Le psaume 22 (23)

Il ouvre à la prière aussi bien dans les jours de détresse que dans les jours de joie. La figure du berger permet de dire, de façon simple, tout ce que l’on reçoit du Seigneur.

Approfondissement de trois passages pour mettre en  relief les éléments théologiques et moraux qu’on nous pouvons en retirer :

« Le Seigneur est mon berger » (V1)

Ce verset très court (deux mots en hébreu) nous dit beaucoup de choses sur la nature de Dieu et nos rapports avec lui :

• Dieu, comme un berger fait tout pour donner la vie à chacune de ses brebis. Il a le souci permanent de chacun des membres de son troupeau. Jésus reprendra cette image dans la parabole de la brebis perdue (Lc 15 4-7)
• Dieu est « mon » berger. Cela met en évidence que Dieu n’est pas seulement le berger du troupeau, mais qu’il veut avoir une relation personnelle avec chacune de ses brebis. Ainsi, cette  intimité voulue par Dieu se manifeste, à partir du verset 4, par le passage du « il » au « tu». Dieu cherche un cœur à cœur avec chacun de nous.
• Dieu se met en dehors du troupeau, ce n’est pas une brebis, c’est un être singulier, unique en son genre. On prend conscience de sa transcendance. Ce qui toutefois n’empêche pas sa proximité.

A partir de ces observations, on peut répondre à la question « Qui est mon prochain ? ». Jésus avait fait dire au légiste qui lui posait cette question (Lc 10, 25-37) : « C’est celui dont je prends soin ». Dans le cadre de ce psaume on pourrait dire « c’est celui qui a le même berger que moi ». En hébreu il est significatif de voir que « Raa », qui veut dire « être berger », est devenu « Réa » c’est-à-dire prochain. Ce psaume nous fait donc comprendre que tout homme est mon prochain et non pas seulement ceux qui font partie des couches qui me sont directement adjacentes : famille, village, quartier, paroisse, etc…

La prise de conscience de l’appartenance peut donner le vertige, décourager. Or, le Psaume nous dit que Dieu nous oint d’huile sur la tête. Cette bénédiction nous incite donc à prendre part, à la mesure des moyens qui sont les nôtres, à cette vocation personnelle à laquelle il nous appelle.

« Tu oins d’huile sur ma tête » (V 5)

• Chacun de nous reçoit cette bénédiction. Nous sommes donc tous, d’une certaine façon des « christ » (christ veut dire oint). Il faut prendre conscience de tout ce potentiel d’amour, de force, d’intelligence que le Seigneur répand sur nous. Si nous sommes oints, c’est qu’à l’image du Christ, nous devons être vigilants, attentionnés à notre prochain. Finalement il s’agit de s’épanouir selon le projet de Dieu qui est inscrit au plus profond de nous et de ressentir le bonheur de recevoir la bénédiction de Dieu et d’être source de bonheur pour les autres.

« Oui, le bonheur et la grâce m’accompagnent » (V 6)

• A l’instar de David, fuyant les pièges que lui dresse Saül, traversant en quelque sorte les ravins de la mort, chantons, quoiqu’il arrive notre confiance en la sollicitude de notre berger. Le psaume fait ressortir ces deux mouvements :

–  habiter la communion avec Dieu lorsque nous sommes dans les « verts pâturages ». Nous laissons le Seigneur investir notre âme et faire en nous les provisions nécessaires pour traverser « les ravins de la mort ».

– revenir à Dieu, changer, se convertir quand l’obscurité nous envahit et que nous nous égarons.

Ce double mouvement : « cheminer/demeurer » est la dynamique que Dieu nous donne pour notre bonheur et afin que « notre coupe déborde ».

Conclusion et réflexions en groupe

Les psaumes ont une place centrale dans les Ecritures, dans la vie de Jésus.

En devenant « nôtres » ils vont nous aider à cheminer dans les « verts pâturages », les « eaux tranquilles » mais aussi dans les « vallées de l’ombre » et les « ravins de la mort ». C’est Dieu lui-même qui nous mettra à table avec nos adversaires car, pour nous seuls, c’est impossible.

Apprendre par cœur un psaume c’est le mettre au cœur de sa vie, c’est redire à Dieu indéfiniment avec amour « tu es avec moi ».

Tableau des références

Un participant

Illustration : Image personnelle avec autorisation de Pascal. G