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Cette maison commune si précieuse
Autrefois on ne parlait pas d’écologie mais on agissait cependant selon le bon sens. Petit enfant, j’ai appris que les miettes de la table devaient être réservées aux petits oiseaux. Ce n’était pas une obligation, mais un geste normal de solidarité avec le monde des vivants. Même plus, c’était imiter le Créateur qui prend soin de la nature, comme dit Jésus, à propos des lys des champs et des oiseaux du ciel.
J’ai lu quelque part que le psychothérapeute Graff Durckheim relevait les quatre champs à travers lesquels l’humain éprouve le sentiment du divin.
D’abord l’environnement de la nature qui élargit notre horizon.
Ensuite le domaine artistique qui révèle en nous une dimension cachée et secrète.
La sexualité qui exerce, dans la différenciation, la communication profonde et créatrice.
Et, enfin, la spiritualité qui ouvre notre être à une dimension infinie et grandiose.
Précieux sont tous ces dons ; il nous faut en « prendre soin ».
Et lorsque, dans la fureur criminelle, les opérations de guerre saccagent la nature et massacrent les habitants, au bout d’un temps, l’environnement naturel, à sa manière, semble « prendre soin » de nous » : l’herbe reverdira quand même. Signe de la sainte espérance, la vie montre sa force. On comprend alors, combien, par sa nature incorporée à la création, l’humain ait eu besoin de chanter à pleins poumons les cent cinquante psaumes de l’admiration, décryptant, à côté de la casse, des abus et des gâchis, les signes fragiles et lointains, mais merveilleux de « Qui est Dieu Créateur et Providence », beauté insondable, vraie vie. Et « nous avons vu sa gloire ! », s’écrie saint Jean, dans le plus bel enfant des hommes, le Verbe son Fils, Jésus le Christ le Seigneur.
Père Jean Poussin