Moïse un exemple pour tous
Le nom de Moïse est cité 835 fois dans l’Ancien Testament et 80 fois dans le Nouveau.
Une vie divisée en périodes distinctes
1 ) Recueilli par la fille du Pharaon, élevé dans son palais, il y « fut éduqué dans toute la sagesse des Égyptiens ; il était puissant par ses paroles et par ses actes » (Ac 7, 22).
2 ) Devenu adulte, en dépit des facilités qui résultent de sa vie au palais, Moïse décide d’aller visiter ses frères « la pensée lui vint d’aller visiter ses frères, les fils d’Israël» (Ac 7, 23). Prenant la défense de l’un d’eux, il frappa un Égyptien. Il pensait que « ses frères comprendraient que Dieu leur donnait, par lui, le salut ; mais eux ne comprirent pas » (Ac 7, 25).
3) Alors, prenant peur, il s’enfuit dans le désert. Fidèle à son caractère courageux et noble, il vient en aide aux sept filles de Reouël (qui deviendra Jéthro en Ex 3, 1). Il consent à habiter chez ce sacrificateur de Madian qui lui donnera sa fille Cippora (Séphora) comme épouse.
Ainsi, devenu simple berger, c’est dans le désert que Moïse vivra dans la contemplation des réalités et apprendra à prendre soin d’un troupeau.
L’ épisode clé du Buisson Ardent
En faisant paître le troupeau de Jéthro, à l’Horeb, la montagne de Dieu, Moïse ne se doutait pas que les jours de son exil touchaient à leur terme.
En effet, il y connaît une Théophanie. L’ Ange de l’ Éternel lui apparaît dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson épineux. Or, malgré le feu, Moïse s’aperçoit que le buisson ne se consume pas.
Intrigué, il se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? » (Ex 3, 3).
Me voici
Alors Dieu, par deux fois l’appelle du milieu du buisson. Et Moïse répond « Me voici ! ».
Or, cette réponse va l’engager dans une fonction sacerdotale.
C’est-à-dire que sa une profonde relation avec Dieu l’amènera à relever tous les défis qu’il devra relever pour conduire son peuple en terre promise.
Retirer ses sandales
Dieu lui fait aussi cette demande : « Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » et lui précise qu’il est ici sur une terre « Sainte » – « kadosh » signifie sacré.
En hébreu, ce mot veut aussi dire « en dehors ». Devant le buisson ardent, Moïse est bien en dehors de ce qu’il connaît.
Dans une veillée du Frat à Lourdes qui reprenait le récit du lavement des pieds, nous avions eu l’occasion d’observer combien il était difficile pour les jeunes de se montrer les pieds nus.
En effet, enlever ses chaussures est une façon de se dénuder mentalement, de se montrer tel que l’on est, d’accepter ses imperfections en mettant de côté notre égo.
Moïse, quant il enlève ses sandales, se défait de ce qui le relie à la terre. Il entre dans une dimension spirituelle.
Je suis
Un long dialogue avec objections et réponses s’engage entre Dieu et Moïse.
Il est le reflet de nos combats intérieurs pour répondre positivement à celui qui, à nous aussi dit : [ « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : « Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS » ] (Ex 3, 14).
Après bien des objections, Moïse acceptera la mission que Dieu lui confie. Or, nous le savons, il connaitra bien des épreuves au cours de la longue marche du peuple Hébreu dans le désert.
Moïse n’entra jamais en terre promise. Il mourut dans le pays de Moab et : « On l’enterra dans la vallée qui est en face de Beth-Péor, au pays de Moab. Mais aujourd’hui encore, personne ne sait où se trouve son tombeau » (Dt 34, 5).
Par la foi
La lettre aux Hébreux nous le rappelle, que grâce à la foi : « Moïse renonça au titre de fils de la fille du Pharaon, qu’il choisit d’être maltraité avec le peuple de Dieu … qu’il quitta l’ Égypte sans craindre la colère du roi … qu’il tint ferme, comme s’il voyait Celui qui est invisible …qu’il a fait célébrer la Pâque… qu’ils passèrent à travers la mer Rouge..» (Hb 11, 23-24 et 27 à 29).
En s’abandonnant entre les mains de Dieu il réussit à prendre soin de son peuple. Il se conduisit en libérateur, conducteur, prophète, intercesseur dans la prière…
Pour conclure
Le pape François, dans son audience du 17-06-2020 soulignait que :
« Moïse avec ses craintes, avec ce cœur qui souvent vacille, apparaît comme un homme qui nous est semblable ». Toutefois, bien qu’il soit chargé par Dieu de transmettre la loi à son peuple et qu’il soit le fondateur du culte divin ainsi que le médiateur des mystères les plus grands, il ne cessera cependant jamais d’entretenir des liens étroits de solidarité avec son peuple, en particulier dans les moments de tentation et de péché » .
Certes, Moïse pouvait parler à Dieu en face à face : « Le Seigneur parlait avec Moïse face à face, comme on parle d’homme à homme » (Ex 33, 11).
Toutefois, il restera très attaché à son peuple et il éprouvera de la miséricorde pour leurs péchés, leurs tentations, pour ces moments de nostalgie que les exilés ressentent pour le passé, repensant aux temps où ils étaient en Égypte.
Moïse est donc un modèle car c’est en cela que réside une des grandeurs des pasteurs. En effet, prendre soin de Dieu c’est vivre, en paroles et en actes, ce qu’Il est : L’Amour.
Devenir des ponts entre Dieu et l’humanité
Alors que nous nous préparons à la grande fête de la Résurrection, demandons à Dieu d’être, à la manière de Moïse, des ponts entre Lui et l’ humanité.
En ne les condamnant pas, en ne les rejetant pas, nous devons intercéder pour tous ceux qui font l’expérience de la faiblesse ou s’éloignent de l’ Église.
Nos prières, nos demandes et louanges demeurent les actes indispensables pour Lui prouver notre entière fidélité.
Georgette
Sources : Bibliquest – La Croix Religion : Moïse un modèle d’intercession entre Dieu et son peuple du 17-06-2020
Illustrations : Wikimédia Commons – Huile sur toile de Domenico Fetti (vers 1615-1617) – Collection musée d’histoire de l’Art de Vienne – Domaine public et photos Jean-Lucien G. – Jean-Pierre P. – Patricia P.