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En matière d’ écologie, le nom venant à l’esprit des Chrétiens est celui du pape François.

En effet, son encyclique «Laudato si » (18 juin 2015) constitue un point de départ dans la prise en compte des textes officiels de l’Église catholique concernant la question écologique.

Cependant, d’ autres papes furent ses prédécesseurs.

Saint Paul VI et à sa lettre Octogesima adveniens (14 mai 1971)

Wikimédia Commons : Paul VI à Fatima –  Domaine public

Au chapitre 21 réservé à l’ environnement, il insistait déjà sur l’ urgence de la question écologique :

« Tandis que l’horizon de l’ homme se modifie ainsi à partir des images qu’ on choisit pour lui, une autre transformation se fait sentir :

• conséquence aussi dramatique qu’ inattendue de l’ activité humaine.

Brusquement l’ homme en prend conscience :

• par une exploitation inconsidérée de la nature il risque de la détruire et d’être à son tour la victime de cette dégradation.

Non seulement l’ environnement matériel devient une menace permanente : pollutions et déchets, nouvelles maladies, pouvoir destructeur absolu ;

• mais c’est le cadre humain que l’ homme ne maîtrise plus, créant ainsi pour demain un environnement qui pourra lui être intolérable.

Problème social d’envergure qui regarde la famille humaine tout entière.

C’ est vers ces perceptions neuves que le chrétien doit se tourner pour prendre en responsabilité, avec les autres hommes, un destin désormais commun ».

Saint Jean-Paul II

              Saint Jean-Paul II – Esplanade du sanctuaire de Fatima

Dans le chapitre « L’ Homme racheté et sa situation dans le monde contemporain » de sa lettre encyclique Rédemptor Hominis il signala :

• L’ importance de la question écologique.

« Si donc notre temps, … se manifeste à nos yeux comme un temps de grand progrès, il apparaît aussi comme un temps de menaces de toutes sortes pour l’homme :

• L’ Église doit en parler à tous les hommes de bonne volonté et elle doit toujours dialoguer avec eux à ce sujet…

Il semble que nous sommes toujours plus conscients du fait que l’ exploitation de la terre, de la planète sur laquelle nous vivons, exige une planification rationnelle et honnête…

 L’homme semble souvent ne percevoir d’autres significations de son milieu naturel que celles de servir à un usage et à une consommation dans l’immédiat.

 Au contraire, la volonté du Créateur était :

• Que l’ homme entre en communion avec la nature comme son « maître » et son « gardien » intelligent et noble,
• et non comme son « exploiteur » et son « destructeur » sans aucun ménagement. » (15 – Ce que craint l’Homme d’aujourd’hui)

Benoît XVI (Le pape vert)

Benoît XVI, théologien engagé contre la sécularisation de la foi et gardien du dogme au Saint Office, attacha cependant :

• Une grande importance à l’ environnement, à l’ écologie.

A tel point que dès 2008,  le magazine américain Newsweek l ’appela le « pape vert ».

Il qualifiait de péchés :

• « La destruction de l’ environnement, la richesse excessive et la création de la pauvreté »

Durant son pontificat (2005-2013) il fit de très nombreuses déclarations à ce sujet et prit de nombreuses initiatives pour la protection de la planète.

« L’ Homme au cœur de la création » : Benoît XVI  (livre paru le 4-12-2024)

Compilant ses textes majeurs sur la question, le père Eric Iborra montre à quel point Benoit XVI ancrait  la problématique écologique :

• Dans une vision théologique profonde, sans la dissocier de ses enjeux spirituels et moraux.

En effet, il consacra une grande partie de son encyclique Caritas in veritate:

• à la technologie
• et à la créativité humaine (68-71),
• ainsi qu’à l’énergie (49-52) et à l’eau en tant que ressources devant être partagées de manière juste et tenant compte de la dignité de la vie humaine à tous les niveaux.

