Aujourd’ hui la liturgie nous invite à célébrer le mystère de la nativité dans sa réalité concrète : Le Verbe se fait chair, il naît et vit dans une famille qui ressemble aux autres.
Aussi est-ce pour nous l’ occasion de méditer en quoi consiste la Sainteté de cette famille.
Pourquoi est-elle qualifiée de Sainte ?
Aujourd’ hui trop souvent, la Sainteté semble inaccessible. Or, dans le cas de la famille formée de Joseph, Marie et Jésus, ce mot a une signification morale.
En effet, ce qui est saint dans l’ Écriture c’ est ce qui appartient à Dieu.
Or, la Sainte Famille met en pratique les attitudes fondamentales permettant à chacun de s’ épanouir en son sein : personne n’appartient à personne, et chacun agit selon sa propre vérité qui trouve sa source dans sa relation personnelle à Dieu.
Les relations primordiales de la paternité, la maternité et la filiation
Afin d’ être à l’ image de Dieu, nous devons apprendre à cultiver notre la relation à l’ autre. Nous ne devons pas oublier que nous sommes des êtres de relation.
Or, cette relation se découvre dans la paternité, la maternité, la filiation. La qualité des relations que nous aurons avec les autres découle des rapports qui se nouent au sein de la famille.
En définitive, si la famille de Jésus est considérée comme exemplaire, c’ est qu’ elle sut mettre en pratique ces attitudes fondamentales, essentielles à la vie familiale qui permettent à l’ autre de se réaliser pleinement.
Aussi, lorsque Jésus dit que nous devons quitter père et mère pour le suivre, nous devons comprendre qu’ il nous appelle à vivre « une seconde naissance», à vivre pleinement ce que nous sommes au plus profond de notre être.
L’ amour des autres, l’ amour de Dieu
Les textes des Écritures nous le prouvent, la famille du Christ se caractérise :
- d’ une part, par un amour mutuel.
- et d’autre part, par un amour qui s’ enracine en Dieu.
En conséquence, nous devons nous poser cette question : comment reconnaître le véritable amour ?
En effet, nous le confondons facilement avec le désir de posséder. Or le Christ nous apprend qu’ en réalité, il consiste à se déposséder.
L’ amour atteint sa perfection quand il donne sans chercher de compensation.
Un amour qui donne et se donne
Les Évangiles ne nous rapportent qu’ un seul dialogue échangé dans la famille de Jésus. Celui-ci a lieu au Temple de Jérusalem, quand Jésus a 12 ans (Luc 2,48-52).
Cet épisode nous explique que le véritable amour ne s’ exprime pas forcément par de nombreuses paroles. Il naît du désir de donner et se donner.
Un amour qui s’ ancre en Dieu
Dans les Évangiles, l’ amour pour les autres prend sa source en Dieu.
C’ est grâce à leur relation personnelle avec Dieu que Joseph et Marie prennent leurs décisions.
Jésus quant à lui se « consacre aux affaires de son Père » (Luc 2, 49).
Un amour qui respecte l’autre
Dans la famille que forme Joseph, Marie et Jésus, personne n’ appartient à personne. Chacun conserve sa nécessaire part de « mystère ».
En conséquence, nous devons apprendre d’ elle que l’ amour commence par le respect de l’autre en sa différence.
Pour conclure
En ce jour où nous fêtons la Sainte Famille, nous pouvons méditer ce court extrait d’un livre du philosophe et sociologue des religions Frédéric Lenoir :
« Aimer, ce n’ est pas accaparer l’ autre, encore moins le rendre dépendant de soi. Au contraire, c’ est vouloir son autonomie. La jalousie, la possessivité, la peur de perdre l’ autre sont des passions qui parasitent, voire détruisent … L’ amour véritable ne retient pas, il libère. Il n’ étouffe pas l’ autre, il lui apprend à mieux respirer » ( La consolation de l’Ange).
Puis nous pouvons faire nôtre cette prière du pape François
Georgette
Source : La Croix Croire (Les fêtes religieuses).
Illustrations : Image mise en avant – Wikimédia Commons, Tableau de Julius Franck (1826-1908) œuvre du domaine public.
La Sainte Famille à l’ Oiseau de Bartolome Esteban Murillo – Wikimédia Commons, œuvre du domaine public.