Auschwitz-Birkenau. – Paix sur notre pauvre terre !

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Ce lundi marque le 80ème anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination d’ Auschwitz-Birkenau.

En 2022, au cours de notre pèlerinage sur les pas de Jean-Paul II en Pologne, nous avons visité ce  lieu de mémoire.

Aujourd’ hui, ce  jour de célébration est l’ occasion de réfléchir :

  • D’ une part,  sur la raison pour laquelle les juifs n’ aiment pas le terme couramment employé d’ Holocauste ?,
  • Et d’ autre part sur l’ éducation à la citoyenneté mondiale.

Faut-il dire L’ Holocauste ou Shoah ?

  

Un holocauste : Chez les hébreux, ce mot concerne le sacrifice d’ un animal qui était entièrement brûlé.

Quant à  l’Holocauste, il fait référence,

  • D’ une part aux Juifs brûlés vifs pendant la peste noire ou quand la faim sévissait au Moyen Âge afin de calmer la divinité irritée.
  • Mais également aux corps brûlés dans des fours crématoires après avoir été gazés.

Aussi ce terme ou celui de la Shoah, est-il le nom donné à l’ extermination des personnes de religion juive pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cependant, les juifs considèrent le terme d’ Holocauste comme un grave contresens, car pour eux il s’ agit d’ un sacrifice :

  • Offert à Dieu pour lui être agréable
  • Fait de chair animale brûlée
  • Fait uniquement sur l’ autel du Temple de Jérusalem qui n’ existe plus depuis l’ an soixante-dix.

Aussi emploient-ils, le plus souvent, celui de Shoah qui signifie catastrophe en Hébreu.

L’ éducation à la citoyenneté mondiale

L’UNESCO fait progresser l’ éducation à la citoyenneté mondiale dans tous les domaines et dans toutes les sphères de la vie afin :

D’ apporter aux apprenants des connaissances, des compétences et des attitudes qui cultivent :

  • La tolérance,
  • Ainsi que le respect et un sentiment partagé d’appartenance à une communauté mondiale,

dans le but ultime de garantir les droits humains et la paix.

Mais aussi de permettre à tous, même face aux défis et aux menaces de notre monde si troublé de :

  • Devenir des êtres humains respectueux, capables de s’adapter à un monde qui évolue rapidement.

Les camps de concentration de notre époque

Aujourd’hui encore, dans le monde, existent des camps de concentration parmi eux, nous pouvons citer  :

  • Celui de Yodok en Corée du Nord. Son nom officiel est Kwanliso (colonie de travail pénal) no 15.

Le camp est utilisé pour écarter les personnes considérées comme hostiles au régime et les punir pour les fautes politiques, et les exploiter avec des travaux forcés.

On estime à cinquante mille le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants actuellement détenus dans ce camp.

  • Puis perdure toujours le Laogai en Chine.
  • Ailleurs, de nombreux camps de regroupement forcé existent, notamment en lien avec les guerres civiles en cours et la crise migratoire.
  • D’autre part, depuis février 2022, lors de l’invasion de l’ Ukraine, les troupes russes ont créé des camps de filtration. En raison du traitement inhumain infligé même aux civils ukrainiens, ils sont comparables à ceux de l’Allemagne Nazie.

Les camps de réfugiés

Auteur : Lionel Okitolowa – Domaine public

En outre existent des camps de réfugiés qui vivent dans des conditions inhumaines.

C’ est par exemple le cas de ceux existants et bordants la ville de Goma (RDC),  la capitale du Nord-Kivu.

Manquant de moyens, les organismes humanitaires s’ efforcent d’ éviter les épidémies, tandis que des groupes de jeunes bénévoles locaux se mobilisent pour aider les victimes du conflit.

L’ agence sanitaire mondiale de l’ONU signalait au mois de juillet dernier que la RDC est au cœur d’ une « catastrophe sanitaire grandissante ».

De plus, à ce jour,  le mouvement rebelle M23, resserre son étau autour de la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, faisant craindre un désastre humanitaire.

Pour conclure

Nous voyons que les exactions commises par des humains contre d’ autres humains perdurent.

Cependant, devons-nous pour autant désespérer ?

En ce jour de commémoration, méditons cette magnifique prière d’ un prisonnier du camp d’ Auschwitz.

Elle nous parle de la victoire du Bien sur le Mal.

Paix à tous les gens de mauvaise volonté !
Que la vengeance cesse… les crimes ont dépassé toute mesure. Il y a trop de martyrs…

Seigneur, ne pèse pas leurs souffrances au poids de ta justice, et ne blâme pas les oppresseurs pour ces souffrances, ne les oblige pas à payer cette terrible dette. Puissent-ils payer d’une autre manière.

Puissent tous les bourreaux de crimes, délateurs, traîtres, et tous les gens de mal s’ enrichir du courage des autres, de leur force spirituelle, de leur humilité, de leur dignité, de leur combat intérieur persistant, de l’espoir ininterrompu, des sourires qui ont séché les larmes, de l’amour, de leur des cœurs brisés qui endurent forts et confiants même face à la mort, même dans les moments de plus grande faiblesse…

Que tout cela vous soit offert, Seigneur, pour le pardon des pécheurs, en rançon pour la victoire des justes ; que le bien et non le mal compte !

Puissions-nous rester dans la mémoire de nos ennemis non pas comme leurs victimes, leurs cauchemars, des fantômes suivant leurs pas, mais comme ceux qui les aident à surmonter leurs passions meurtrières.

Nous ne voulons rien de plus que cela de leur part. Et quand tout cela sera fini, que nous vivions en peuple parmi les gens et que la paix revienne sur notre pauvre terre, paix pour les gens de bonne volonté et pour tous les autres…

(Texte anonyme paru sur le site du centre de dialogue d’Auschwitz. Il a été retrouvé dans les archives d’un des camps allemands. Il fut écrit par un prisonnier et publié dans la « Croix » le 10-10-1989 p. 11)

Enfin portons dans notre prière :

  • Le père Aloys qui, en 2019,  passa une année dans notre groupement paroissial  lors de la rédaction de sa thèse.

Il est actuellement professeur au grand séminaire de Goma en RDC.

La ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner devant le conseil de sécurité de l’ ONU a déclaré hier :

  • « Alors que je me tiens devant vous, une attaque d’ une gravité inouïe se déroule sous les yeux du monde ».

Alors, en ces moments tragiques, prions pour lui, pour les habitants de Goma et pour la R.D.C.

 Georgette

Illustrations : Photos Jean-Lucien G. – Wikimédia Commons Camp des déplacés de la guerre à Goma, dans l’ Est de la République démocratique du Congo.

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