nouveau vers Lui. C’ est aussi le restaurer dans sa pureté originelle.
Quand les fils de Noé, Sem et Japhet, sans ouvrir les yeux sur elle et sans prononcer un mot, couvrent d’un manteau la nudité de leur père ivre, c’est pour lui redonner sa dignité.
Ce qu’ ils ont vu, ce qu’ ils savent doit demeurer secret. La divulgation d’ une faute abîme et rend coupable celui qui l’a commise.
Or Dieu ne supporte pas la honte que l’ Homme peut éprouver devant tous suite à un manquement. Il nous aime tels que nous sommes, oublie nos péchés et toujours nous re-vêt de son Amour.
Détaillant les textes bibliques, Anne Lécu nous invite à découvrir la symbolique de ceux qui nous parlent de tuniques (de lin, brodées, déchirées…) pour finir par celle du Christ : le chiton, cette pièce de tissu tissée de haut en bas, sans couture, qu’ il portait près du corps.
Ce vêtement, c’ est celui qui vient recouvrir, effacer ce qui, dans nos vies, n’ est pas voué à Dieu. C’ est en quelque sorte un « voile » protecteur qui nous protège du doigt accusateur de ceux qui pointent du doigt la faute, n’ hésitant pas à la dévoiler à tous.
Cette tunique sans couture est une métaphore de cette Miséricorde infinie qui est Sienne (du latin misereri = avoir pitié et cor = cœur) et qui n’ est autre que cette douleur venue des « entrailles » qu’Il ressent devant tous ceux qui sont en souffrance.
Elle explique la nature même de Dieu et son dessein pour toute l’Humanité : vouloir l’a parer du vêtement blanc dont il est question dans l’Apocalypse : « … Voici qu’apparut à mes yeux une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue ; debout devant le trône de l’Agneau, vêtus de robe blanche … ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans les sangs de l’Agneau. C’est pourquoi, ils sont devant le trône de Dieu…» (Ap 7, 9).
En choisissant de mourir entre deux coupables sur une croix remplaçant le serpent d’ airain élevé par Moïse (Nb 21, 9), Jésus a désamorcé la mécanique de l’ accusation. Le pouvoir du péché est vaincu !
Cette tunique tissée d’ une seule pièce, de haut en bas et qui est celle de l’ innocence originelle retrouvée, il nous l’ offre personnellement et nous invite à nous en revêtir.
Elle est tissée d ’une seule pièce parce que le Christ est totalement uni à Son Père et tout aussi totalement uni à nous. Nous ne pouvons trouver notre unité, entre nous et en nous, qu’ en Lui.. Parce que Jésus ne retient rien de sa vie, parce qu’ il donne tout, voilà que la tunique sans couture s’ étend sur l’humanité entière qui en Lui retrouve son unité.
Ce n’ est pas seulement de l’ unité de l’ Église dont il est question, mais de celle du genre humain et de tout l’ univers ; de l’ unité de l’ homme en lui-même, de l’homme avec ses semblables et avec toute la création.
Cette tunique ne peut en rien être abîmée … il n’est pas concevable qu’elle soit déchirée, parce que l’image et la ressemblance que Dieu a inscrite en nous sont indéchirables, inoxydables, inentamables.
Cette tunique ne fait plus qu’ un avec le fond de notre être. Elle restaure notre ressemblance originelle avec Dieu …Elle signifie que rien, jamais ne détruira ce qui en nous est à Son image, car nous sommes temple de Dieu, Arche d’ alliance et Saints des saints…
Tissée à partir du haut, c’ est le Père qui nous la donne… Elle est don de Dieu… Naître d’ en haut, selon ce que Jésus demandait à Nicodème, c’ est aussi vivre de cette unité…
Elle ne fait pas partie des lots attribués aux soldats. Tirée au sort, on ne sait pas à qui elle échoit, parce qu’ elle échoit à chacun de nous.
Extraits de : Tu as couvert ma honte de Anne Lécu. P. 105 –
L’ exposition aura lieu très prochainement à Saint-Joseph à Enghien jusqu’au 03 Février.
L’ équipe du site internet
Illustrations : Photo Diocèse et Muriel B.