Dans son livre « la force du silence » le cardinal Robert Sarah rappelle que :
- Si l’ Homme aime voyager, créer, faire de grandes découvertes, il reste effrayé par le silence et se tient alors en dehors de lui-même, loin de Dieu qui est silencieusement dans son âme ….
Aussi explique-t-il combien Il agit au plus profond de notre cœur, mais sans bruit, à l’ image de cette brise légère où le prophète Élie reconnaît Sa présence mystérieuse.
C’ est pourquoi il en souligne l’ importance et rappelle qu’ il doit être cultivé pour entrer dans une étroite relation avec Dieu.
Descendre en soi-même
Dans « Mon âme a soif de toi », Conrad de Meester (Carme) précise que :
« L’ Homme moderne est amputé de son moi le plus intime.
Il vit sans dessus dessous. Il est débordé, surmené, stressé il court à droite et à gauche.
Souvent, la détente consiste alors à s’étourdir de bruits, de paroles.
C’ est ainsi qu’ Il s’éloigne alors encore plus du centre de son être où l’ attend mystérieusement celui qui nous aime…
Or, l’ apprentissage de la prière coïncide en grande partie avec celui du silence. Tous deux sont comme deux vases communicants. »
Pour porter du fruit, une oreille qui écoute
« Qui est sensé médite les maximes de la sagesse ; l’ idéal du sage, c’ est une oreille qui écoute. » (Livre de Ben Sira le Sage : 3, 29)
Le jardin intérieur n’ est-il pas celui où, solitaire, la parole de Dieu se cultive pour mieux nous atteindre, nous interroger et nous conseiller ?
Cette grâce acquise dans le calme intérieur peut alors porter des fruits destinés aux autres.
Toutefois, au premier abord, silence et tranquillité nous troublent car ils nous font prendre conscience de notre égoïsme.
Nous nous rendons alors compte à quel point nous vivons pour nous-mêmes ; combien nous oublions Dieu !
Le silence, source d’ eau vive
Or, cette apparente solitude voulue, nous ouvre les yeux sur la nécessité d’ une conversion et, si nous ne la craignons plus, elle devient alors une source d’eau vive.
Puis la seconde partie de la prédication de Jésus nous revient à l’ esprit :
« Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’ Évangile. » (Mc 1, 15).
Dès lors, nous pouvons écouter Jésus qui nous murmure :
« Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Apocalypse 21, 5). C’ est alors que notre désert intérieur « exulte et fleurit comme la rose » (Isaïe 35,1).
Aussi, en ce temps de carême, faisons l’ effort de prendre, au cours de nos journées surchargées :
- des moments de silence pour accueillir et méditer ce que Dieu nous murmure au plus intime de notre être.
Afin de réapprendre à prendre soin de nos âmes et pour mieux accueillir la paix de Dieu, nous publierons chaque semaine pendant ce carême, une prière et un chant pour enter dans le silence.
Georgette
Illustrations : Photos Jean-Lucien.