Par la suite, selon National Géographic :

• « Il approuva  un plan visant à recouvrir la salle Paul VI, au Vatican, de panneaux solaires afin de garantir l’éclairage, le chauffage et la climatisation de toute une partie de ce petit territoire.
• Puis il autorisa la banque du Vatican à acheter des crédits carbone en finançant une forêt hongroise. Elle ferait de la cité-État catholique le seul pays ayant atteint la pleine neutralité carbone.
• Enfin, plusieurs années plus tard, il dévoila une nouvelle papamobile hybride, en partie électrique. »

En outre, pendant son mandat, l’ Académie pontificale des sciences publia :

• Un rapport sur le changement climatique recommandant aux dirigeants du monde entier :

• « De réduire les émissions de dioxyde de carbone, de diminuer la pollution existante et de se préparer aux conséquences inévitables d’un climat qui change . »

Aussi peut-on dire que les enseignements de Benoît XVI concernant l’écologie ouvrirent la voie à son successeur.

La capacité destructrice de l’ Homme

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Nous pouvons méditer ce passage du message que Benoit XVI fit, le 01 Janvier 2007, pour la célébration de la journée mondiale de la Paix :

«  La destruction de l’ environnement, son usage impropre ou égoïste et la mainmise violente sur les ressources de la terre :

• Engendrent des déchirures, des conflits et des guerres, justement parce qu’ ils sont le fruit d’une conception inhumaine du développement.

En effet, un développement qui se limiterait à l’aspect technique et économique, négligeant la dimension morale et religieuse, ne serait pas un développement humain intégral et finirait, parce qu’il est unilatéral, par encourager la capacité destructrice de l’homme ».

Alors que le mouvement armé M23 soutenu par le Rwanda s’ est emparé de Goma, capitale du Nord Kivu, province de la RD Congo :

• Ses paroles font écho à cette triste actualité puisque :

•  Les « minerais de sang » — coltan, nickel, étain et or — indispensables à la fabrication des équipements électroniques et notamment des smartphones, sont au cœur de ce terrible conflit.

En effet, ces  métaux sont un déterminant important dans l’ instabilité de la région des Grands Lacs.

L’ exploitation et la commercialisation structurent l’ économie, l’ industrie et la politique de la région.

Or depuis le milieu des années 1990, début de la révolution numérique:

• Le coût humain et écologique de ce conflit autour de ces minerais est extrêmement important.

Pour conclure

 

Wikimédia Commons – Ville de Goma RDC  et  Mine de Coltan  près de Rubaya (Nord Kivu – RDC) MONUSCO Photos, CC BY-SA 2.0 – Libre de partager

Le Nord Kivu en RDC est un exemple de ces tragédies.

En effet, avant même le regain de violence des trois dernières semaines, les analystes parlaient déjà :

• De plusieurs millions de morts, de 7 millions de déplacés dans des conditions terribles et de 4 millions de réfugiés.
• De plus, près de 30 millions de Congolais sont en situation de malnutrition aiguë.

En outre,  le bilan écologique de toute cette région est dévastateur car :

• Les terres du Nord-Kivu, fertiles et qui pourraient bénéficier à l’agriculture locale sont saccagées par les activités minières.
• De plus, l’air est pollué par des effluves toxiques.
• De surcroît, l’ industrie minière est en partie responsable de la destruction de la forêt du bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical mondial crucial dans la lutte contre le changement climatique.
• Enfin, les métaux lourds tels que plomb, cadmium … polluent le fleuve Congo et les nappes phréatiques À certains endroits, il n’ y a plus de vie aquatique.

Toutes ces constatations posent question et nous placent devant nos responsabilités, celles :

• D’ apprendre à favoriser l’ achat d’ appareils plus durables, moins fragiles et mieux réparables.
• Cependant, notre demande en métaux rares va aussi impliquer d’ avoir des outils moins rapides, moins performants.

Aussi est-ce tout notre quotidien numérique et la numérisation à outrance qui, afin d’éviter ces désastres humanitaires et écologiques, sont à revoir !

Georgette

Sources :  Laudato Si Movement – Trois questions qui expliquent pourquoi Benoit XVI est le pape-vert – Église catholique en France – Benoît XVI et la sauvegarde de la création