Trait d-union 21-15

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Que nous dit le magnificat

Le Magnificat de Marie, cité par St Luc (Lc 1, 46-55) s’inspire de plusieurs chants de l’Ancien Testament. Entonné le soir aux vêpres, il commence par « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur… ». Marie y parle en son nom mais évoque aussi toute l’histoire d’Israël. Ce chant est à la fois celui de tous les croyants qui l’ont précédée mais est aussi un rappel de la constitution de l’Église depuis son commencement ! Par ces mots, Elle nous fait entrer dans l’histoire du salut pour nous faire découvrir la vocation qui est la nôtre.
« Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ». Pouvons-nous vraiment saisir le sens de cette phrase. L’idée que nous nous faisons de l’amour est floue, parfois empreinte de narcissisme. Or, quand Marie emploie ces mots, ce n’est pas pour parler d’affectivité mais de miséricorde, de bienveillance, de tendresse. La crainte, quant à elle, n’est pas la peur du « gendarme » , du jugement. Il n’y a en elle aucune notion de servitude. L’éprouver est le « commencement de la sagesse » nous est-il dit. Elle n’est rien d’autre que ce qu’un être humain, découvrant Dieu, saisit de l’immensité de Son Amour. Il s’agit de l’angoisse de ne pas savoir y répondre de la même manière.
… Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Paroles subversives ? En réalité, Marie pose la question de l’ensemble du projet humain. Quel monde voulons-nous, quelles sont nos fascinations ?

L’Homme se construit des « dieux » indignes de sa ressemblance avec le Créateur. Là, Marie nous donne la réponse : Nous sommes faits pour tout recevoir de la main de Dieu et nous en servir pour notre bien et celui de nos frères.
Il comble de biens les affamés. Comme le suggère St Matthieu : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5,6), il s’agit ici de « combler » la faim fondamentale de l’Homme : celle de la justice entre tous, de l’équité dans la distribution des biens, la considération des personnes mais aussi la Sainteté de Dieu, perfection de la vie humaine. La faim de notre siècle demeure celle de la vie avec Dieu.
Il relève Israël son serviteur… le « Serviteur » tel qu’Isaïe le décrit est à la fois Israël, un peuple et le « Serviteur souffrant ». Jésus dans toute sa singularité est « l’objet » de l’action de grâce de Marie. Nous, disciples du Christ, nous devons être dans notre monde, les yeux du Christ, ses mains, ses pieds et Sa Parole. Pour y parvenir, le recours à l’intercession de Marie et de l’Église qui nous replonge dans l’abondance de la grâce et nous donne le courage de la foi, est nécessaire !
Georgette Gaudin d’après une méditation du Cardinal Lustiger

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