Dans son ouvrage À Marie, Anne Lécu (médecin en milieu carcéral, sœur dominicaine, philosophe et essayiste) nous livre :
- Ses pensées, ses méditations, ses attentes, ses demandes et sa prière à Marie.
C’ est ainsi qu’ elle s’ adresse à Elle, depuis l’ annonciation jusqu’à la Résurrection du Christ.
À quelques jours de Noël, découvrons cet extrait concernant la Nativité.
« La naissance de Jésus n’ est pas seulement un événement du passé. Elle est l’ actualité de notre vie quand nous acceptons de laisser la Parole naître en nous.
S’ incarner est l’ œuvre d’ une vie. Nous n’ avons pas fini de nous incarner, et c’ est le sens de la nativité :
- Devenir qui nous sommes c’ est peut-être accueillir comme tu l’ as fait celui qui naît en nous.
Il faut pour cela le dépouillement qui est le tien, il faut de la place pour naître … Une place rien que pour lui.
Aucune existence n’ est indigne du Fils. Même la plus délabrée peut lui donner naissance.
Cela Marie, tu l’ expérimentes dans ta propre chair, et tu nous le donnes à croire … »
Puis nous pouvons méditer et faire nôtre cette prière :
Voici Noël !
Voici qu’ humblement, Dieu se fait petit enfant, Dieu vient naître parmi nous, Dieu cherche à naître en nous.
Il se peut que le grand problème de notre vie ne soit pas tellement de vivre, mais finalement de naître !
Partout il est dit que nous avons le mal de vivre.
N’ aurions-nous pas plutôt le mal de naître ? C’ est à dire de devenir celui que nous sommes véritablement.
Car nous ne sommes pas celui ou celle que nous paraissons être : célèbre ou inconnu, riche ou démuni, habile ou maladroit …
Tout cela, c’ est l’ apparence des choses. Nous cherchons toujours à naître.
Si tu saisis en toi cette pulsation merveilleuse qui te porte à ne pas être aujourd’ hui ce que tu étais hier, tu es en train de naître.
Puis, si tu te sens aujourd’hui capable d’ un amour tout neuf que tu n’ espérais pas hier, tu es en train de naître.
Et enfin, si te fais aujourd’ hui tout petit devant Jésus pour te laisser conduire dans sa Lumière, tu es en train de naître.
Sois sûr que la plus grande chose de la vie, ce n’ est pas de vivre, c’ est de naître constamment pour ne pas être vieux.
Puisses-tu garder de cette nuit la saveur d’ une rencontre ! Dieu vient remplir tes mains de pauvre.
La nouveauté que tu espères, il peut la faire jaillir en toi.
Puisses-tu garder de cette fête de la nativité, la confiante et humble certitude que tu es appelé indéfiniment à être et, tout autant, appelé à faire naître les autres.
Et voici qu’ inlassablement, Noël après Noël, jour après jour, Dieu frappe à ta porte et demande à naître en toi !
Georgette
Sources : Extrait A Marie p. 66 – Prière : Prier.be
Image mise en avant : Photo Jean-Lucien G. – Illustration : Emil Czech (1862-1929), détail de Vierge à l’enfant au bord du chemin (1908, huile sur toile), Palais Dorotheum, Vienne (Autriche), Domaine public.