Selon la bible, ce psaume (appelé Miserere) est attribué au roi David. Il l’aurait écrit après l’aveu, au prophète Nathan, du meurtre perpétré sur le général Urie le Hittite afin de couvrir sa faute : le viol de Bethsabée, la femme de son officier (2 Sm 11-12). En ce 5e dimanche de carême, nous n’en lisons que quelques versets. Néanmoins, son contenu demeure riche de sens puisque, à travers la bouche du psalmiste, c’est le peuple d’Israël qui, au temple de Jérusalem, s’adresse à Dieu après l’Exil à Babylone. Le MOI de « pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché » est un aveu collectif.
Apprendre à découvrir la miséricorde de Dieu.
Pendant les années d’exil, les hébreux ont eu tout le loisir de méditer, d’une part sur l’Alliance proposée par Dieu et d’autre part sur les infidélités répétées qu’ils ont commises. Néanmoins, ils ont expérimenté « Sa grande miséricorde ». [« Ton amour, ta miséricorde… »]. Elle fait écho de la révélation faite à Moïse sur le Mont Sinaï : « Je suis « Le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité, qui garde sa fidélité jusqu’à la millième génération, supporte faute, transgression et péché… » (Ex 34, 7). Sur cette montagne, ne s’est-Il pas engagé à accompagner son peuple pendant toutes ses pérégrinations : « … Je ne vous prendrai pas en aversion. Je marcherai au milieu de vous, je serai votre Dieu et vous serez mon peuple » (Lv 26, 11-12) ?. Grâce à tout ce vécu, ils ont compris que Dieu pardonnait inlassablement.
Un chant qui invite à la conversion
Ce psaume, le plus répété dans la liturgie, demeure à la fois le chant du pécheur portant en lui le poids de la culpabilité mais il est surtout un appel à la conversion : « Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide ses pensées ! » et il nous révèle le profond amour du Dieu : « Qu’il retourne vers le SEIGNEUR qui lui manifestera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon » (Is 55, 6-7).
Un appel à témoigner de la tendresse de Dieu
Pour conclure, nous pouvons dire qu’il est également un chant d’action de grâce puisque le croyant y reconnaît que seule l’œuvre de Dieu peut renouveler le cœur humain. Invités à nous rapprocher du Père, la joie, la reconnaissance ressentie devient une invitation à vivre dans la confiance et à porter témoignage de cet inlassable amour. Soutenus pour l’Esprit : « Que l’esprit généreux me soutienne » (Ps 50, 14), nous sommes appelés à devenir des missionnaires de cette tendresse.
Georgette
Source : Marie-Hélène Thabut
Illustration : Wikimédia Commons – Le roi David jouant de la harpe par Gerrit van Honthors ( 1592-1656) – Tableau peint en 1622 – Central Museum à Ultrech (Pays-Bas) – Libre de droit.