Photo Jean-Lucien G. – Basilique Saint Pierre de Rome – Rencontre du diocèse de Romagne (Octobre 2006)

Hier, l’ Église célébrait la fête de la Chaire de Saint-Pierre apôtre. Elle rappelle son magistère suprême mais aussi l’ autorité du Pape son successeur.

À cette occasion re(découvrons) le sens du Baldaquin du Bernin et la chaire de Saint Pierre.

Le Baldaquin de Saint Pierre de Rome

Le célèbre baldaquin de la basilique Saint Pierre à Rome vient d’ être restauré à l’ occasion du Jubilé de 2025.

Un baldaquin de quatre siècles

Photos Jean-Lucien G. – Octobre 2006

Le dimanche des Rameaux de l’ année 1615, le pape Paul V (1550-1621) inaugurait la nouvelle basilique du Vatican.

• Toutefois, le regard était perdu dans ce vaste édifice, avec sa large nef et l’ immense coupole de Michel Ange.

Aussi le pape Urbain VIII (1568-1644) lança-t-il un défi au jeune architecte et sculpteur Gianlorenzo Bernini, dit le Bernin.

Il lui demanda  :

• D’ attirer la contemplation des pèlerins vers l’ autel situé au-dessus de l’ emplacement supposé de la tombe de Saint Pierre.

Le travail de nombreux artistes

Cependant,  Bernin ne mena pas seul cette importante entreprise.

C’ est ainsi que de nombreux sculpteurs, fondeurs, charpentiers et ouvriers spécialisés l’ aidèrent dans la construction du baldaquin et parmi eux figurait :

• Le célèbre Francesco Borromini (1599-1667), architecte suisse qui fut une figure majeure de l’ architecture baroque.

Les travaux commencèrent en 1624 et durèrent neuf ans.

Des colonnes rappelant le ciborium de l’ ancienne basilique.

Bernin reprit la forme des ciboriums médiévaux (constructions en métal ou en bois destinées : à mettre en valeur et protéger l’ espace le plus sacré d’ une église).

Entourant les autels, ils supportaient les rideaux. Pendant la célébration liturgique, ils cachaient la table eucharistique aux yeux des fidèles afin d’évoquer le voile, qui dans le sanctuaire du Temple de Jérusalem, au moment de la mort du Christ sur la Croix :

• « Se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas … » (Mt 27, 51 ).

Aussi étaient-ils  : tantôt fermés, tantôt ouverts.

Mais maintenant le baldaquin attire le regard car Bernin :

• Lui donna vie en obtenant des effets lumineux variés avec le bronze,
• Tandis que les feuillages enroulés autour des colonnes ainsi que les anges au sommet donnent de la légèreté à l’ ensemble.

En définitive,  le baldaquin n’ est pas qu’ un simple ornement décoratif car de façon symbolique, il nous rappelle :

• Que, au cours de l’ Eucharistie, le Christ rencontre son « Épouse » l’ Église.

Une exaltation de l’ Eucharistie

De plus, fait avec le bronze qui ornait le porche du Panthéon, il célèbre la victoire sur le paganisme ancien.

Puis, en attirant les regards vers l’ autel, il rappelle avec force l’ importance de l’ Eucharistie.

Enfin il honore la papauté :

• En désignant l’ emplacement de la tombe de Saint Pierre
• Et en se parant des armes de la famille du pape : les abeilles de la famille Barberini.

Pour finir, une discrète croix, posée sur un globe représentant l’ univers, est placée au dessus.

Puis, sous le dais, la colombe du Saint-Esprit rappelle :

• Que tout sacrement et toute mission dans l’ Église est une œuvre de l’ Esprit Saint.

La chaire de Saint Pierre

Photo Jean-Lucien G. – Octobre 2006

La chaire (du latin cathedra, le siège) est à l’ origine le siège de l’ évêque. Cet ancien siège de bois est conservé dans la basilique.

Sa mise en valeur par Bernin au XVII^e siècle

Cependant, les fidèles ne peuvent plus voir cette chaire.

En effet, en 1656, Bernin fut chargé de la mettre en valeur dans l’ abside de Saint-Pierre et dans l’axe  du célèbre baldaquin qu’ il réalisa auparavant.

Photo Jean-Lucien G. Les pères de l’ Église soutenant le trône (10-2006)

Achevée dix ans après sa commande, son œuvre représente quatre docteurs de l’ Église :

• saint Ambroise et saint Augustin pour l’ Église latine,
• saint Athanase et saint Jean Chrysostome pour l’Église grecque.

Ils soutiennent le « trône » qui est décoré du motif du Bon pasteur et contient un siège de bois agrémenté d’ ivoire, datant du haut Moyen-Age.

Il serait, pense-t-on,  celui de St Pierre quand il prêchait.

Enfin, pour faire le lien avec la gloire divine symbolisée par des rayons et peuplée d’ anges joyeux et plein de vie, ce siège semble s’ élever dans les airs, entouré de nuées.

Puis, au cœur de cette gloire, un vitrail représentant l’ Esprit Saint tranche par sa sobriété.

Photo Jean-Lucien G. – Octobre 2006

Sa luminosité rappelle au pèlerin que :

• L’ ultime but de notre vie est de partager cette gloire divine vers laquelle l’ Église nous conduit.
  

En conséquence, avec ces deux créations, Bernin parvient à guider le pèlerin qui entre dans la vaste basilique vers l’ autel.

Baroque et visuel, son art nous permet aussi de découvrir :

• Que notre vie, avec l’ aide de l’ Esprit Saint qui est à l’  œuvre dans l’ Église, se vit comme une sorte de voyage.
  

De plus, il nous invite à comprendre :

• Que notre pèlerinage ne s’ arrête pas dans l’ Église, mais nous conduit jusqu’ à la gloire divine.

Pour conclure

Surmontant l’ autel central de la basilique Saint-Pierre, le baldaquin souligne :

• La « présence de l’apôtre Pierre et  l’ espace sacré de son tombeau.»

Photo Jean-Lucien G. – Statue de Saint Pierre en habit d’apparat –

Le 22 Février 2018  (pèlerinage à Rome) Fête de la Chaire de St Pierre

Enfin :

• « La solennité de la Chaire de Pierre nous rappelle la mission que Jésus confia à Simon qu’ il nomma Pierre : Celle d’ assurer l’ unité de l’ Église.»

Alors, prions pour le pape et sa mission à Rome. Saint Ignace d’ Antioche, dès le deuxième siècle, la définissait par ces mots :

• « L’ Église de Rome est celle qui préside à la charité. » (Prier dans la ville : 22-01-2025)

Georgette

Sources : Basilique Saint Pierre – La Croix : La chaire et le baldaquin de Saint Pierre P. Venceslas Deblock, le 6-11-2020