Mais pourquoi donc ont-ils décidé de porter une soutane ?

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Nous voyons dans notre diocèse, de jeunes prêtres qui portent la soutane tous les jours et d’autres le dimanche, pour la messe dominicale.

Ce choix intrigue certains et d’autres y voient une montée des « intégristes ».

Qu’en est-il exactement ?

Déjà, en 2012, le charismatique Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, alors curé d’une paroisse de Marseille expliquait dans son livre « Au diable la tiédeur », les raisons de son choix de porter la soutane : «  En te promenant en civil, tu es sûr d’une chose : c’est qu’il ne se passera rien, du moins pour celui qui ne te reconnaît pas » – «  Je suis pour le port de la soutane à porter sans modération parce qu’elle est un signe anachronique lancé dans la rue à l’univers contraint à s’habiller de normes ».

En 2015, l’académie de Strasbourg avait, pour l’épreuve de culture générale du Brevet de Technicien supérieur, choisi parmi les cinq sujets de dissertation, le texte « l’habit de lumière » du journaliste et écrivain Jean Mercier, paru dans la Vie en 2012. En voici quelques extraits : « Une soutane attire le regard et peut susciter l’intérêt, au même titre que le col romain, mais un cran au-dessus. Tel prêtre me disait qu’elle attirait vers lui des jeunes musulmans, pleins de questions. Elle peut aussi susciter la défiance. Mais en tous cas, elle ne laisse pas indifférent » – « Un prêtre m’a parlé un jour de la soutane comme de la « charte graphique » du prêtre catholique, ce qui n’est pas sans importance dans une société comme la nôtre … Le prêtre, en tant que tel, est une sorte de « sacrement », et il est juste que cela se traduise visuellement ».

Le rôle de l’habit ecclésiastique

Mgr Lalanne, en 2019, confiait à la Communauté Saint-Martin les paroisses de la ville de Sarcelles comprenant l’église saint Pierre-saint Paul et l’église saint Jean XXIII.

Ce sont des prêtres qui portent la soutane. Or, cette tenue est appréciée dans cette ville multiconfessionnelle et cosmopolite.

L’un deux, le dynamique Don Thibault Lambert est également le responsable diocésain de la pastorale des jeunes.

La Communauté Saint-Martin,  insiste sur le double rôle de cet habit.

  • Pour celui qui le revêt chaque jour, il est un rappel très concret de sa consécration et de sa mission.
  • Pour ceux qui le voient, croyants ou non, il permet d’identifier immédiatement l’homme de Dieu. L’habit des consacrés est un premier témoignage très simple de la présence de Dieu parmi les hommes.

Dans notre résidence habite un prêtre copte et sa famille. Effectivement, il ne passe pas inaperçu avec sa soutane et son immense croix pectorale. Or tous les jeunes le respectent. Dans une société de plus en plus sécularisée, cet habit inhabituel incite à se poser des questions et à entrer en contact avec celui qui le porte.

Pour conclure

Afin de mieux comprendre les raisons de ce choix vestimentaire, nous vous invitons à regarder la vidéo du Père Aymar de Langautier. Ordonné prêtre en Juin 2020 à l’âge de 27 ans, il est présent sur les réseaux sociaux et crée des vidéos diffusées sur internet.

Il y explique les raisons de son choix et surtout, il nous invite à méditer sur le sens de ce retour. C’est dit-il avant tout un combat de jeunes. Néanmoins, une chose est importante, le cœur profond du prêtre n’a pas changé en 50 ans. C’est le contexte social qui s’est inversé. Il y a cinquante ans, en abandonnant la soutane les prêtres, avec raison, désiraient mettre en avant l’horizontalité de la croix.

Alors qu’aujourd’hui l’ ’Église ne représente qu’une infime partie de la société, ils souhaitent ainsi faire redécouvrir la verticalité de l’Homme. C’est pour eux, une manière de témoigner de la présence de l’ ’Église et l’un des moyens, parmi d’autres, d’en assurer la visibilité.

Georgette

Illustration : Pxhere – CCO – Domaine Public.

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