L’ icône du Christ et de l’ abbé Mena (la couverture du livre Évangéliser oui, mais comment ?)

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Pour illustrer son ouvrage « Évangéliser oui, mais comment »  Jean-Michel Poffet a choisi l’ icône du Christ et de l’ abbé Mena .

C’ est pendant les fouilles archéologiques du site de Baouit en Égypte, que Jean Clédat, un archéologue français, la mit à jour en 1901.

Le site abritait une nécropole et les ruines du monastère fondé par le moine Apollô ( l’ami des anges), à la fin du 4eme siècle.

Description de l’ icône

De petite taille, elle représente deux personnages.

A droite, nous reconnaissons le Christ grâce à sa physionomie et à son nimbe crucifère. L’ inscription « Sauveur » à sa gauche confirme son identité.

L’ auréole de l’ autre personnage indique qu’ il  fut reconnu localement comme saint. Nous pouvons découvrir son identité.

Il s’ agit de l’ abbé Mena, supérieur du monastère à cette époque.

La supériorité du spirituel sur le temporel

Les têtes apparaissent disproportionnées par rapport aux deux corps. Celle du Christ est plus grosse que celle de son compagnon.

En effet, l’ iconographe ne cherche pas à représenter la réalité des traits des personnages. Son but est de nous montrer des corps spirituels déjà transfigurés.

En outre il désire ainsi traduire cette pensée de Saint Paul « Le Christ est la tête du corps qui est l’ Église » (Col.1, 18).

Les regards des deux personnages

Les yeux du Christ et de l’ abbé Mena sont également très grands. Ils attirent l’ œil vers leur visage.

Ces deux regards tournés vers le spectateur invitent à découvrir la force de l’ Esprit qui les habite.

Bienveillants, remplis de douceur et de paix, ils nous convient à entrer dans l’ amitié avec le Christ afin qu’ Il nous communique la vie divine.

Des bras qui protègent et bénissent

Dans sa main gauche, le Christ tient un évangéliaire dont la couverture s’ orne de perles et de gemmes.

Son bras droit, quant à lui, s’ appuie affectueusement sur l’ épaule de l’ abbé Mena.

La main gauche de l’ abbé Mena, quant à elle, porte un rouleau symbolisant la règle du monastère.

Sa main droite, dans le prolongement de celle du Christ, bénit le spectateur.

Le bras droit du Christ et celui de l’abbé semblent ne faire qu’ un.  Ce geste traduit une relation de fraternité et d’amitié.

Il nous dit aussi que cette Parole, contenue dans le livre, nous est offerte et que c’ est à nous de l’ incarner, de la rendre vivante.

Pour conclure 

Le Christ, dans l’ Évangile selon saint Jean déclare : « Je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ ai fait connaître » (Jean 15, 15).

La longueur du bras du Christ paraît surprenante. Or, il faut y voir une invitation à comprendre que Dieu en Jésus-Christ s’ est fait frère et ami.

Elle nous dit aussi que Dieu n’ a jamais souhaité abolir cette distance qui permet à l’Homme de répondre librement à son appel.

Ainsi, ce bras posé amicalement sur une épaule nous permet de comprendre que :

« le véritable amour, malgré nos fragilités et nos pauvretés,  fait naître en chacun une trajectoire, un itinéraire et une aspiration ».

De surcroît, il illustre parfaitement cette phrase de Jean-Michel Poffet à propos du « nous » employé par Saint Paul :

« … le pasteur ne peut évangéliser seul, mais en communion avec d’ autres ; et c’ est ce qui rend son propos crédible ».

Alors, après avoir contempler cette icône destinée à raviver la foi, nous pouvons méditer cet extrait d’ un très beau texte

Georgette

Sources : Abbaye du Bec : Icône du Christ et de l’abbé Mena par Frère Jean-Marie et Frère Raphaël

Méditation : Port St Nicolas, Musée, méditation avec l’icône du Christ et de l’abbé Mena

Illustrations : Wikimédia Commons – Icône de St Paul écrite vers 1550 – Auteur inconnu – domaine public

et Icône du Christ Sauveur et de l’ Abbé Mena ( Musée du Louvre – domaine public ).

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