L’ évangile de Saint Luc de ce 7eme dimanche du temps ordinaire nous invite à l’ amour des ennemis, à ne pas rendre le mal pour le mal.
Qui était saint Luc ?
St Luc par Giorgio Vasari ( 1511-1574) – National Gallery of art Washington (U.S.A.) – Domaine Public
C’ est l’ un des quatre évangélistes dont l’ Église a retenu l’ évangile (La Bonne Nouvelle).
Saint Luc l’ aurait rédigé vers l’an 85, à Antioche. Ce médecin fut un proche collaborateur de saint Paul. C’ est ce que celui-ci indique dans sa lettre aux Colossiens :
« Vous avez la salutation de Luc, le médecin bien-aimé … » (Col 4 – 14).
De culture grecque, Luc s’adresse à des communautés grecques autrefois païennes, loin du judaïsme.
Son public, pour la plupart, ignore tout des traditions bibliques.
En outre, nous lui devons également « Les Actes des Apôtres ».
Il y intègre le lecteur, l’ auditeur, en l’ appelant « Cher Théophile » (prénom signifiant qui « Aime Dieu » ou « qui est Aimé de Dieu »).
Les thèmes de l’ évangile du jour (Lc 6, 27-38)
Le texte d’aujourd’hui est divisé en trois groupes bien précis :
À celui qui te frappe sur une joue, présente l’ autre joue (Verset 29)
Ce verset est toujours étonnant puisque le conseil donné est de :
- Ne pas répondre à la violence par la violence.
Au contraire, il s’ agit d’ en adopter une autre qui demande du courage.
De fait, il fait allusion à une pratique encore courante dans le monde oriental. Elle consiste à faire taire un contradicteur en lui plaquant la main sur le visage.
C’ est pourquoi, en réalité, l’ expression « tendre l’autre joue » évoque :
- L’ idée de proposer à un interlocuteur agressif un autre sujet de débat ou une autre manière d’ aborder une question litigieuse.
En effet, cette attitude est susceptible de renouer le dialogue et de donner une chance à la réconciliation.
Or, nous savons par expérience, combien cette manière de réagir est difficile pour qui se sent offenser.
Comment suivre l’ exemple du Christ ?
Notre Seigneur Jésus-Christ par James Tissot (1836-1902) – Brooklyn Museum à New-York (U.S.A.) – Domaine Public
Jésus donne un parfait exemple de cette attitude lorsqu’ il comparait devant le grand prêtre après son arrestation.
Effectivement, après son interrogatoire, il lui répond :
« Pourquoi m’ interroges-tu ? Ce que je leur ai dit, demande-le à ceux qui m’ ont entendu. Eux savent ce que j’ ai dit.» (Jn 18, 21)
Alors, lorsque un garde le gifle en disant :
« C’ est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! » (Jn 18, 22)
Il lui réplique :
« Si j’ ai mal parlé, montre ce que j’ ai dit de mal ? Mais si j’ ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » (Jn 18, 23).
Ne pas succomber au mal
Notre Seigneur nous enseigne, en paroles et par l’ exemple, à résister au mal en luttant contre la tentation de haïr celui qui nous offense gravement.
Cependant, malgré cette invitation, nous sommes tentés de nuancer cette demande :
- « Il faut voir ; chaque cas est différent ! ».
ou bien
- « Ce que vient de m’être fait est impardonnable »…
Or, nous ne devons pas oublier que Jésus par son Évangile, nous invite à avoir un nouveau regard sur la vie, les personnes.
Il nous invite à :
- Faire du bien à ceux qui nous haïssent,
- Souhaiter du bien à ceux qui nous maudissent,
- Et prier pour ceux qui nous maltraitent.
Résister au mal
Cependant, « tendre l’ autre joue » ne doit cependant pas être une attitude de soumission, de faiblesse face à la violence.
En réalité, cette demande ne nous dispense pas :
- De protéger les plus faibles
- Ou bien de réagir face à ceux qui font parfois le mal par des propos qui blessent autant qu’ une gifle.
En réalité, les mots blessants sont des fléaux.
C’ est pourquoi certains psaumes nous invitent à « être attentifs à nos paroles ».
« Je garderai mon chemin sans laisser ma langue s’ égarer ; je garderai un bâillon sur ma bouche … » (Ps 38-2).
« Mets une garde à mes lèvres, Seigneur, veille au seuil de ma bouche » (Ps 140, 3).
Mais aussi ce que demande Saint Jacques :
« … La langue, personne ne peut la dompter : elle est un fléau, toujours en mouvement, remplie d’ un venin mortel. Elle nous sert à bénir le Seigneur notre Père, elle nous sert aussi à maudire les hommes, qui sont créés à l’ image de Dieu. De la même bouche sortent bénédiction et malédiction. Mes frères, il ne faut pas qu’ il en soit ainsi. » (Jc 3, 8-10)
En effet, cette attitude est une manière de défendre ce que le Christ a confié à l’ Église qu’Il a Lui-même fondée.
Pour conclure
Le Carême va bientôt commencer.
Chaque année, ce temps nous rappelle qu’ il existe une réelle bataille à livrer contre le Mal.
Alors, prenons la résolution dans notre groupement paroissial et dans nos vies personnelles, d’ apprendre à avoir un cœur humble et patient même si cette voie dans laquelle Jésus nous engage semble si radicale que Matthieu précise :
« Pour les hommes, c’ est impossible, mais pour Dieu tout est possible. » (Mt 19, 26)
C’ est pourquoi, nous devons nous rappeler que le Christ, comme l’ écrit saint Paul :
« … A voulu créer en lui un seul Homme nouveau en faisant la paix, et réconcilier avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix ; en sa personne, il a tué la haine. » (Ep 2, 15-16)
En conséquence, n’ oublions pas que :
« Ce don total du Christ qui ne cesse de se renouveler au cœur du monde traversé par la violence est manifesté à chaque Eucharistie ».
Georgette
Sources : La Croix – Lesegretan Claire(le 12/04/2014) – Etphata.org : Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Illustrations : Pixabay Licence – Pas d’attribution requise.