Après la montée des marches de l’Opéra Garnier à Paris, nous pouvons, en levant la tête, découvrir les ors et les sculptures. Puis, dans l’immense salle rouge découvrir le plafond peint par Marc Chagall.

En 1962, André Malraux demanda à l’artiste de remplacer celui  réalisé en 1872 par Jules-Eugène Lenepveu. L’ oeuvre de ce peintre beaucoup plus conventionnel s’intitulait alors : les muses et les heures du jour et de la nuit.

Un travail difficile

En accord avec André Malraux et Georges Auric, alors directeur de l’Opéra, le plafond de Jules Lenepveu ne sera pas recouvert par une nouvelle peinture. Une immense toile amovible de 220 m2, peinte par Chagall dans les ateliers des gobelins puis à Meudon, le recouvrira.

La conception technique d’une telle entreprise s’avéra complexe car Chagall devait tenir compte de l’architecture de la salle ainsi que de la perception visuelle du futur plafond.

L’attention à la vison que le spectateur aurait de son oeuvre fut donc au centre de sa proposition.

Un hommage à 14 œuvres de compositeurs majeurs de l’opéra et de la musique lyrique

Afin de représenter les compositeurs et œuvres présentés à l’Opéra de Paris, Marc Chagall organisa donc l’espace en cinq compartiments d’une couleur différente.

• Le bleu fut attribué à Moussorgski et Boris Goudounov ainsi qu’à Mozart et La Flûte enchantée.
• Il réserva le vert à  Wagner et Tristan et Isolde ainsi qu’à Berlioz et Roméo et Juliette.
• Le blanc fut associé au Palais Garnier et à Debussy pour Pelléas et Mélisande
• Quant au rouge, il fut dédié à Ravel et à Stravinski dont Chagall avait réalisé les décors et les costumes de Daphnis et Chloé ainsi que ceux de l’Oiseau de feu.
• Enfin le jaune fait référence à Tchaikovski et Alfred Adam et aux ballets Le Lac des Cygnes et Giselle.

Une ronde joyeuse

Dans une ronde colorée se mêlent donc anges musiciens, bâtiments et monuments de Paris tels que l’Arc de Triomphe, des couples légendaires. L

Quant aux instruments de musique, ils rendent hommage aux grands compositeurs d’opéras et de ballets.

Cet espace chatoyant met en avant le renouvellement incessant de la musique et de la danse.

Un désir d’honorer la création artistique

Parlant de son immense fresque, le peintre  dira :

«  J’ai voulu, tel dans un miroir, refléter en un bouquet les rêves, les créations des acteurs, des musiciens ; me souvenir qu’en bas s’agitent les couleurs des habits des spectateurs… Rendre hommage aux grands compositeurs d’opéras et de ballets »

Pour conclure

Marc Chagall demeure un artiste dont l’immense talent, malgré les controverses, est reconnu. Nous découvrirons prochainement d’autres aspects de son œuvre notamment ceux d’inspiration biblique.

Georgette

Sources : FranceArchives – Portail national des archives – Portail national des archives – Sylvie Forestier, conservateur général du Patrimoine

Illustration : Photo personnelle Pascal G. (Février 2022)