Évangile du 27 avril 2020 (Jn 6, 22-19)

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Partageons ensemble quelques aspects de l’évangile de Jean au chapitre 6 versets 22 à 29, c’est-à-dire dans la première partie de l’évangile de Jean consacrée au ministère de Jésus.

 

 

Méditation de Diane Fricoteaux, membre de l’équipe d’animation pastorale.

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Dressons d’abord le décor.

Nous sommes en Galilée aux abords du lac, plus précisément entre trois lieux : la ville de Tibériade, à côté, la montagne lieu de la multiplication des pains et, sur l’autre rive la ville de Capharnaüm, ville centrale dans le ministère de Jésus en Galilée.
Quant aux protagonistes du récit : Nous voici en présence de la foule, indistincte et de Jésus, appelé aussi « Rabbi » c’est-à-dire maître, ou encore « fils de l’Homme ».

Quant à l’action…

Le chapitre 6 débute sur la réalisation de deux signes, deux miracles dans la même journée le premier :la multiplication des pains et des poissons pour nourrir 5000 hommes,6, 3-15 le deuxième Jésus marchant sur l’eau pour rejoindre ses disciples en barque et accoster à Capharnaüm,6,16-21.

  1.  L’élan de la foule vers Jésus-un peuple en marche et en action :
    La foule quitte donc Jésus glorieux accomplissant des signes. Le lendemain nous retrouvons une foule en marche, en quête de Jésus qui, partie de Tibériade, veut le retrouver. Elle va donc sur la montagne et ne le trouvant pas se rend à Capharnaüm.
    Et là elle va le retrouver, dans la synagogue lieu d’étude et de lecture de la loi.
    Quelle sera la réaction de Jésus ?
  2. En contre point de l’élan du peuple Jésus tout en parole
    Voyons cela : Dans les versets 25 à 58 (c’est-à-dire un passage bien plus large que l’extrait qui nous occupe aujourd’hui) s’engage un dialogue entre Jésus et des membres de la foule, véritable catéchèse sur le sens du signe accompli sur la montagne dans la multiplication des pains, au cœur de la thématique du pain de vie développée dans l’évangile de Jean.

Voyons comment Jésus conduit le propos.

1er temps

Mise à mal des intentions même de la foule.

Quand la foule a enfin trouvé Jésus dans la synagogue v 59, elle prend l’initiative d’engager le dialogue :

« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »

Ce à quoi Jésus répond « En vérité, je vous le dis, ce n’est pas parce que vous avez vu des signes que vous me cherchez mais parce que vous avez mangé des pains à satiété. »
Jésus répond absolument à côté de la question qui lui est posée mais ce faisant il réoriente le propos et met l’accent sur l’essentiel.
Il met également en lumière l’intention qui n’est pas forcément louable, qui n’est pas forcément celle qui est recherchée. v26

Quand nous allons vers Jésus, nos intentions sont-elles pures ? Y aurait-il quelque opportunisme dans la motion qui nous anime ? Jésus tu nous invite ici à laisser de côté nos inquiétudes et préoccupations concernant la nourriture périssable pour nous tourner vers toi.

2e temps

Jésus instruit la foule sur le véritable sens du signe accompli.

Evidemment la multiplication des pains et des poissons a satisfait la faim des hommes mais elle signifie plus que cela. Jésus demande aux hommes de le considérer comme prodiguant « la nourriture qui demeure en vie éternelle » v27.

Nous qui guettons tes signes, permets nous d’accéder à leur juste compréhension, élève nos interprétations à la hauteur de de tes œuvres.

3e temps

Quand les hommes demandent comment bien travailler aux œuvres de Dieu, Jésus leur répond « L’œuvre de Dieu c’est de croire en celui qu’il a envoyé » v29

Jésus, là où les hommes s’agitent, tu leur demandes de croire, et de croire en toi. Aide-nous sur ce chemin.


C’est donc un très beau texte, au-delà de l’accomplissement des signes, Jésus opère une distanciation avec l’évènement.
Face à l’agitation de la foule, son attitude volontaire, louable (qui cherche Jésus v 24 in fine ; qui le questionne v25 in fine ; qui veut œuvrer pour Dieu v 28) Jésus oppose des paroles de mesure et d’explications. Il ne s’agit finalement pas tant d’être dans l’action que d’être dans une action bien orientée et cette orientation c’est la Christ.
Pour conclure Jésus, tu mets en lumière l’importance de notre foi en toi et en cela tu renvoies chacun de nous à ses propres limites.
Alors à l’heure où nous sommes concentrés sur ta Parole, ou nous ne pouvons pas participer physiquement aux messes, mettons en lumière cette belle phrase de la prière eucharistique « Il est grand le mystère de la foi » ! …

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (6, 22-29)

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Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui.
Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l’on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.
Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.
L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.
Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »
Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu

Extrait de la Traduction Liturgique de la Bible – © AELF, Paris

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