Selon une étude commandée par la Commission Européenne, la consommation d’ énergie des data centers devraient augmenter de 28% avant 2030, alors que l’ Union Européenne souhaite qu’ ils soient neutres en carbone à la même échéance.
En effet, avec le big data, l’ évolution des technologies numériques, la téléphonie mobile, les vidéogrammes, les objets connectés, les intelligences artificielles et les crypto-monnaies, les données augmenteront. Or, plus il y en aura, plus il y aura de pollution liée aux data centers.
Heureusement, des solutions existent. Par exemple l’ utilisation des énergies renouvelables (éoliennes, centrales hydrauliques, panneaux solaires …) pourraient :
- d’ une part permettre d’alimenter les data centers en électricité,
- et d’autre part de refroidir les équipements informatiques qui les composent.
D’ailleurs, le plus grand centre de données au monde (« Citadelle ») situé aux États-Unis fonctionne exclusivement à l’énergie verte.
Comment améliorer l’ empreinte carbone des data-centers
1 – éviter le gaspillage d’eau et d’électricité au cours du refroidissement des installations.
- la méthode « couloir froid ». Elle nécessite la réorganisation de la disposition des serveurs. Les placer dans le même sens évite de mélanger air chaud et froid en créant un couloir froid et un couloir chaud situé à l’arrière des machines ;
- la méthode « free cooling ». Elle consiste à utiliser les ressources naturelles. En effet, les serveurs installés dans des pays froids permettent d’ exploiter l’ eau et l’ air frais provenant de l’extérieur ;
- les systèmes de refroidissement à l’air libre ;
- les bains de liquides diélectriques. Aussi étonnant que cela puisse paraître, plonger les serveurs dans ces bains d’huile composés d’huiles de cuisson usagée ou de vidange de véhicules permet d’ absorber la chaleur de ces derniers. À terme, ce système pourrait permettre de réduire la consommation électrique de 80 %.
- La récupération d’ énergie, pour ne pas gaspiller : La chaleur dégagée par les data centers peut être récupérée pour chauffer des bâtiments et/ou produire de l’eau chaude. En effet, depuis les années 2010, des expériences permettent de recycler cette chaleur. Par exemple, grâce au réseau de chauffage Dalkia (opérateur impliqué dans les énergies renouvelables) la chaleur émise par celui de la Zac du Prieuré permet de chauffer un centre aquatique intercommunal à Marne-la-Vallée).
2 – La relocalisation des petits data centers
D’après une étude du Berkeley National Laboratory, si 80% des entreprises utilisant des petits serveurs relocalisaient leurs serveurs dans des data centers plus efficaces et importants, 25% de leur consommation d’ énergie serait économisée. En effet, les plus grands proposent une meilleure optimisation des ressources. Il s’ agit donc de déménager les petits et de les faire profiter d’ une meilleure organisation.
3 – Adopter des écogestes au sein de son entreprise
Les data centers ne contiennent rien d’autre que nos fichiers, nos images etc.
Alors, même si nous ne pouvons pas directement agir sur la conception de ces centres, nous pouvons toutefois adopter les gestes qui permettent de limiter leur nombre à la surface du globe.
Les astuces pour limiter nos empreintes numériques
Penser aux gestes éco-responsable :
- Acheter des équipements reconditionnés plutôt que neufs ainsi que des durables et réparables.
- Mettre son écran en mode sombre. Cela permet de ne pas s’abîmer les yeux et d’ avoir un meilleur sommeil. Mais surtout il favorise les économies d’énergie et par conséquent de diminuer notre empreinte carbone et environnementale
- Privilégier l’ appel classique à la visioconférence. Certes celle-ci permet de réduire les déplacements physiques des employés. Toutefois, elle consomme beaucoup de bande passante et implique un flux de données important. C’ est pourquoi, dans certains cas, l’appel classique est la bonne démarche à adopter.
- Trier régulièrement sa boite mail mais aussi, autant que possible, limiter l’envoi de courriers. En effet, avant d’arriver dans la boîte mail, le message envoyé passe par plusieurs data centers. À presque chaque étape de la transmission de l’ email, un nouvel appareil est sollicité et c’est donc de l’énergie supplémentaire qui est consommée. On estime que, chaque heure, 10 milliards de mails sont envoyés. Cela correspond à 50 gigawatts-heure : c’ est l’équivalent de la production électrique de 15 centrales nucléaires pendant une heure, ou de 4000 allers retours Paris-New York en avion.
- Bien cibler ses mails en ne les envoyant qu’ aux personnes directement concernées. Il en va de même lorsque vous répondez à un mail : utilisez l’option « répondre à tous » seulement si votre réponse est destinée à tous les destinataires. Multiplier par 10 le nombre des destinataires d’ un email multiplie par 4 son impact environnemental.
L’ impact des réseaux sociaux *
Nous devons apprendre à limiter le nombre et le temps passé sur les réseaux sociaux.
En effet, bien que ce ne soit pas forcément une évidence pour tout le monde, ils ont un impact environnemental non négligeable.
D’ailleurs l’entreprise Greenspector a publié une étude sur l’impact carbone des applications des réseaux sociaux les plus populaires dont voici les résultats
- TikTok (4,93 gEqCO2 par minute) dernier arrivé des réseaux sociaux est celui qui détient l’ impact carbone le plus élevé.
- Reddit (4,54 gEqCO2 par minute)
- Pinterest (3,53 gEqCO2 par minute)
- Snapchat (2,03 gEqCO2 par minute)
- Instagram (1,91 gEqCO2 par minute)
Apprendre à bien naviguer sur internet
Son utilisation est également fortement énergivore. En effet, toutes les recherches faites et tous les résultats communiqués nécessitent différents traitements informatiques qui consomment de l’ énergie.
Aussi, afin de limiter certains processus vous pouvez :
Tout d’abord, installer un bloqueur de pubs comme uBlock Origin, car chaque pub qui apparaît sur votre écran arrive suite à un processus informatique.
Ensuite, en plus de vous faire gagner du temps, vous pouvez réduire votre empreinte environnementale en ajoutant en favoris les sites sur lesquels vous vous rendez fréquemment car cela permet d’ éviter le processus de recherche du lien et de chargement de celui-ci puisque vous aurez déjà le lien en favori.
Pour conclure :
Avec ces quelques astuces et bonnes pratiques, nous pouvons réduire l’empreinte écologique liée au numérique. L’important, c’ est de bien avoir conscience et connaissance de l’impact des outils que l’ on utilise, et de faire de son mieux pour le réduire.
Rappelons-nous l’histoire du petit colibri de Pierre Rabhi :
« Un jour, dans la forêt d’ Amazonie, un orage déclencha un gigantesque incendie. Les animaux terrifiés assistaient impuissants au désastre. Tous … sauf le petit colibri qui s’ activait, allant chercher à la rivière quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. « Je fais ma part, je fais ma part ! » répétait le colibri aux autres animaux incrédules. »
Et si, à l’exemple du petit colibri, chacun de nous faisait de même ?
Georgette
Sources : Carbo Académy – Réduire numérique responsable : guide des bonnes pratiques à adopter – * Selectra ( article de Julien Lepoix du 7-08-2023)
Le quartier.animafac.net- fiches pratiques limiter l’ impact écologique du numérique
Illustrations : Pixabay Licence – Pas d’attribution requise