En ce 5eme dimanche après Pâques, nous vous invitons à écouter ce psaume dont la liturgie n’a retenu aujourd’hui que les versets de louange. Dans son intégralité, il commence par : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Le salut est loin de moi … Mon Dieu, j’appelle tout le jour, et tu ne réponds pas … » (v 2 et 3). Le verset 2, comme nous l’indiquent Marc et Matthieu, est celui que Jésus reprend sur la croix au moment de son agonie. Pour exprimer sa douleur d’homme charnel, c’est avec ce psaume qu’il prie. En ressentant intensément, pour un court instant, l’éloignement de Son Père, il se fait très proche de notre condition humaine.
Des paroles de confiance
Cependant Luc met dans Sa bouche, au moment de mourir, cette phrase d’un autre psaume : « En tes mains je remets mon esprit » (Ps 30 (31), 6). Celui-ci commence et se termine par des paroles de confiance : « En toi Seigneur, j’ai mon refuge…Sois le rocher qui m’abrite, la maison qui me sauve. Ma forteresse et mon roc c’est toi » (Ps 30 (31) 2-4) et également « … je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « tu es mon Dieu ! Mes jours sont dans ta main … Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ; sauve-moi par ton amour » (15 à 17).
Tu m’as répondu
Si le psaume 21 (22) commence par un immense cri de désespoir, il finit par ces versets d’action de grâce : « La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur » – « Et moi, je vis pour lui ; ma descendance le servira, on annoncera le Seigneur aux générations à venir » (v 31-32). Le psalmiste, comme tout le peuple d’Israël, a connu bien des épreuves mais a également, tout au long de son histoire, expérimenté la Miséricorde de Dieu. C’est pourquoi il y a un mouvement de bascule au verset 22 : « sauve-moi … Tu m’as répondu ». Dès lors, il en est témoin et sa prière devient alors une acclamation de l’œuvre de Dieu, un chant d’espoir.
On proclamera sa justice au peuple qui va naître.
Le Christ, au cours de sa vie terrestre l’ a certainement chanté en diverses occasions, partageant ainsi les souffrances, l’espérance et l’action de grâce de son peuple. Il savait que l’humanité attendait encore la libération définitive du mal et de l’angoisse de la mort. Au moment où il remet son esprit entre les mains de son Père, va s’accomplir par sa résurrection l’ oeuvre de rachat que Dieu désirait depuis toujours. Désormais : [« On annoncera le Seigneur aux générations à venir. On proclamera sa justice au peuple qui va naître : « Voilà son œuvre »].
Une annonce de l’ Eglise
Cette lecture rejoint nos existences dans leurs alternances de moments de malheurs et de bonheurs. Elle nous fait entrer dans le mystère de la passion mais aussi ce à quoi nous appelle celui de la Résurrection du Christ. Ici, de façon voilée, est annoncée la naissance de l’ Eglise qui invite toute l’humanité à se rassembler dans la même louange du Père et à montrer au monde, par de lumineux visages et des actes concrets et quotidiens, cette tendresse de Dieu qui transforme nos cœurs et nous invite à être miséricordieux comme Lui (Pape François le 09-02-2016)
Georgette
Sources : Marie-Noëlle Thabut et Père Jean-Luc Fabre
Illustration : Wikimédia Commons – Le psaume 21 (22) Psautier de Saint-Alban – Auteur inconnu – Domaine Public